George Osborne, le Ministre de l’Economie britannique, a tenu ce discours prometteur à la conférence du Parti conservateur. Dans la perspective des futures élections, le discours avait pour but de convaincre les électeurs de la compétence en économie de ce Parti. « Je vous le dis franchement, la stratégie de la fiscalité pour réduire le déficit ne fonctionne plus, et elle n’a jamais fonctionné… » a-t-il affirmé le 29 septembre. En même temps, il soulignait l’importance de la concurrence fiscale dans le monde «au sein d’une économie moderne globalisée, où l’on peut déplacer son investissement d’un pays à un autre, et déménager d’un coup toute son activité à l’étranger…». Sans doute faisait-il référence aux fusions inversées qui permettent de délocaliser une entreprise dans un pays moins taxé (tax inversions) telles qu’organisées aux Etats-Unis.
service public(s)
Dissocier service public et monopole, seule solution pour réduire les déficits
L’article de Pierre Garello, Directeur Europe de l’IREF, est publié par le quotidien Le Figaro dans son édition du 1er octobre.
La législation américaine fait apparaitre de nouveaux coûts pour les entreprises
Au-delà de l’émoi suscité par la récente amende de près de 9 Md$ infligée à la BNP par le gouvernement américain, cette décision n’a rien de surprenant. D’un point de vue juridique, ces accords à l’amiable sont relativement répandus Outre-Atlantique. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’une entreprise française paie une telle amende.
Nicolas Lecaussin, Directeur du développement de l’IREF, a été interviewé (11 juillet) par la RFI sur les relations incestueuses entre les banques françaises et l’Etat.
Un chef d’entreprise nous écrit en nous précisant avoir demandé leurs comptes aux URSSAF (Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales).
La grève qui s’éternise à la SNCF prouve, une fois de plus, que les syndicats français sont les plus dignes représentants de l’exception française. Ils bloquent le pays afin de protester contre une réforme qui ne touche nullement au statut des agents et n’affecte en rien le service public du rail. Au contraire, le projet de loi stipule clairement qu’il s’agit de «préserver le service public du ferroviaire piloté par l’Etat», ce qui signifie qu’en réalité cette réforme ne va pas résoudre les gros problèmes de la SNCF, en faisant baisser la dette (39 Mds d’euros) de l’entreprise publique, ou les subventions (12 Mds d’euros par an) dont elle bénéficie. La SNCF coûte ainsi plus de 1 000 euros par an à chaque contribuable français soumis à l’impôt sur le revenu, qu’il prenne le train ou non !
Peu importe la manière dont nous interprétons les données économiques de la France, les chiffres ne sont pas bons. Les rapports se multiplient, les cris d’alarme résonnent de toutes parts : Cour des comptes, Commission européenne, partenaires commerciaux. Tous s’accordent sur le fait que la France doit réagir…, et vite ! Le nouveau Premier ministre, Manuel Valls, promet l’austérité, avec un plan d’économies de 50 milliards d’euros (Md€). On rabote sur les coûts et les services publics sans se donner la peine de repenser le rôle de l’État…
Cette confusion entre réformes structurelles et austérité évite de prendre des décisions jugées – plus impopulaires. Ainsi, ce système à bout de souffle tiendra bien encore quelques années… jusqu’à la prochaine élection, où les futurs membres du nouveau gouvernement auront la lourde tâche de tout changer, mais préfèreront sans doute blâmer leurs prédécesseurs. Tant que nos dirigeants ne se feront pas à l’idée que c’est l’entreprise qui crée la croissance et les richesses, ainsi que les emplois, on risque de constater les mêmes erreurs ; tandis que l’environnement ne sera favorable ni au développement des idées ni à l’épanouissement des talents. Cette méconnaissance des mécanismes économiques et du rôle central de l’entreprise se retrouve dans les plus hautes sphères politiques, le gouvernement de Manuel Valls ne faisant pas exception…
– Sur les 97 membres[[Nous renvoyons le lecteur à la note méthodologique pour mieux comprendre les différences entre le nombre de ministres en poste en France et au Royaume-Uni.]] du gouvernement Cameron, 74 ont fait un passage en entreprise.
– En France, sur les 31 membres du gouvernement en plus du Président de la République, seuls 7 (3 ministres et 4 secrétaires d’État)[[ Il s’agit de Kader Arif, Bernard Cazeneuve, Geneviève Fioraso, Benoît Hamon, Axelle Lemaire, Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem.]] ont fait un détour par l’entreprise.
– En moyenne, quand les Britanniques passaient 10 ans en entreprises, les Français se contentaient d’une petite année, c’est à dire une durée presque équivalente à un stage !
L’auteur du témoignage que nous vous livrons aujourd’hui est un chef d’entreprise de la région parisienne. 35 ans après avoir créé sa première entreprise, il a vu et constaté, avec beaucoup d’autres, la dégradation, année après année, de la valeur du travail, accompagnée elle-même du poids toujours plus grand de la fiscalité et d’une complexité plus profonde du code du Travail. Autant dire que des contrôles, il en a connu ! Ce qui ne l’empêche pas de constater qu’aujourd’hui les inspections du travail sont devenues de véritables inquisitions… Et cela risque de continuer avec les nouveaux pouvoirs que le gouvernement veut leur confier !
En matière budgétaire, les hommes politiques français ont pour habitude de tout faire à l’inverse de leurs homologues européens. Déjà en 1981, le gouvernement Mauroy pratiquait la relance, alors que la rigueur, afin d’endiguer l’inflation galopante, était de mise partout ailleurs. Aujourd’hui, après deux ans de tentatives peu convaincantes, qui devaient redresser l’économie, le Président Hollande a décidé de s’armer d’un « gouvernement de combat ». La volonté de réduire les dépenses publiques est dite et répétée, et c’est le Premier ministre, Manuel Valls, qui s’en chargera. Il vient d’annoncer qu’elles diminueraient d’environ 50 milliards d’euros (Md€) d’ici à 2017. Cette fois, les collectivités locales devront prendre part à « l’effort national », pour un montant de l’ordre de 10 Md€. Si les détails de ces coupes budgétaires ne sont pas encore connus, c’est la première fois que le gouvernement s’attaque de front aux finances locales. Il était temps !
C’était l’expression de » justice sociale » qui revenait le plus souvent dans la bouche des commentateurs sur les plateaux télé le dimanche soir, après le résultat du deuxième tour…