A la suite de la décision de Bercy et de Matignon d’entamer une revue générale des dépenses publiques consistant en une baisse de budget de 5 % pour chaque ministère, Bruno Le Maire a annoncé mardi que 7 Mds€ allaient être dégagés pour le financement de la transition écologique (un poste de dépense qui avait déjà augmenté de 15 % l’année dernière).
Pour rappel, le déficit public s’élève à 4,7 % du PIB cette année et la dette atteint 111,6 % alors même que le programme de stabilité envoyé à la Commission européenne ne prévoit de repasser sous la barre des 3 % qu’à horizon 2027. Un objectif déjà peu ambitieux et basé sur des prévisions de croissance surévaluées.
Or, ces dernier jours, le gouvernement a multiplié les annonces de dépenses, faisant planer le doute sur le sérieux de sa volonté : plan vélo à 2 Mds€, automatisation du versement des prestations sociales et des bourses du secondaire, revalorisation du salaire des enseignants et des bourses étudiantes.
En définitive, les seuls arguments de l’exécutif pour entamer une forme d’allègement du poids de la dette publique se limitent à la lutte contre la fraude fiscale et aux économies réalisées grâce à l’atteinte du plein emploi. Une vision d’ailleurs contredite par la Banque de France qui s’attend à une stabilisation du taux de chômage aux alentours de la barre des 8 % pour les deux ans à venir.
Comme nous l’évoquions il y a quelques jours, c’est bien par des hausses d’impôts masquées, via notamment la suppression de certaines dépenses fiscales et le dynamisme du rendement de l’impôt, dopé par l’inflation, que l’Etat va tenter de maîtriser, faute de le réduire, le déficit public.