La SNCF a vendu 24 millions de billets de train cet été 2023, soit une hausse de 4 % par rapport à 2022. Ce record des ventes aurait certainement pu être encore plus élevé si elle disposait de rames en plus grande quantité. La compagnie ferroviaire a en effet réduit son offre de 520 en 2013 à 360 rames cette année. Le fait de les remplacer par des versions duplex n’a visiblement pas suffit puisque 15 à 20 % de la demande n’a pu être satisfaite entre mai et début juillet. En cause, une politique de suppression de rames menée par les gouvernements successifs pour rétablir les comptes de la SNCF.
Avec plus de 17 milliards d’euros de subventions publiques par an (+25 % par rapport à 2015 !), nous pouvons nous poser la question : où va l’argent ? Bien sûr, nous connaissons la réponse : le régime très spécial des cheminots coûte déjà 3,4 milliards d’euros aux ménages et aux entreprises. Comme l’a montré l’IREF, les contribuables paient plus de 60 % de la pension d’un agent, laquelle est calculée sur les six derniers mois de salaire avec une garantie à 75 % minimum de la dernière rémunération, des bonifications d’annuité ; un départ à 52 ou 57 ans ; des majorations familiales plus élevées, et de nombreux autres avantages. La fin du statut de cheminot ne suffit pas pour améliorer la compétitivité de la SNCF. En l’espace de deux ans, les cheminots ont obtenu une revalorisation de leurs rémunérations de 12,2 % ; de leur prime de travail (16 %), mais aussi de leur indemnité de résidence dans les zones de « tension immobilière » (40 %). Dès 2024, une prime d’assiduité sera mise en place pour ceux qui ne feront pas grève pendant les Jeux Olympiques. Pourquoi ne pas supprimer ces privilèges pour rationaliser les comptes de la SNCF, plutôt que de réduire l’offre disponible ? Selon un rapport du Sénat, la dette de la SNCF reste supérieure à 26 milliards d’euros en 2022. La libéralisation du rail en Allemagne (entre 2006 et 2018 les contributions des régions aux TER ont augmenté de 92 % en France tandis qu’elles ont baissé de 34 % en Allemagne) et en Italie sont deux exemples pour la France (augmentation du bénéfice net, augmentation du trafic, maîtrise de la dette) au bénéfice des usagers… et des finances publiques.
2 commentaires
bonjour, je suis entièrement d’accord avec vous mais denoncez également les aides énormes à certaines entreprises comme l’a récemment fait mme Delatte: 190 milliards d’euros dont versees sans contreparties ou presque …
Lorsque qu’il y avait beaucoup plus de trains en service , on pouvait se déplacer presque partout en France .Une expo m’intéressait , je » sautais » dans le train . J’aimais voyager ( j’ai + de 80 ans ) maintenant j’utilise ma voiture même pour de longues distances , évidemment c’est + long et plus cher