Le journalisme se transforme, il devient militant et moralisateur. La chute du communisme aurait dû mettre un coup d’arrêt aux idéologies radicales d’extrême gauche mais elles font leur retour. Drapées dans de bonnes intentions, véhiculées par des journaux puissants, elles s’attaquant à ce qui fait la France : sa culture et surtout son modèle républicain et laïque.
Le militantisme colonise les journaux américains qui dénigrent la France
Les Américains sont bien souvent les précurseurs de phénomènes sociaux radicaux : mouvement hippie, manifestations antiracistes ou plus récemment le mouvement « woke ». Cet adjectif décrit des individus « éveillés » aux discriminations et conscients des comportements racistes, sexistes ou homophobes de la société envers les minorités. Les campus américains lui ont servi d’incubateur avant qu’il atteigne les principaux journaux américains, notamment le New York Times et le Washington Post. Si l’idéologie de gauche radicale a de tout temps bouillonné dans les universités, elle se diluait lorsque les étudiants entraient dans le monde du travail. Mais Bari Weiss, ancienne journaliste du NY Times virée car pas assez « woke », explique que désormais les étudiants acquis aux idéologies de gauche envahissent toutes les grandes institutions et y imposent une forme d’intolérance envers toute opinion dissidente. Au temps du Maccarthysme, les Américains avaient combattu le communisme. Maintenant, ils n’osent plus se confronter à cette nouvelle vague idéologique.
La mouvance a cependant trouvé un ennemi dans la culture française universaliste et laïque. L’essayiste Matthieu Bock-Côté dit, dans son ouvrage la Révolution racialiste, que depuis les Etats-Unis, la France est vue comme une sorte d’Union soviétique qui écraserait ses minorités. Les deux quotidiens américains cités plus haut ont fait de notre pays une tête de turc, le dénigrant ostensiblement quitte à véhiculer de fausses informations. En novembre dernier, la journaliste du Washington Post, Karen Attiah, tweetait que le gouvernement français prévoyait d’attribuer un numéro d’identification à chaque enfant musulman. Ce tweet fallacieux a été largement partagé et repris notamment par la ministre pakistanaise des droits de l’Homme. Cet épisode n’est qu’un exemple parmi tant d’autres illustrant le mépris des journalistes américains envers la France. A lire les articles du New York times, la société française serait raciste, homophobe et surtout islamophobe. Dans un de ses nombreux articles sur notre pays, le journaliste Roger Cohen écrivait : « Mais dans un pays dont la relation à l’islam est difficile, la laïcité est aussi perçue comme un paravent derrière lequel la France discrimine son importante population musulmane et évite d’affronter ses préjugés »[[Article publié dans le New York Times, Nicolas Cadène, à l’avant-poste du combat pour la laïcité, 9 mars 2021]]. Il témoigne d’une rare inculture et d’une totale incompréhension de l’histoire de la République, qui depuis plus d’un siècle cherche à limiter l’influence des religions dans la sphère publique et particulièrement à l’école. Ainsi, aussi peu que la France résiste à ces mouvements antiracistes et islamo-gauchiste, parce qu’elle préfère apprécier les individus pour leurs compétences ou leurs réussites plutôt qu’en fonction de la couleur de leur peau, elle serait raciste. Matthieu Bock-Coté dénonce cette conception de ces militants radicaux qui considèrent l’universalisme comme l’incarnation du privilège blanc et ce rêve des militants « racisés » d’une société divisée selon la couleur de peau.
Le principe de Shirky appliqué aux médias
Le principe de Shirky, tiré des travaux du professeur Clay Shirky, spécialiste des questions internet, postule que « les institutions essayent de préserver le problème pour lequel elles sont la solution ». Il s’applique parfaitement à la sphère médiatique qui détient une responsabilité puisqu’elle participe à la diffusion de ces thèses sans en mesurer le danger qu’elles incarnent à long terme. Les médias ont, pendant de nombreuses années, été à l’avant-garde des tendances progressistes mais ils sont désormais dépassés par des mouvements dont ils comprennent peu les aspirations, tout en les relayant par complicité idéologiques les journalistes endossent alors le rôle d’objecteur de conscience.
L’influence mondiale du New York Times lui offre une possibilité incommensurable pour définir ce qu’il est, ou non, acceptable de dire. Surtout, cette nouvelle approche journalistique trompe le lecteur. Au moment de l’attentat contre Samuel Paty, le New York Times titrait « La police française tire sur un homme et le tue après une attaque fatale au couteau dans la rue ». La décapitation de Mr Paty par un terroriste d’origine tchéchène est présentée comme un incident de faible gravité pire une bavure policière sans que la notion d’attentat apparaisse. Seule demeure l’impression que l’homme abattu est finalement une victime. Un journal a pourtant une obligation morale d’honnêteté envers ses lecteurs, surtout lorsqu’il traite d’accidents graves survenus à l’étranger. Sûrement le New York Times était-il gêné par la liberté éducative de M. Paty ou par son combat pour la liberté d’expression, deux valeurs en voie de disparition au sein du quotidien. Les institutions médiatiques ont une responsabilité dans la diffusion de ces idéologies dangereuses. Elles ne cherchent pas à susciter l’indignation ou simplement à montrer la face sombre de ces nouvelles idéologies racialistes mais se montrent complaisantes envers elles.
L’inquiétant virage des médias français
Les médias français ne sont pas épargnés par cette vague « woke ». Des journaux comme l’Humanité, Libération ou le Monde s’en font les hérauts plus ou moins explicitement. C’est d’autant plus critiquable qu’ils continuent d’exister grâce à l’argent du contribuable. Libération a touché près de 6,5 millions d’euros de subventions en 2016, le Monde 5,4 millions et l’Humanité 4,2. On ne peut que s’étonner de leur difficulté à parler d’attentats islamistes. A la suite de l’attaque de Rambouillet sur une policière par un terroriste islamiste, le journal Libération a préféré titrer que l’assaillant « n’allait pas bien » au lieu de présenter des condoléances à la famille de la victime. C’est une tendance vers ce que Pierre-André Taguieff qualifie d’islamo-gauchisme, c’est-à -dire le rapprochement entre les mouvances d’extrême-gauche et les idéologues islamistes. Un mouvement qui découle pleinement des thèses racialistes, des « gender studies » et du « woke ».
Ce virage du journalisme vers le militantisme met en danger la liberté de pensée individuelle tout autant que la liberté d’expression en général, puisque les médias s’arrogent le droit de définir ce qui relève de l’acceptable ou non, sans s’encombrer de nuances ni de débats. Enfin ils refusent de considérer les dangers de l’islamisme, dénonçant toutes les critiques au cri de « l’islamophobie tue ! ». A la lumière des chiffres, il apparaît s nettement que ce qui tue surtout, c’est bien l’islamisme. Et le risque se profile de plus en plus d’une nouvelle ségrégation entre racisée et non racisée ou entre woke et non woke alors que la logique devant prévaloir est celle de rapprocher les individus en faisant fi de leurs couleurs de peau ou de leur éveillement supposé, les grands noms de l’histoire comme Martin Luther King, Rosa Parks ou Gandhi se sont démarqués par leur capacité à rassembler et non à fracturer.
2 commentaires
Délires et propagande climato-énergétique
Les médias sont aussi des vecteurs de diffusion massive (pour ne pas dire de propagande) de l’alarmisme climatique (à cause du méchant CO2 anthropique) et des bienfaits incommensurables des EnR (éolien et solaire). L’UE et nos gouvernants sont entrés dans une sorte de délire climato-énergétique, avec des objectifs de réduction de nos émissions de CO2 totalement irréalistes, sans qu’aucun média ne le dénonce.
Quand certains médias français et américains préfèrent le militantisme à l’information
Je partage totalement ce qui est dit.
Ces dérives de la presse écrite ou télévisuelle est plus qu’inquiétante.
Elle ne concerne pas seulement les question « sociétales » et ou parareligieuses mais également la critique systémique du monde de l’entreprise et du « privé ».
Jamais la presse relate les actions positives au plan social des grandes ou moyennes entreprises.
On sent de la part des journalistes qui n’ont jamais exercé de responsabilité dans l’entreprise un regard méfiant voir critique à l’égard du monde économique qui pourtant est la seule source de richesse pour faire vivre le reste de l’activité « non marchande » comme disent les économistes.
Je note les critiques et les procès qui sont régulièrement adressés aux entreprises du « CAC 40  »
y compris par le FIGARO montrant que ces journalistes ignorent totalement comment fonctionnent
ces entreprises heureusement multinationales,qui ont prouvé par leurs compétences et leurs talents
la qualité et l’intelligence des développements réalisés hors de l’hexagone face à la concurrence mondiale.
Non il n’est pas vrai que ces grandes entreprises françaises ne créent pas d’emploi même en France car celles-ci fonctionnent avec de multiples entreprises partenaires françaises et seulement parfois étrangères.
Nos bons énarques,et autres fonctionnaires et journalistes accusent généralement le monde industriel d’avoir désindustrialisé la France et tari l’exportation, Ceux-ci ignorent deux choses:
les marchés à l’étranger entraînent la production des biens au plus près des clients
les politiques françaises en surtaxant et en sur réglementant l’activité en France ont fait fuir l’activité
Je rappelle qu’Emmanuel Tod (qui n’est pas connu comme homme de droite)dans un de ces derniers ouvrages montre que c’est l’ETAT qui depuis des années a fait fuir les industries françaises par sa politique de toujours plus d’impôts de taxes et surtout de charges sociales patronales.
Enfin la présence des plus belles entreprises françaises sur les marchés étrangers (souvent leaders mondiaux, et oui ) n’est pas sans fournir en retour de copieux dividendes à la maison mère française
ni de confortables royalties.
Elles ne perdent pas leur « savoir faire industriel » mais au contraire le renforcent par l’existence de « Directions techniques » qui, par leurs réalisations industrielles hors de France constituent le fer de lance à la pointe des connaissances industrielles de la filière.
Donc il serait utile que la presse stipendiée par nos gouvernements accepte de redécouvrir le véritable fonctionnement du tissus économique tel qu’il est et non pas à l’aune des prises de position socialisantes, pour ne pas dire socio marxisantes qu’ils ont apprises à l’université ou à Science Po
notamment grâce à l’enseignement « d »Alternatives économiques ».
Merci de votre attention