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Sanifirst et Ÿnsect : deux entreprises en difficulté malgré les subventions

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Nous avons appris la semaine dernière la fermeture de l’entreprise Sanifirst, à Gond-Pontouvre (Charente). Cette nouvelle n’a pas fait la une de l’actualité car 9 salariés seulement sont concernés. Certes, c’est une très mauvaise nouvelle pour eux, mais cela ne suffit pas à mobiliser les médias nationaux.

Les médias régionaux, en revanche, ont relayé l’affaire, notamment parce qu’il a été proposé aux salariés un reclassement au Portugal pour un salaire brut de 830 euros par mois. Tout le monde s’est bien évidemment scandalisé de cette proposition qualifiée d’indécente… en passant sous silence l’autre scandale dans cette affaire, celui des aides publiques.

En effet, l’agglomération du Grand Angoulême, propriétaire des locaux loués à l’entreprise, demande que le rabais accordé sur les loyers, qui se monte à 300 000 € sur 10 ans, lui soit remboursé. Tout cela est de la gesticulation, car l’entreprise qui n’a plus que 9 salariés sur les 34 d’origine et qui part s’installer dans un pays où la main d’œuvre est moins chère qu’en France, n’a probablement pas les moyens de rembourser.

Le véritable scandale est que l’on ait accordé 300 000 € d’aides à cette entreprise. Qui l’a financée si ce n’est les autres contribuables du territoire, et principalement des entreprises (dont peut-être des concurrents) ? Nous l’avons déjà montré, les dépenses des collectivités locales pour attirer les entreprises ne servent à rien.

La semaine dernière, nous apprenions également, le placement en procédure de sauvegarde d’Ÿnsect, une startup spécialisée dans la production de protéines d’insectes. Depuis sa création, l’entreprise a levé 600 millions de dollars, dont 160 l’ont été il y a quelques mois seulement. Mais la société a de nouveau besoin d’argent frais. Il faut dire que les derniers comptes publiés (ceux de 2022) révèlent 568 000 euros de ventes et 89,7 millions d’euros (M€) de perte !

Cette entreprise a, selon Les Échos, bénéficié d’un large soutien de Bpifrance et de l’État français, qui l’a intégré pendant plusieurs années de rang dans le Next40, l’indice réunissant les jeunes pousses les plus prometteuses du pays. De ce que nous avons réussi à savoir, sans gage d’exhaustivité, la startup aurait reçu 20 M€ de l’Union européenne, 21,3 M€ dans le cadre du programme d’investissements d’avenir de l’État français, 4,3 M€ en 2022 de la part de Bpi France et 700 000 € d’aide à la création d’emplois d’Amiens Métropole. Même le fonds Paris Innovation Amorçage de la ville de Paris lui a octroyé une subvention.

Au minimum donc 50 M€ de subventions… qui pourraient n’avoir servi à rien si la liquidation judiciaire d’Ÿnsect finissait pas être prononcée par le tribunal de commerce d’Evry.

Il serait plus pertinent, et moins coûteux, de supprimer toutes les aides aux entreprises et d’alléger d’autant leurs impôts et charges, comme le préconisait Jean-Philippe Delsol il y a quelques heures à peine.

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