Virginie Pradel est l’invitée (13/09) de la radio Europe 1 pour débattre de la réforme de l’ISF. Ecoutez.
propriété (s), propriétaires
On retombe encore une fois dans le marigot français de tous ces abus de pouvoir ou de ces conflits d’intérêts qui éclaboussent et qui disqualifient gravement l’ordinaire de la gestion publique dans notre pays. Abus de pouvoir d’abord en la personne même de l’Etat, puisque ce dernier réglemente unilatéralement (et sans concertation aucune: souvent modestes, les épargnants n’ont évidemment le droit à aucun dialogue social!) un domaine où il se trouve être le principal débiteur.
Les conclusions de la dernière Etude de l’Observatoire UNPI (Union Nationale de la Propriété Immobilière) sont sans appel sans appel : la taxe foncière a connu une hausse de 14,7 % en cinq ans. Depuis 2006, l’Observatoire UNPI publie son travail concernant l’évolution de la taxe foncière dans chacune des 36 000 communes françaises. Et cette année encore, les résultats confirment la règle. Avec une hausse moyenne de 14.7 %, la taxe foncière a augmenté 3 fois plus que l’inflation sur la même période. Au niveau des villes, les hausses sont très variables. Cela va de 6.35 % à Grenoble jusqu’à + 22.99 % à Lille (entre 2010 et 2015). La taxe foncière a augmenté en moyenne de 13.41 % dans les 50 plus grandes villes de France.
La Tribune de Jean-Philippe Delsol et Nicolas Lecaussin est publiée par la revue 25 millions de propriétaires dans son numéro d’octobre.
En septembre 2013, nous avons eu droit à la loi Duflot. Fin juin 2016, c’est la loi Cosse, du nom de la ministre du Logement. Les deux sont liées car il s’agit d’une lubie socialiste selon laquelle le fait d’encadrer les loyers contribuerait à faire baisser leur prix et à augmenter l’offre de logements. L’encadrement des loyers sera donc étendu à la banlieue parisienne. Pourtant, la France a déjà pratiqué l’encadrement des loyers dans le passé sans pour autant obtenir des résultats probants.
La propriété est attaquée de toutes parts. Il ne suffit plus de la taxer, les autorités publiques veulent désormais et plus que jamais en régenter l’usage. Il sera maintenant difficile voire impossible de donner son logement en location touristique sauf à satisfaire à des obligations quasi professionnelles qui en réduiront l’intérêt. En visant les propriétaires, cette réglementation pénalisera, in fine, la construction et le développement économique.
Parmi les mythes qui ont la peau (très) dure figure aussi celui concernant la hausse ininterrompue des loyers. Rien de plus faux. La dernière Etude CLAMEUR sur l’évolution des loyers…
Attractivité entrepreneuriale : la France à la 31ème place
La Banque mondiale vient de publier (29 Octobre) son Indice annuel « Doing Business 2015 » qui classe les pays en fonction de l’attractivité entrepreneuriale. L’Indice répertorie 189 économies selon leurs résultats dans 10 catégories. Pour quel classement ? L’Allemagne se trouve au 14ème rang, le Royaume-Uni au 8ème et les Etats-Unis au 7ème. Et la France ? Elle est descendue à la 31ème place, juste au-dessus de la moyenne des pays membres de l’UE.
« Entre 1994 et 2014, la taxe foncière a augmenté de 180 % et les loyers de, seulement, 39 % ! »
Caroline L. nous reçoit dans son bureau au neuvième étage de l’immeuble que possède sa famille à deux pas du métro Blanche. Energique, elle ne mâche pas ses mots et déteste la langue de bois. C’est ce qu’elle a aimé dans notre Etude consacrée à l’évolution des loyers en France (1994-2013) et dans laquelle on démontre que, contrairement aux idées reçues, les loyers ont augmenté beaucoup moins que tout le reste (coûts de l’énergie, coûts liés à la construction, taxes et impôts, coûts de la vie…). « Vous avez tout à fait raison, nous dit Caroline en nous montrant des feuilles d’imposition. J’ai vérifié. Entre 1993 et 2014, la taxe foncière sur Paris a augmenté de 180 %, durant la même période, les loyers n’ont augmenté que de 39 % ! Et les charges de 102 % ! ».
France: les loyers augmentent moins vite que les autres coûts
Les mythes ont la peau dure. Celui sur la hausse incessante des loyers et du propriétaire qui s’en met plein les poches encore plus que les autres. Or, c’est complètement faux. Nous avons comparé sur une durée de 20 ans (1994-2013) l’évolution des loyers par rapport à l’évolution des autres indices (coûts).
Le résultat est sans appel : les loyers ont augmenté beaucoup moins que tout le reste (coûts de l’énergie, coûts liés à la construction, hausses des taxes et des impôts, coûts de la vie…).