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Finances publiques et privées à vau-l’eau

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Les banques portent une lourde responsabilité dans la crise financière. Elles ont payé leur légèreté et leurs artifices (comme la titrisation des créances douteuses). Mais elles ont été largement encouragées par les Etats, eux-mêmes débiteurs peu fiables. Aujourd’hui, Maître Jean Philippe Delsol, administrateur de l’IREF, rappelle que l’Etat n’est d’aucun secours pour les banques, et devrait réduire ses dépenses au lieu d’augmenter les impôts.

La Grèce a trop emprunté et ne peut plus rembourser. Beaucoup d’autres pays ont fait de même et la finance est en crise. Mais les banques ont leur part de responsabilité : elles sont coupables d’avoir prêté sans compter et d’avoir ainsi alimenté la bulle dont les Etats ont aveuglément et inconsciemment profité.

Des actifs douteux, des fonds propres insuffisants

Par exemple la Société Générale est attaquée aux Etats-Unis par l’agence fédérale qui supervise Fannie Mae et Freddie Mac, avec 16 autres établissements, pour avoir titrisé des prêts immobiliers douteux ; ces institutions ont créé des produits financiers complexes au travers du rachat de créances immobilières dont elle n’avait pas vérifié la solidité.

Autre exemple : l’Union des Banques Suisses UBS, est aussi visée par la même agence ; elle a fait l’objet d’une fraude de l’ordre de 2,3 milliards de dollars de la part d’un de ses traders qui vendait des produits sophistiqués sous forme de fonds indiciels et qui depuis 2008 jouait avec l’argent de la banque !

D’une manière générale, les banques ont pris de mauvaises habitudes d’argent facile et ont prêté trop et trop vite à des pays qui ne le méritaient pas en créant, pour se financer, des produits de placement que plus personne ne comprenait. Selon le Wall Street Journal (23 septembre 2011), en soustrayant du bilan des banques les actifs incorporels, dont la valeur est évidemment douteuse dans une période de crise, les actifs solides, c’est-à-dire essentiellement les créances sur des tiers, du Crédit Agricole, de BNP Paribas et de Société Générale représentent 49, 24 et 23 fois leurs capitaux propres respectifs, ou 27 en moyenne, soit des ratios extrêmement élevés et très supérieurs à ceux de leurs concurrents américains qui sont en moyenne de 17.

Les trois banques françaises précitées auraient une exposition aux dettes grecques, portugaises, espagnoles, italiennes et irlandaises de respectivement 28,9milliards d’euros pour la BNP Paribas, 10,3 pour le Crédit Agricole et 4,3 pour la Société Générale. Face à ce risque, la nationalisation des banques serait encore un remède pire que le mal comme en ont suffisamment témoigné les nationalisations de l’ère Mitterrand et ses avatars que le contribuable paye encore pour le compte du Crédit Lyonnais ou de Bernard Tapie et autres. Mais les Etats veulent soutenir à bout de bras leurs banques pour éviter de subir eux-mêmes les conséquences d’une rareté de l’argent que représenterait la faillite de certains établissements ou l’assèchement de leurs liquidités.

Et c’est ainsi que s’auto-protège un système que personne n’est prêt à réformer pour ne pas attenter à ses petits avantages.

Le coût de l’Etat Providence

Les Français accusent, à juste titre semble-t-il, les Grecs de laxisme fiscal, mais ils entretiennent eux même l’Etat providence qui continue de créer des droits créances dont les Français abusent naturellement.

Pôle emploi entretient de nombreux chômeurs d’occasion qui n’ont pas du tout envie de retrouver un emploi : des femmes qui s’arrêtent quelques temps pour élever leurs enfants, des jeunes qui utilisent la rupture conventionnelle, et l’allocation chômage qui va avec, pour aller faire un tour du monde… La CMU rend la vie impossible aux médecins et aux hôpitaux qui sont assaillis par des « ayants droits » arrogants et capricieux parce qu’ils ne payent pas le service rendu… Et les parlementaires votent un budget de la Sécurité sociale en perte depuis 10 ans en se félicitant que son déficit soit ramené de 18 à 14 milliards d’euros. Il est vrai que le budget de la France est lui en déficit depuis plus de trente cinq ans et a représenté en 2010 149 milliards d’euros.

Mais c’est ce déficit chronique qui est à l’origine de la crise autant sinon plus que la situation des banques dont l’Etat avait besoin pour faire face à ses dettes.

Si le budget de l’Etat était en équilibre, il cesserait de prélever sur l’épargne des particuliers des sommes qui seraient disponibles pour les entrepreneurs. Si les Etats n’avaient pas fait appel aux banques pour leur prêter les sommes nécessaires à combler leurs déficits, les comptes des banques ne souffriraient pas des créances douteuses qui les plombent aujourd’hui.

Augmenter les impôts ou réduire les dépenses ?

Le seul faux remède que la plupart des Etats applique aujourd’hui est celui de l’augmentation des impôts, aux Etats-Unis avec le dernier plan Obama et sa taxe Buffet, en France avec le projet de nouvelle taxe sur les super riches, en Espagne avec le rétablissement de l’impôt sur la fortune… Mais au-delà d’un certain seuil, l’augmentation des impôts est inefficace, voire contre productive. Le constat est que les périodes de grande croissance des années 1950/1980 sont celles où le travail et la responsabilité étaient privilégiés plutôt que l’assistance généralisée. En 1965 les prélèvements obligatoires représentaient en Europe de l’Ouest une moyenne de 28% alors qu’ils sont au dessus de 40% désormais ; en 1973, les Européens travaillaient 102 heures quand les Américains travaillaient 100 heures, mais déjà en 2004 le ratio n’était plus que de 82 heures pour 100 heures travaillées aux Etats-Unis.

Seuls les pays qui ont compris que le ressort du développement économique reposait sur ce principe d’équilibre des budgets publics à un niveau raisonnable de prélèvements obligatoires ont réussi à passer la crise. Le Canada, l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Pologne et, autrement, la Suède se sont ainsi préservés avant même l’éclatement de la bulle de 2008. Mais la Lettonie qui a connu une chute de son PIB de 18% en 2008 s’en est vite remise en procédant à une réduction drastique de ses dépenses publiques : 20% de fonctionnaires en moins, réduction de 25% des rémunérations des fonctionnaires maintenus, division par deux des agences gouvernementales, réduction de la taille des ministères… Après un plan de redressement incluant un tiers d’impôt en plus pour deux tiers de baisse des dépenses publiques, la Lettonie espère retrouver en 2011 un taux de croissance de 4,5%.

La France, et avec elle beaucoup d’autres pays européens, ne sortira pas durablement de la crise sans procéder à cette remise en cause de l’Etat Providence. Si elle le fait, elle aidera en même temps son système bancaire à retrouver des fondamentaux plus sains, dont la base ne peut être que le financement des projets des entreprises et des particuliers dans des conditions de solvabilité satisfaisantes.

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2 commentaires

Anonyme 5 octobre 2011 - 2:37

La cavalerie
La cavalerie, dans le secteur privé relève du pénal. Elle est cependant pratiquée par les états et les banques au plus haut niveau….??!

Cherchez l’erreur…!

De deux choses l’une:

1- Ces procédés sont autorisés

2- Ils ne le sont pas, ce qui paraîtrait logique, raisonnable et honnête et ce sera bientôt le crash économique et financier mondial.

Thierry FOURGEAUD Consultant à 44100 – NANTES

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Anonyme 8 octobre 2011 - 9:42

Je partage. Une seule
Je partage. Une seule solution: imposer la rigueur à l’Etat

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