Dans une interview accordée au quotidien Libération (7 juin), l’économiste Thomas Piketty ressort sa proposition d’un impôt progressif avec des taux très élevés (jusqu’à 80 %) pour les plus hauts revenus. Ce serait, considère Piketty, une mesure de « justice sociale » dans un monde inégalitaire. Pour lui, cela constituerait une vraie mesure de gauche. Le problème c’est que la proposition de Piketty, au-delà de l’aspect immoral, celui de confisquer plus de ¾ des revenus d’une personne, part d’un constat complètement faux et risque d’avoir des conséquences terribles. Car pour l’auteur du Capital au XXIe siècle, les plus riches parmi les riches (les 0.1 % de la population) sont des rentiers et des salariés des grands groupes.
Pauvreté et inégalités
En abordant les questions aigues du chômage, de la reconversion des seniors ou encore de la gestion des ressources humaines dans les supermarchés, le dernier film de Stéphane Brizé, La loi du marché, nous promet une véritable critique sociale du fonctionnement de l’économie capitaliste. Mais le film se trompe de cible en omettant de s’attaquer aux véritables causes des maux de l’économie française.
L’un des derniers Avis du CESE (Conseil économique, social et environnemental) s’intitule : « Une école de la réussite pour tous ». Le rapporteur de l’Avis est Marie-Aleth Grard, photographe et Vice-présidente de ATD Quart Monde, et membre du Conseil supérieur des programmes. Que nous dit cet Avis : que « l’Ecole n’arrive pas à atténuer les inégalités », qu’il est «essentiel de se préoccuper de la réussite de tous » et qu’il faut « permettre à tous les enfants, à tous les jeunes de devenir un jour des citoyens dans une démocratie, pleinement insérés dans la société ». Avec ce piètre constat et ce maigre programme de réforme, l’Avis rassemble des exemples « d’expériences pédagogiques » de plusieurs écoles françaises, surtout celles où l’on travaille le moins, et où l’on réserve davantage la parole aux élèves qu’aux enseignants !
Les décideurs politiques nous l’ont toujours dit : si les Français paient beaucoup d’impôts c’est pour avoir d’excellents services publics et pour moins de pauvreté et d’inégalités. Concernant les services publics, les Français ont compris depuis longtemps qu’ils payaient plus pour les armées de fonctionnaires et d’agents publics (et pour leurs privilèges) que pour leur qualité. S’il y avait des incertitudes concernant les moyens mis en œuvre pour faire baisser la pauvreté et les inégalités, de nouvelles données statistiques vont faire éclater quelques idées reçues.
Dépenses publiques : 20 points de PIB de plus en France qu’au Royaume-Uni
D’après les prévisions du FMI, la part des dépenses publiques dans le PIB britannique baissera de 41 % aujourd’hui à 36 % en 2020. En France, les dépenses publiques, au…
Il existe, au sein de l’école française, une forme de schizophrénie. Au lieu de faire les vraies réformes dont l’école a besoin, les ministres – de gauche mais aussi de droite – continuent à faire adopter des mesures qui l’enfoncent encore plus. La dernière en date, nommée « réforme du collège », est tout sauf une réforme. Il s’agit bel et bien d’une action de destruction de ce qui apportait encore quelques connaissances aux élèves du collège : les classes bilingues, l’enseignement du latin et de l’histoire, etc… Les auteurs de ces propositions, ceux qui tuent l’école, ne sont pas à leur premier coup d’essai. Ils sévissent depuis des années dans les milieux des chercheurs « pédagogistes » ou au sein de l’Education nationale. Ce sont des fonctionnaires qui vivent aux crochets des contribuables et des syndicats qui se battent pour sauvegarder leurs privilèges.
En septembre 2013, la chancelière Angela Merkel était réélue triomphalement pour un troisième mandat de suite. Les sondages et les commentateurs politiques (français surtout) avaient prédit un score très serré et l’obligation de composer un gouvernement de coalition. En cause, affirmaient-ils, l’austérité des réformes, les nombreux emplois précaires malgré la baisse du chômage et une certaine lassitude de l’électorat. Deux ans après, on nous a ressorti la même histoire lors des élections britanniques : les dures réformes lancées par David Cameron en 2010 n’ont pas été vraiment adoptées par les Britanniques et la baisse du chômage serait due surtout à une forte augmentation des contrats « zéro-heure » avec de terribles conséquences sur la précarité de l’emploi.
Royaume-Uni : les impôts et la redistribution divisent par 4 les différences entre les 5 % les plus riches et les 5 % les plus pauvres
D‘après la London School of Economics, contrairement aux clichés, les inégalités n’ont pas augmenté au Royaume-Uni depuis la crise. Au contraire, les différences entre les plus pauvres et les plus…
Fonctionnaires : 100 000 de plus en France contre 200 000 de moins au Royaume-Uni
Les chiffres viennent de tomber : d’après l’INSEE, en 2013, la France comptait 100 000 fonctionnaires de plus qu’en 2012. Une hausse de 1.5 %. Ironie du calendrier, le Royaume-Uni…
Les articles et études de l’IREF sur Thomas Piketty sont cités dans cet article paru (30 mars) dans l’hebdomadaire belge Le Vif/L’Express. Lire.