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Pour la commission sur la « parentalité », la délinquance des mineurs relève aussi et avant tout de la « responsabilité sociale »

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La commission sur la « parentalité » a remis le 13 février son rapport à la ministre du Travail et des Familles. Un rapport lunaire qui fleure bon le « c’est la faute à la société ».

Ce n’est que le 13 février que la commission intitulée  « pour nos enfants et nos adolescents : soutenir la parentalité » a remis son rapport à Catherine Vautrin, la ministre du Travail et des Familles, rapport dont le titre est lui aussi révélateur : « Pour une société partenaire des parents » (30 décembre 2024, 103 pages).

Il faut, pour bien le comprendre, faire retour à sa genèse. Le 27 juin 2023, alors qu’il conduisant un véhicule automobile et qu’il avait commis plusieurs infractions routières, le jeune Nahel est tué par un tir de policier, ce qui provoque des émeutes. 8 décembre suivant : la ministre macroniste des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, confie une mission à Serge Hefez, psychiatre, et Hélène Roques, « experte en responsabilité sociale environnementale », pour « construire une politique publique et universelle de soutien à la parentalité ».

A peine mise en place, la commission de 16 membres connaît plusieurs défections en raison de l’angle « répressif » retenu par l’exécutif, Aurore Bergé ayant eu l’audace d’évoquer des travaux d’intérêt général « pour les parents défaillants ». Compte tenu des changements de gouvernement, la commission sera confirmée le 15 mars, puis le 21 octobre 2024.

Le terme « parentalité » est un néologisme utilisé dans l’entre-deux-guerres outre-Manche et repris dans notre pays à partir des années 1980. Le plus simple est de s’en tenir à la définition donnée par le Comité national de soutien à la parentalité, un organisme, certainement d’une grande utilité, créé par un décret de 2010 : « ensemble des façons d’être et de vivre le fait d’être parent », toutes les dimensions de la fonction parentale, « matérielle, psychologique, morale, culturelle, sociale » étant mobilisées. On peut aussi y voir un concept fumeux et ce n’est pas le rapport remis à la ministre, tant en la forme qu’au fond, qui nous convaincra du contraire.

Pour résumer, le rapport considère que la parentalité est un problème « social » et il tend à faire primer la responsabilité des pouvoirs publics sur celle des parents. Voici les phrases étonnantes qui se trouvent dès les premières pages : « La puissance publique a parfois tendance à considérer que les parents sont responsables exclusifs des comportements inappropriés, délictueux et parfois criminels des mineurs. Nonobstant la responsabilité parentale dans certaines situations, il paraît difficilement soutenable d’exonérer les acteurs publics de toute responsabilité sociale ». Bref, c’est « la faute à la société »…

Le rapport énumère un tombereau de propositions étatistes et interventionnistes qui sont le fait d’un Etat-nounou renforcé. L’objectif est clair : « Les parents sont appelés à devenir partenaires de la société dans un esprit de coéducation et de codéveloppement ». Au fil des 40 mesures « pour une société partenaire des parents », selon le titre du rapport, on trouve évidemment l’invention d’une multitude de droits-créances (« droit à l’accès à une offre socle de services », « droit à participer à la décision portant sur le soutien à la parentalité », « droit au respect des parents aidés et à la reconnaissance de leurs compétences », etc.), le tout en définissant les « contours d’une société bienveillante ».

Il va de soi, comme dans tout rapport français qui se respecte, qu’il faut renforcer la bureaucratie : création d’une « Commission interministérielle permanente » et d’un « Centre de recherche et de formation sur la famille et la parentalité » !

Certes, vers la fin, le rapport s’interroge sur le financement des mesures, mais il nous rassure aussitôt : « L’idée d’investissement social repose sur le principe que certaines dépenses publiques, bien que coûteuses à court terme, génèrent des bénéfices économiques et sociaux à moyen et long terme».

Nous conseillerons respectueusement à Madame la ministre du Travail et des Familles de s’inspirer de la recette de la confiture de nouilles de Pierre Dac et de « balancer » le rapport « par la fenêtre ».

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9 commentaires

jacques lemiere 20 février 2025 - 9:05 am

et la question est pourquoi diable alors tous les gosses ne sont pas délinquants? Qu’est ce qui fait la différence entre deux gosses ? un “aléa”..?

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Broussard 20 février 2025 - 9:34 am

Ben tiens !

paragraphe 5 : le Comité national de soutien à la parentalité…
en voilà un truc qui a certainement et gravement bien manqué à mes parents dans ma jeunesse, et à moi et mon épouse vis-à-vis de nos enfants…
heureusement que nos gouvernants actuels veillent à combler toutes ces lacunes…

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lemen,t b ons à rien tout comme lui. 20 février 2025 - 10:24 am

Que cet état pourri s’occupe de ce qui le regarde!

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Oncpicsou 20 février 2025 - 10:35 am

Mille déclinaisons pour désigner simplement le respect de l’autre. Enseignez cette notion dont le premier principe est “Ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse” dès le plus jeune age. Laissez tomber tout le reste (inclusion, empathie, violences, racisme, parentalité, harcelement, égalités diverses etc.) autant de démarches restrictives et ruineuses.

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Jojo 20 février 2025 - 3:36 pm

Si il faut financer l’État pour qu’il s’occupe des enfants, alors on devrait verser les allocations familiales à l’État.
Une autre solution, cela m’étonne que la commission n’y ait pas pensé, et qui serait pourtant dans la droite ligne d’un État qui contrôle tout, réglemente tout et déresponsabilise : créer un permis d’avoir des enfants, après une formation obligatoire et un examen – payant bien sûr – ou sinon, en l’absence de permis, avortement obligatoire, puisque l’avortement est une avancée sociale majeure. Comment, c’est révoltant ? Bien sùr, mais la dictature gauchiste devrait aller au bout de sa logique, elle qui ne craint pas de bousculer les mentalités plus traditionnelles.

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n'ont pas encqu'une entreprise c'est comme un bateau , sauver le bateau c'est sauver les marins , 20 février 2025 - 4:21 pm

Etle tabou ne sera pas levé’ : la différence culturelle …

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BELTRAMIN 20 février 2025 - 5:19 pm

Comité national de soutien à la parentalité… Encore un de ces machins dont le seul but est de placer les copains des copains et de leur assurer une rente. A dissoudre immédiatement.

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yenamarre 21 février 2025 - 12:48 pm

La faute de la société ?
BEN VOYONS
Tellement plus facile que de s’attaquer aux vrais problèmes !
Encore créer une belle m……. inutile !
Avec quel pognon ?
Ben celui des travailleurs qui n’ont plus rien à donner et qui en ont marre qu’on leur fasse les poches pour des trucs tous plus débiles et inutiles que les autres !
Y EN A VRAIMENT MARRE !

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Nemouk 21 février 2025 - 2:48 pm

Commençons à renommer le Ministère de l’instruction nationale pour que les parents comprennent qui a la charge de l’éducation des enfants : art 213 du code civil lu devant les époux par le Maire.

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