Lors de son discours d’investiture, le 20 janvier dernier, Joe Biden avait bien fait appel à l’unité nationale. Il a cité Saint Augustin et invité à la prière pour les morts de la pandémie. « C’est un nouveau départ », a-t-il clamé, en demandant que les clivages politiques n’empêchent pas l’entente et le travail en commun. Toutefois, il a aussi soutenu qu’il fallait se rassembler autour d’un point de vue, le sien, porteur d’une vérité unique ! Pas d’ambiguïté donc. Ceux qui ne sont pas d’accord avec les démocrates « progressistes » ont forcément tort.
Ces inquiétants propos ont été rapidement mis en pratique avec les 17 décrets et ordres exécutifs signés juste après son discours. A peine dans son bureau ovale, il remplace le buste de Churchill par celui du latino Cesar Chávez, leader syndicaliste qui a milité pour les droits des travailleurs agricoles.
L’idéologiquement correct et la discrimination positive sont à la base de sa politique
Plusieurs autres mesures, beaucoup moins anecdotiques, nous paraissent d’emblée très suspectes. Nous y reviendrons, mais on peut d’ores et déjà s’inquiéter.
Les ordres que Joe Biden a signés vont pratiquement tous à l’encontre des décisions prises par son prédécesseur. Avec Biden, l’Amérique retrouve les Accords de Paris et l’OMS, cet organisme qui avait pourtant contribué à répandre la propagande chinoise sur le virus. Il signe aussi l’arrêt de la construction du mur à la frontière mexicaine, supprime les mesures contre l’immigration illégale ainsi que celles qui concernent les voyageurs en provenance de plusieurs pays musulmans considérés à risque.
Sa politique « progressiste » s’est immédiatement manifestée avec l’annulation de la Commission 1776 mise en place par Trump. Cette commission venait de rappeler les principes fondateurs de la nation américaine et de la révolution, en réaction aux délires révisionnistes du Projet 1619 du New York Times pour lequel la raison principale de la Révolution américaine était la préservation de l’esclavage. Dans la même veine, il a signé un décret dans lequel, au nom de la lutte contre les discriminations, il nie les différences entre les genres et préconise que les enfants soient éclairés contre les « stéréotypes sexuels ». Dans le domaine du sport par exemple, il n’y aura plus de différences ou séparation hommes/femmes. Biden réintroduit la discrimination positive des années Obama, source de nombreuses tensions et inégalités dans le secteur de l’éducation et sur le marché du travail.
Des décisions économiques dictées par l’aile gauche du Parti démocrate
Sur le plan économique aussi, ses premières décisions n’ont strictement rien à voir avec la recherche d’une « réconciliation nationale ». Biden signe la révocation du permis de construire de l’oléduc Keystone XL conçu afin de raccourcir l’acheminement du pétrole entre l’Alberta au Golfe du Mexique. Cela représentait des investissements de l’ordre des dizaines de millions de dollars et plusieurs milliers d’emplois détruits. Aucune raison logique à cet arrêt d’autant plus que plusieurs commissions environnementales, sous la présidence d’Obama, n’y avaient trouvé aucun impact important sur l’environnement et les émissions de gaz à effet de serre.
De même, le président Biden n’a pas attendu longtemps pour commencer les purges au sein de l’administration. Il a demandé par exemple la révocation de Peter Robb qui était à la tête du National Labor Relations Board, agence indépendante dont le conseiller général est confirmé par le Sénat. Aucun n’avait jusque là été démis de ses fonctions. L’objectif de Biden est évident : il veut faire passer rapidement des mesures en faveur des syndicats pour contenter l’aile (très) gauchisante des Démocrates.
Presque tout le monde approuve ses décisions. L’IREF tire le signal d’alarme
Biden soutient avoir hérité d’une économie en faillite avec le pire marché de l’emploi jamais connu à l’époque moderne en Amérique. C’est très loin de la vérité. Le taux de chômage est à 6.7 % et l’économie s’est remise à créer des emplois dès le mois de juin dernier. M. Biden a été huit ans vice-président : jamais, durant cette période, il n’a fait descendre le taux de chômage à 3.5 %, tel qu’il était en février 2020, juste avant la pandémie.
Pendant quatre ans, les médias et les démocrates ont brandi chaque acte de l’administration Trump pour le présenter soit comme une infraction à la loi soit comme une énorme faute professionnelle, voire les deux. Les premières mesures du président Biden, bien loin de tout apaisement, n’ont déclenché qu’une approbation générale, frôlant même l’extase pour certains journalistes ou spécialistes. C’est à nous de tirer le signal d’alarme.
3 commentaires
Totale approvation
Merci pour cet article qui nous éclaire sur la politique de Biden. Cela ressemble à la méthode Mitterand de 1981. On essaie par les premières mesures de satisfaire sa gauche, sans réflexion à leurs nuisances. Puis espérons le il y aura une correction pour palier à celles ci.
VACCINATION
Votre article mérite ce petit message : merci et félicitations
Photo
Une bonne photo vaut bien un long discours.
Biden signe sous le contrôle de sa vice-présidente. Quelle sa marge de manœuvre, sa liberté d'action?
Sans compter l'omniprésence d'Obama dans la coulisse, qui distribue les bons et mauvais points.