Récemment, Jean-Luc Mélenchon a cru bon de faire étalage de sa profonde science historique et politique en se référant au célèbre concept de « banalité du mal » de la philosophe Hannah Arendt qui aurait été énoncé dans Les origines du totalitarisme.
Il est déjà stupéfiant qu’un thuriféraire des régimes communistes fasse l’éloge d’une critique virulente du stalinisme. Mais surtout, il s’est attiré les foudres du porte-parole du PS à l’Assemblée nationale Arthur Delaporte, par ailleurs agrégé d’histoire, qui a évidemment rappelé que l’expression de Arendt avait été utilisée dans un ouvrage postérieur d’une bonne décennie, Eichmann à Jérusalem…
Le 21 avril, c’était au tour de François Bayrou de déclarer n’importe quoi au Grand jury RTL-Le Figaro-M6. Voulant faire une comparaison éculée et pour le moins périlleuse entre notre époque et celle de la fin des années 1930, il a déclaré, sans d’ailleurs être contredit par les journalistes, que, en Angleterre, un seul « type (sic) » avait plaidé en faveur d’une politique de réarmement afin de lutter contre le nazisme : Winston Churchill, et qu’il avait pour cela perdu les élections, le Premier ministre (Chamberlain, peut-on supposer) ayant gagné sur une ligne pacifiste. Or, si Churchill a effectivement combattu de toutes ses forces le péril hitlérien, il n’a jamais perdu les élections générales dans les années 1930, mais en 1945 !
Non seulement nos hommes politiques sont trop souvent d’une compétence évanescente, mais en plus sont-ils dénués de culture historique…
2 commentaires
C’est cela un « imbécile instruit »… sans instruction!
Et pourquoi les politiciens n’auraient pas le DROIT d’utiliser le -célèbre- apophtegme d’Audiard (encore et toujours !) : « c’est pas parce qu’on a rien à dire [ou des bétises] qu’il faut fermer sa gueule », hein, hein ?! Surtout quand ils ressemblent tant aux divers acteurs, déguisements et situations aussi volontairement ridicules que loufoques du film éponyme.
Ridicules, ils le sont. Loufoques, souvent, mais pas au même sens du mot que dans le film. Le coté grave, c’est qu’ils façonnent notre vie…
En seront-ils un jour comptables ?