Est-il juste de considérer comme des rentiers les retraités qui bénéficient du fruit de leurs cotisations ?
Est-il juste de taxer encore plus les propriétaires français qui sont d’ores et déjà les plus imposés d’Europe ?
Retraites
A part d’être un excellent et très connu joueur de football, le brésilien Neymar est un employé du club Paris Saint-Germain. Comme tous les employés, il reçoit une fiche de paye mensuelle sur laquelle figurent ses cotisations salariales, y compris celles pour la Sécurité sociale. C’est une obligation. Ce joueur qui gagne 3.1 millions d’euros par mois doit cotiser comme un simple smicard. Or, il vient de s’accidenter et il est considéré comme étant en arrêt maladie.
Tristement, les uns après les autres, beaucoup de retraités commencent en recevant leurs pensions à constater les dégâts et ils s’aperçoivent que le trou creusé par la majoration non compensée de la CSG annoncée à 1,70% entraîne en réalité une baisse nettement supérieure du montant net de leur pension. Rappelons d’ailleurs à toutes fins utiles que ce 1,70 point d’augmentation correspond en réalité pour la plupart des retraités à une augmentation de plus de 25% du poids de la CSG, puisque (6,60 +1,70= 8,30 et 8,30/ 6,60 = 1,2576). Nous pensons donc rendre service à nos lecteurs en cernant la portée précise de la réforme, d’abord en recensant ceux qui y échappent (I), puis en calculant l’incidence exacte de la majoration sur le net à payer (II) et enfin en recherchant à quelle hauteur elle peut être partiellement compensée par la baisse résultante d’impôt sur le revenu, puisque la majoration est intégralement déductible de la base d’imposition (III). Pour des raisons de simplicité, tous les calculs seront conduits à pension brute constante et hors de toute revalorisation.
Il est absolument insupportable de voir partout prospérer l’affirmation très “tendance” que les retraités coûtent cher et même bien entendu (cf. Terra Nova, France Stratégie…et quelques autres éminences de la même paroisse) beaucoup trop cher à la Nation. Certes on se trouve bien en présence d’un système de répartition et voici souvent des lustres que les cotisations passées des retraités d’aujourd’hui ont financé les pensions de leurs devanciers d’hier. Mais si on dépouille ces retraités de leurs propres cotisations passées, il faut réciproquement admettre en logique de répartition que les cotisations des actifs actuels viennent directement en déduction du coût des pensions présentes. Or, bien qu’ils partagent avec les propriétaires fonciers l’insigne disgrâce d’appartenir à la race présidentiellement honnie des rentiers, on ne peut à la fois priver les retraités et du crédit de leurs cotisations passées et du produit des cotisations actuelles, car notre système de répartition demeure par essence un système contributif et il faut bien à un moment ou à un autre lui rattacher des cotisations qui ont été effectivement versées et qui n’ont pas disparu comme par enchantement.
L’OCDE vient de publier l’étude (2016) consacrée aux Pensions dans les pays de l’OCDE. Le tableau comparatif est absolument saisissant car il montre le terrible décrochage de la France. Avec seulement 14.7 Mds de dollars (0.63 % du PIB) d’actifs, elle est parmi les plus mauvais élèves des pays membres.
COR : 0 retraité et 0 personne de l’entreprise pour parler de l’emploi des seniors
Le 30 novembre prochain, le COR (Conseil d’orientation des retraites) organise un colloque intitulé Emploi des seniors et vieillissement actif en Europe. On laisse les spécialistes nous expliquer ce que…
I- INTRODUCTION: L’ORDRE DE PILLAGE Ainsi le Président, comme le Gouvernement n’en démordent pas, bien qu’avec une retraite moyenne brute de € 1 334 par mois en 2015 (DREES: Les…
Ainsi, on vient d’apprendre que le Président de la République va prochainement renforcer le Gouvernement d’un Haut-Commissaire aux Retraites, rattaché à la Ministre des Solidarités. Pourtant les retraités auraient tort de se réjouir trop vite de ce nouveau Haut-Commissariat, dont le titre même indique suffisamment qu’il n’est pas du tout créé pour s’occuper d’eux, mais pour faciliter la prochaine réforme des retraites, aux contours et au contenu plus qu’incertains.
Quoi qu’il en soit, les seniors ont sans doute échappé au pire, puisque finalement ce Haut-Commissariat ne serait pas dévolu à Jean Pisani-Ferry, ex-patron de France Stratégie (on connaît la sollicitude toute particulière que cette officine voue aux retraités!), mais plus prudemment à Jean-Paul Delevoye, l’un des tout premiers fidèles du Président et dont on attend raisonnablement une approche moins conflictuelle et plus posée des problèmes.
Contrairement à toutes les vertus dont on le pare, notamment quant à la solidarité intergénérationnelle qu’il favoriserait et malgré son indéniable succès, le système de retraite par répartition est un système intrinsèquement pervers, car il repose en réalité sur un double hold-up social, masqué sans doute par des soucis de convenance, mais qui n’en demeure pas moins réel:
Dans le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites, on lit que le régime de retraite par répartition va rester déficitaire jusqu’en 2040, au lieu de 2025 comme cela était prévu auparavant. La réaction de chacun est immédiate : que va-t-il se passer ? Elle est justifiée : c’est très inquiétant ! Mais cela montre aussi qu’on ne peut accorder aucune confiance aux prévisions des économistes, pas plus qu’aux promesses électorales. La conclusion, c’est que confier à des économistes et à des politiques la responsabilité de nos retraites relève de l’aveuglement.