L’événement est passé pratiquement inaperçu : le Sénat a mis en ligne les chiffres de sa réserve parlementaire : 56 millions d’euros en 2014 (ce qui porte la part d’un sénateur à environ 140 000 euros) qui permettent – officiellement – de financer des travaux, ou des rénovations dans les communes qui en font la demande. En réalité, cet argent est bien davantage distribué dans un but « électoral et amical », que pour compenser les baisses de la dotation de l’Etat pour les communes…
élus
A l’occasion de la discussion de la loi Macron ces derniers jours, le Sénat a fait preuve d’un incroyable conformisme doublé d’une totale incompréhension de l’économie. La majorité de droite y a proposé un nombre important d’amendements en faveur d’un contrôle toujours renforcé de l’économie par l’Etat. Le plus insensé et le plus symbolique de la doxa commune aux élus, de droite ou de gauche, est celui qui a été présenté notamment par M. Rétailleau, président du groupe UMP et ferme soutien de M. Fillon dans sa candidature à la présidence de la République, ce qui laisse mal augurer de son prétendu libéralisme.
Jusqu’au début des années 2000, le Front national était considéré comme un simple parti de contestation, dont il ne fallait pas parler, ou simplement pour le moquer, voire le condamner. C’est après les résultats de 2002, que l’on a compris que cette organisation politique était plus qu’une simple agence de communication, mais qu’il fallait, ou au moins essayer, de comprendre pourquoi les électeurs se jetaient dans ses bras. Avec Marine Le Pen, le FN est devenu un parti comme les autres : la langue de bois en moins, et les propositions radicales en plus ; bien qu’à cet égard, le Front de gauche lui ressemble comme un frère jumeau sans pour autant avoir le même impact électoral… Déjà le père de Marine, Jean-Marie Le Pen, avait compris l’avantage d’attirer les déçus du socialisme dans son parti, dans la mesure où, dès février 2007, quelques mois seulement avant les élections présidentielles, il orientait son discours vers les «?ravages de l’ultralibéralisme?».
Un fidèle ami de l’IREF habitant Bordeaux nous fait parvenir la Lettre reçue de la part de sa députée, Michèle Delaunay, ancien ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie dans le gouvernement Ayrault. Il s’agit d’une lettre réponse qui fait suite à une demande adressée à la députée de cosigner la proposition de loi de Jean-François Mancel en faveur de la suppression du statut de la fonction publique. Rappelons que l’IREF est en grande partie à l’origine de cette proposition de loi suite à l’Etude comparative sur le statut de la fonction publique dans le monde réalisée en collaboration avec l’association Contribuables Associés.
Depuis plus d’une trentaine d’années, le système social français se caractérise par un empilement des prestations et allocations en tout genre, le rendant à la fois extrêmement coûteux, terriblement complexe et parfois injuste.
L’idée de fusionner les deux dispositifs en faveur des salariés les plus modestes, la prime pour l’emploi (PPE) et le Revenu Solidaire d’Activité complément d’activité (RSA activité), est donc une bonne initiative. Toute démarche allant dans le sens de la simplification, de la clarification et de la rationalisation des dépenses ne peut être que saluée.
Etats-Unis : les élections de mi-mandat entre la leçon démocratique, le rebond économique et la catastrophe Obamacare
Dans quelques jours auront lieu les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. D’abord, il faut souligner le caractère profondément démocratique de ces élections qui invitent les Américains à se prononcer sur leurs élus à la moitié de la législature et aussi pour donner une majorité au Président ou bien pour lui en enlever une. Les élections de mid-term font partie d’une série de pratiques américaines qui, malheureusement, n’existent pas en France : référendums d’initiative populaire, associations et think tanks, Tea Parties, recalls (sessions extraordinaires) et élections de mid-term.
A voir les surenchères réformistes des candidats à la présidence de l’UMP (et donc du possible futur candidat aux présidentielles), on ne peut que se réjouir. A l’exception d’Alain Juppé, qui a le plus grand mal de se débarrasser de l’étatisme chiraquien (même s’il ose parler de la suppression de l’ISF et d’une harmonisation fiscale avec l’Allemagne), les autres – François Fillon, Hervé Mariton, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire – font des propositions économiques de bon sens et, souvent, audacieuses, pour un pays comme la France.
Depuis les ministres jusqu’au Président de la République, en passant par le gouverneur de la Banque de France, les critiques ne cessent de s’abattre sur la justice américaine qui demande à la BNP – banque privée – jusqu’à 10 Mds de dollars d’amende, en même temps qu’une interdiction temporaire de traiter les transactions en dollars.
Les résultats aux élections européennes ne doivent pas donner une fausse impression de la situation politique et économique en Europe. Oui, le vote populiste a été important mais les différences entre les partis qui le représentent en Europe sont assez marquées.
L’antilibéralisme a bien nourri le Front national, car avec son rejet de la mondialisation et de l’Europe, c’est son principal fond de commerce aujourd’hui (et cela a très bien marché lors des élections européennes). Il n’existe aucun autre parti, dont le discours soit plus étatiste, plus antilibéral, plus antimondialiste et antieuropéen que celui du FN.
A l’inverse, ces dogmes n’occupent pas en priorité l’esprit des autres principaux partis populistes européens. Le PVV néerlandais dirigé par Geert Wilders – et qui vient d’obtenir un score très décevant – est obsédé par exemple par la condamnation du Coran, mais sur l’un des murs de son bureau, il y a tout de même un portrait de Margaret Thatcher. Tandis que l’UKIP britannique, bien qu’anti-européenne, se prononce fermement en faveur d’une zone de libre-échange. Quant au Parti du Progrès en Norvège, il est entré au gouvernement et son chef en est devenu le ministre des Finances. La critique de l’Europe a bien faibli dans ces conditions…
En France, nous avons 925 élus au Parlement (députés et sénateurs). De l’autre côté du Rhin, il n’y en a que 691 (Bundestag + Bundesrat). Une différence de 234 élus…