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La France en faillite : le plan de redressement des libéraux

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Le gouvernement avait annoncé pour 2023 un déficit des finances publiques de 4,8 % du PIB, déjà très considérable et bien loin du seuil européen de 3%. En fait il sera plutôt autour de 5,5%, ce qui devient dramatique. Le gouvernement s’en alarme à juste titre car la note des agences de notation pourrait se dégrader et les taux d’emprunt augmenter, alors que cette année la France va devoir emprunter plus que jamais : 295 Md€, voire plus, pour boucher les trous. Cette faille soudaine démontre surtout l’incapacité de nos gouvernants à piloter la France. M. Le Maire écrit des romans ludiques et des essais par lesquels il fait sa propre apologie, mais il se nourrit d’illusions avec son compère à l’Elysée.

Le pays qui dépense toujours plus

M. Le Maire plastronne encore dans son dernier livre La voie française paru le 20 mars. Il y observe qu’« après des dépenses exceptionnelles, justifiées par une situation exceptionnelle, le retour à une période normale  commande au contraire de renoncer à ces dépenses pour retrouver l’équilibre de nos finances publiques, dans les meilleurs délais possibles ». Et il conclut : « exactement le contraire de ce qui a été fait depuis cinquante ans ». En effet, c’est ce qu’il n’a pas fait depuis sept ans qu’il est aux manettes, ce qui explique la crise annoncée.

Dans le cadre de la préparation du budget 2024, l’Agence France Trésor qui est en charge du financement de l’Etat avait prévu de contracter en 2024 des emprunts pour 295,8 milliards d’euros, à cause principalement d’un déficit budgétaire de 144,4 milliards d’euros et de 156,4 milliards d’euros d’amortissement de dette à moyen et long terme venant à échéance en 2024. Il faudra sans doute emprunter 30 milliards supplémentaires, sinon plus encore, pour boucher les trous.

La dette de la France, qui était de 3 088,2 Md€ au 3ème trimestre 2023 selon l’INSEE, sera donc proche de 3 250 Md€ fin 2024 alors qu’elle était de 2 275Md€ au 2ème trimestre 2017 quand le couple Macron Le Maire est arrivé au pouvoir : 43% en 7 ans.

La France en faillite

La France est en faillite parce qu’elle est mal gérée. Une entreprise dépose son bilan quand elle ne parvient plus à avoir des prix compétitifs, quand elle demeure trop longtemps déficitaire. C’est le cas de la France qui dépense dans tous les domaines plus que les autres nations comparables. Elle est le pays européen le plus endetté en valeur absolue, l’un des pays développés qui a le plus de dépenses publiques (56% du PIB) et le plus de prélèvements obligatoires (45% du PIB). Elle est celui dont les dépenses sociales sont le plus élevées, près de 33%, soit près de 6 points de PIB de plus que la moyenne européenne.

Le tableau ci-dessous en témoigne :

PIB, PIB par habitant en standard de pouvoir d’achat et dépenses publiques par fonction en % du PIB en 2022

Source : Eurostat et  FIPECO.

Le  plan de redressement des libéraux

Dans tous les domaines, hors transport, justice, sécurité et recherche, la France dépense plus que la moyenne européenne sans être meilleure. Au contraire : les résultats Pisa soulignent la chute de niveau de l’école, l’hôpital ne sait plus gérer les urgences, le chômage n’a baissé qu’artificiellement en mettant 600 000 étudiants en apprentissage, les retraites coûtent un « pognon de dingue » mais ne sont pas meilleures qu’ailleurs, le logement reste à la peine…

Et justement, c’est probablement parce qu’il y a trop d’argents public, d’emplois faciles, de fonctionnaires à vie, de monopoles publics pour la santé, la retraite, le chômage, d’irresponsabilité généralisée par un Etat providence qui n’est qu’un Etat assistance. Et parce que de ce fait, il y trop de charges fiscales et sociales, trop de contraintes, pas assez d’initiatives privées. Quand l’Etat se mêle de tout, de fixer les tarifs des médecins et les allocations des chômeurs, le salaire minimum et le remboursement des lunettes, les loyers de tous, les programmes des écoles, les loisirs, la vie en Ephad, le commencement de la vie et sa fin… , quand la liberté se trouve épuisée, le découragement gangrène la société, chacun apprend à tendre la main plutôt qu’à relever ses manches, ou s’en va.

C’est un mouvement qu’il faut inverser en permettant à ceux qui le souhaitent de choisir l’école de leurs enfants, avec un chèque scolaire identique pour tous ; en versant un salaire complet (charges employeurs et employé comprises) afin que chacun puisse souscrire ses assurances santé, retraite, chômage, où et comme il le veut ; en réduisant parallèlement les charges et les subventions aux entreprises pour que les meilleures se développent et que les moins bonnes se régénèrent ou disparaissent ; en favorisant l’augmentation des rémunérations dans cette liberté retrouvée, et en facilitant l’allongement de la durée du travail ; en développant le logement par la suppression des milles et unes contraintes qui pèsent sur la construction et la location ; en supprimant le statut de fonctionnaire, sauf dans les domaines régaliens… Si l’on rend à chacun la maîtrise de sa vie et de ses dépenses, nul doute qu’elles seront mieux gérées.

Les recettes de la social-démocratie ont démontré aujourd’hui leur inefficacité. Mettons dehors ceux qui s’en prévalaient à notre détriment et essayons ce qui réussit ailleurs.

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22 commentaires

Aquilina gerald 25 mars 2024 - 8:25

Rien à ajouter si ce n’est là fin du millefeuille , mais la grande question pour 2027 est ,une fois de plus , QUI pour mener un tel programme ? Ce type de promesses à déjà été proposé par certains candidats , qui , une fois au pouvoir se sont empressés de les enterrer.

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DEL 25 mars 2024 - 8:36

Il est bien évident que si rien ne va c’est à cause de la mauvaise gestion de nos élites qui n’ont pas l’intention de changer leurs méthodes. Par égard pour le peuple ils devraient abdiquer mais ils n’y songent pas une seule seconde, les places sont trop bonnes …

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louis 25 mars 2024 - 8:39

on sait qu’il faut réformer cet etat obèse mais aucun ne l’a fait parce qu’un fonctionnaire ça vote et qu’une fois en greve comme on ne peut les licencier c’est eux les gagnants ! aucun chef d’état ne si est risquer etant des carriéristes eux aussi

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EGoma 25 mars 2024 - 9:01

vous voulez dire le bon sens demanderait de mettre dehors tous les hauts fonctionnaires de Bercy , de l’assurance maladie, de l’éducation nationale et de toutes les administrations origines de ce cancer ?
On peut toujours rêver. Ce sont tous ces barons qui restent en place après la valse des gouvernants et ministres et de tous les valets qui les entourent, phagocyté par le syndicalisme et les associations gavées de subvention.
L »état s’est créé un monstre qui dévore notre travail (privé).
Le propos résume tout : Le Maire est dans l’incapacité. C’est clair. Que peut faire un ministre devant ce pouvoir profond ?
Moi aussi j’ai cru que je pouvais changer les choses par le seul moyen démocratique , le vote.
Force de constater que tout n’est qu’illusion, façade, manipulation. Démocratie ? la belle blague.
Certains , les complices idiots, vous expliquent que ailleurs c’est pire et que nous devrions êtres satisfaits de notre condition.
Propos tenus en règle générale par la catégorie des bénéficiaires de ce délire dépensier.
1000 personnes lucides quittent la France par mois, sûrement pas les mêmes.

Y a pas de solution , puisque ceux aux manettes , les profiteurs, font tout pour ne pas en changer.
Ca finira mal de toute manière. Pourtant l’Histoire nous a enseigné que rien n’est éternel.

Notre temps : « wallah c’est qui Istoir  » un copain de booba ???

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ALAIN TISSOT 29 mars 2024 - 8:30

Les américains ont un dicton pour ça, on ne demande pas à l’oie de préparer le repas de Noël

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Alain Pierre Barrau 31 mars 2024 - 6:14

C’est clair que se sont nos merveilleuses administrations qui règnent après avoir tricoté avec les énarques son maillage à compétences et décisions croisées source de réunionites sans responsable

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Bourrel Michel 25 mars 2024 - 9:59

Absolument de votre avis.
Par contre qui pourra assurer la réussite
de cet ambitieux programme

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gillet 25 mars 2024 - 10:02

Bonjour,l’Europe est d’accord pour l’immigration et l’endettement.Suivras forcement une chute de touts les services public .

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BARBARAY 25 mars 2024 - 10:20

On se demande si Rothchild n’aurait pas licencié Macron !!!
Autre piste et non des moindres : supprimer tous ces pseudos-emplois de politiciens qui nous coûtent très cher et ne produisent rien de bon.
À moins que la volonté de ces parasites soit de mettre la France au niveau de la Grèce pour mieux tout vendre aux investisseurs étrangers.

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Berzud 25 mars 2024 - 10:26

Yaka!

Quel parti, mouvement, homme politique est capable de remettre le train fou sur les rails ?
Les passagers ne se rendent même pas compte qu’il a déraillé !

La France déconnectée de ces racines traditionnelles se donne en spectacle : la cigale du monde des fourmis..
ce n’est pas la bise.. mais la grosse claque qui arrive

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Le Coter 25 mars 2024 - 4:05

Tout à fait d’accord avec cette article qui devrait servir de programme à nos gouvernants mais nous avons que des incompétents et des mauvais depuis Giscard….On recolte ce que l’on sème….

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Mathieu Réau 25 mars 2024 - 4:17

Je n’ai personnellement jamais compris pourquoi un budget se préparait d’après des « prévisions de croissance » dont on constate à chaque fois qu’elles sont beaucoup trop optimistes…
Le gouvernement ferait bien mieux de calculer son budget en reportant simplement à l’identique les recettes de l’exercice précédent : à moins d’une grosse couille dans le potage, fini les mauvaises surprises et les lois rectificatives du budget en cours de route… D’autant que, tant qu’on a de la dette à rembourser, l’emploi d’un éventuel excédent est déjà tout trouvé.

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Telle 25 mars 2024 - 4:18

Etant donné que les retraites coûtent un pognon fou, qu’attends t-on pour fixer un plafond toutes retraites confondues, comme on a créée un plancher? CHICHE

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Nicolas Lecaussin 25 mars 2024 - 6:36

Mais les retraités n’y sont pour rien !
NL

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BARBARAY 26 mars 2024 - 3:25

Si je suis le raisonnement de MR « Telle » les retraités sont responsables de tous les maux de la France. Alors soyez extrémistes jusqu’au bout….. pourquoi ne pas voter une euthanasie pour les retraités ?
Mais ne pas se tromper de cibles, les gestionnaires de ce pays sont les hommes et femmes politiques aidés de tous leurs conseillers et les Think Thank comme Attali….
Les abus de dépenses touchent tous les domaines et pour une fois il serait judicieux de prendre exemple sur certains pays non dépensiers à l’excès.

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AlainD 28 mars 2024 - 11:10

Les retraités ont payé pendant toute leur carrière pour avoir le droit d’obtenir une pension, je parle des retraités du secteur privé, pas des fonctionnaires ni des protégés de la sncf ou de l’edf.

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Eschyle 49 25 mars 2024 - 9:00

Il existe pourtant une solution efficace : choisir un campus universitaire pour y ériger le siège social de sa société .

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Eschyle 49 27 mars 2024 - 1:38

Vous avez une solution efficace : fixez par acte notarié le siège social de votre société sur un campus universitaire .

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Bruno 28 mars 2024 - 3:37

Il est quand même surprenant de constater qu’il aura fallu attendre la mi mars, la médiatisation de notre déficit de 5,5%, pour que le débat soit lancé sur les remèdes possibles à apporter
Nous cache-t-on autre chose encore ?
Bonjour la prévision et la réactivité. Je crains que rien ne va changer après le débat sans fin et que seul un gros coup de pied au c.. fera avancer les choses

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Perret-Gentil Jacques 31 mars 2024 - 12:01

Quand j’entends le ministre de l’économie déclarer: « l’inflation diminue donc les prix vont bientôt diminuer! », je ne m’étonne plus du tout du désastre financier dans lequel la France plonge!

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Alain BASTE 5 avril 2024 - 12:28

Les Yaka et Fokon, des discours et des paroles, il en faut. Mais dans une démocratie, il faudrait le concrétiser par un vrai parti politique structuré qui promeuve un programme résolument libéral, où liberté et responsabilité individuelle soit la boussole de toutes les réflexions.

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Max Régnier 10 avril 2024 - 5:12

Le réalisme, que possèdent aussi peu les Français que ne possèdent d’ aptitude à gouverner leurs élus politiques, est un des traits caractéristiques des Britanniques, réalisme qui leur a valu de s’ extraire de l’ Union Européenne. Avec l’ humour tout aussi britannique que leur réalisme, ils baptisèrent leur clairvoyante sortie du nom de Brexit. Mais la ténacité est sans doute leur trait le plus remarquable sans lequel rien n’ eut été possible. N’ est-il pas plus héroïque de triompher du sort commun plutôt que de s’y abandonner? Les Britanniques abattirent tous les obstacles.
Dans trois ans la double mandature actuelle s’ achèvera sur la faillite de notre pays et la mort annoncée de son agriculture. L’ Union Européenne, cette grande illusion dans laquelle nous nous perdons depuis quatre décennies, phagocytera la France acculée dans l’ impasse absolue de sa dette. Par une surenchère de démocratie, la démocratie et la liberté d’ expression s’ éteignent dans le politiquement correct induit par la tyrannie de l’ UE et sa soif de souveraineté. Nous dénigrons le Brexit et le choix avisé des Britanniques; nous dénigrons leur lutte à confirmer la reconquête de leur indépendance économique et la réappropriation de leurs frontières. Quant au délitement de la France, les Français, interdits de référendum, se mettent la tête dans le sable. L’ union Européenne n’ est pas une fatalité, la perte de souveraineté de ses Etats non plus et les consultations référendaires sont bien inscrites dans la Vè constitution héritée de Charles de Gaulle. Le réalisme exige le sursaut général des Français, le réalisme exige de se ressaisir pour sortir de l’ illusion. Les décisions fortes de la volonté, alors, font entrer dans l’ action.

Max Régnier. Aniche
Max Régnier. Villeneuve de la Raho

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