Alors même que la réforme des retraites ne supprime aucunement leurs privilèges, les contrôleurs aériens, bénéficiaires de l’un des régimes spéciaux les plus avantageux de France (ouverture des droits à 52 ans, âge pivot fixé autour de 56 ans, etc.), font grève. Des privilèges obsolètes qui avaient déjà été dénoncés par la Cour des comptes dans un rapport de 2010 sur la gestion du personnel de la navigation aérienne.
Après une comparaison internationale, la Cour relève plusieurs difficultés : une organisation du travail opaque qui pose des problèmes de productivité et de sécurité, une augmentation continue des avantages statutaires et indemnitaires, un refus de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) de remettre en cause ces derniers au nom des “acquis sociaux”, etc. Aujourd’hui, les choses ne semblent pas avoir substantiellement changé : depuis le début de l’année, les contrôleurs aériens ont fait treize jours de grève pour protester contre une réforme qui ne les touchera nullement.
Problème : les vols intérieurs ont la priorité en cas de grève, 80 % des vols survolant la France sont affectés. Les compagnies aériennes sont contraintes de contourner un espace aérien fermé et subissent des retards de plusieurs heures, augmentent leur consommation de kérosène, et émettent plusieurs tonnes de CO2 supplémentaires – près de 4 000 dans le cas de Ryanair depuis 2023. A défaut de pouvoir imposer un service minimum aux contrôleurs, Ryanair a donc lancé une pétition pour délocaliser le contrôle de l’espace aérien français. Objectif : recueillir 1 million de signatures avant de l’adresser à la Commission européenne. Le fait que le syndicalisme à la française ait un pouvoir de nuisance qui s’étende au-delà des frontières de l’Hexagone devrait être un argument supplémentaire plaidant en faveur de sa nécessaire refonte.
2 commentaires
Cela fait des décennies que les contrôleurs aériens ne font pas grand-chose. Un de mes collègues avait fait son service militaire avec eux . Le travail n’était pas leur souci principal.
Pour une fois, je vais être d’accord avec Ryanair, le contrôle de la navigation aérienne est un fief, les personnes employées à ce poste sont des seigneurs au point qu’il arrive des frictions avec des pilotes qui attendent le bon vouloir de ces messieurs-dames qui de plus ont toujours raison, pensez donc : des officiers-contrôleurs, c’est qu’ils ne se prennent pas pour des queues de violettes.