L’index des libertés économiques pour 2021, publié par Héritage Foundation, vient de paraître. Il dresse un état des lieux instructif et offre des informations précises sur les différents paramètres liés aux libertés : L’Etat de droit, le poids fiscal ou le droit d’entreprendre. Créé en 1995, il est réactualisé chaque année et montre l’évolution de chaque pays. L’édition 2021 souligne des tendances intéressantes aussi bien pour les pays occidentaux que pour les pays en développement. Des leçons doivent en être tirées.
Alexandre Delisse
Depuis l’élection présidentielle de 2017, il semble que la droite française ne parvienne pas à trouver un chef capable de rassembler et d’impulser des idées libérales. Pourtant, le soutien écrasant au programme de François Fillon lors de la primaire des LR et son score de 20% au premier tour de l’élection, et ce malgré ses affaires, démontrent qu’il y a un public conséquent pour un discours libéral. C’est pourquoi la droite française serait bien inspirée de s’intéresser à la politique autrichienne et à son jeune chancelier : Sebastian Kurz.
Dans un précédent article, nous avons relevé un déséquilibre commercial entre la France et l’Allemagne en faveur de la seconde. Les dernières données d’Eurostat, parues en février 2021, confirment cette tendance. L’Allemagne dégage le plus grand excédent commercial des pays de UE tandis que la France présente le plus grand déficit. Les deux Etats du prétendu « moteur européen » sont aux antipodes en matière de balance commerciale. Une analyse plus poussée de ces données fait ressortir une dynamique interne à l’Europe : les pays se situant dans l’Hinterland, la zone d’influence historique de l’Allemagne, obtiennent des résultats commerciaux positifs. Plus que jamais, la France doit revoir son modèle industriel, sinon elle risque d’être reléguée à la périphérie du centre de gravité européen.
Ces dernières années, les Pays-Bas se sont distingués au niveau européen. Porte-parole régulier des Frugal Four, Amsterdam acquiert une influence non négligeable sur le continent, en devenant la première place financière d’Europe en volume de transactions. Place qui était détenue jusqu’en janvier 2021 par Londres. Depuis le Brexit, les médias français ont rapporté que le poids financier de Paris serait renforcé. Toutefois, force est de constater que les financiers sont plus intéressés par les Pays-Bas que par la France. Et ce n’est pas un hasard : l’économie et la politique néerlandaises présentent des atouts non négligeables. S’il est trop tôt pour observer un éventuel bénéfice pour le Royaume-Uni, le Brexit est, en revanche, en train de renforcer les Pays-Bas. Une bonne nouvelle pour le libéralisme sur le continent.
Le retard européen en matière d’industrie numérique face aux Etats-Unis et à la Chine, a beaucoup été médiatisé mais ce n’est pas le seul domaine concerné. Dans les prochains jours, trois missions spatiales vont atterrir sur la planète Mars : la Chine, les Etats-Unis et les Emirats Arabes Unis ont envoyé des sondes et des robots afin d’en explorer les ressources. On notera l’absence de l’Europe, dépassée par les autres puissances mondiales. Désormais, il est temps que le vieux continent mette sur pied des initiatives. Sans cela, il passera à côté des secteurs économiques d’avenir.
Dans les médias, la nouvelle administration américaine est présentée comme un retour à la normale et une réouverture des Etats-Unis au reste du monde. Joe Biden est également décrit comme un président modéré, un vrai remède au mandat de Donald Trump. Cependant, plusieurs faits contredisent cet optimisme dans le domaine économique. La politique du président Biden laisse une place plus importante qu’on ne le pense aux idées interventionnistes et protectionnistes.
L’année 2020 et le début de 2021 ont vu surgir d’importantes tensions aux Etats-Unis : des manifestations Black Live Matter au printemps et été derniers avec leurs émeutiers et leurs pillards, à l’assaut du Capitole en janvier 2021, la violence a pris de l’importance sur la scène politique. Il paraît clair que les mesures anti-COVID ont eu un effet néfaste sur la population, fragilisée par l’isolement et la crise économique… C’est d’autant plus inquiétant que la violence politique n’est que la partie visible de l’iceberg. Des données tendent à montrer une hausse des crimes et homicides violents depuis le début de la pandémie et des mesures de restrictions. Un phénomène qui devrait servir d’avertissement aux pays européens.
Dès le début de la pandémie, nous avons attiré l’attention sur les risques du confinement pour la situation économique et la santé de la population, particulièrement celle qui se trouve dans une position précaire. Malheureusement les effets néfastes sont en train de se concrétiser. Parmi les victimes, la jeunesse et les étudiants.
Dans un précédent article nous avions parlé d’une fuite de la population des grandes villes de Californie et de New York City vers des Etats républicains comme le Texas ou la Floride. Les récents événements confirment cette tendance qui s’accompagne désormais d’une fuite des entreprises implantées en Californie vers le Texas. Une situation d’autant plus intéressante que les deux Etats sont respectivement un bastion démocrate et un bastion républicain. Si ces migrations perdurent, elles risquent de modifier la géopolitique interne du pays.
En novembre 2020 est paru, pour l’Opinion et la Fondation Concorde, un sondage IFOP sur la popularité d’un certain nombre de valeurs, dont le libéralisme, auprès des Français. Les résultats sont étonnants : ils montrent une confusion générale sur le libéralisme et une perception négative, souvent illogique, de certains éléments majeurs liés à cette philosophie, entretenue à bien des égards par les faiseurs d’opinions. Une tendance d’autant plus inquiétante que le pays traverse une crise profonde qui va être récupérée par les étatistes de tous bords.