Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, Guillaume Gellé, président de France Universités, s’inquiète de ce que le gouvernement lorgnerait les caisses de l’enseignement supérieur pour faire des économies. Plus de 5.6 Mds d’euros de trésorerie s’y trouveraient et cette somme intéresse nos dirigeants qui, comme d’habitude, s’agitent autour de petites économies au lieu de couper dans les grosses dépenses et de s’attaquer aux réformes structurelles. Notre système universitaire n’est pourtant pas vraiment très riche, il est même pauvre comparé aux budgets dont disposent par exemple les universités américaines. A quelques jours de la rentrée, M. Gellé se vante d’accueillir plus de 2 millions d’étudiants contre 1.8 millions il y a 10 ans. Est-ce vraiment un motif de satisfaction ? La hausse du nombre d’étudiants ne signifie pas forcément une augmentation de la qualité de l’enseignement. Le classement de Shanghai ne compte que 4 universités françaises parmi les 100 premières au monde. Ce chiffre aurait pu être pire s’il n’y avait pas eu les politiques de regroupement, plus ou moins artificiels, des établissements.
Le président de France Universités devrait plutôt s’interroger sur l’omniprésence des universités anglo-américaines (les dix premières). Il pourrait creuser un peu la question et s’inspirer des réponses pour proposer une réforme en profondeur du système français, en commençant par la suppression du monopole de la collation des grades et des titres universitaires détenu par l’Etat. Puis, comme l’a déjà écrit l’IREF, il faudrait transformer le système monopolistique universitaire français public et faussement gratuit, en un système concurrentiel et privé. Chaque université devrait être autonome dans son fonctionnement, dans ses critères de sélection et d’octroi des diplômes. Il y a fort à parier qu’il y aurait un peu plus d’universités françaises présentes dans le classement de Shanghai et qu’elles seraient un peu mieux classées…
