Lorsque les journalistes ont demandé à la nouvelle ministre de l’Education, Amélie Oudéa-Castéra, pourquoi elle a mis ses enfants dans le privé, elle a d’abord feint de prendre ces questions pour des « attaques personnelles ». Ensuite, elle a reconnu que ses enfants étaient scolarisés au lycée privé catholique parisien Stanislas parce qu’il y avait trop d’absentéisme chez les enseignants du public. Mme la ministre a raison : selon un rapport de la Cour des comptes sorti en 2021, 10% des heures de cours des collégiens et lycéens sont « perdues » à cause de profs absents non remplacés. Mme la ministre a pu s’en rendre compte grâce à sa propre expérience. Elle devrait donc impérativement intégrer le fait que TOUS les parents français sont confrontés à ce problème et que tous ne peuvent pas scolariser leurs enfants au lycée Stanislas. Une raison on ne peut plus convaincante, nous semble-t-il, de s’attaquer enfin, sérieusement, à réformer l’Education nationale !
La première chose à faire, nous l’avons répété mille fois parce que c’est fondamental, serait d’accorder la liberté à tous les Français d’envoyer leurs enfants dans l’école de leur choix. Il n’y aucune raison qu’une ministre de la République s’accorde ce privilège, parce qu’elle est ministre ou parce qu’elle en a les moyens. Pour cela, comme le propose l’IREF, il faudrait instituer une vraie autonomie des écoles avec une vraie concurrence entre elles et la possibilité d’embaucher et de débaucher leurs enseignants. Les écoles privées sous contrat font l’objet d’un quota implicite qui les empêche d’accueillir plus de 20% des élèves. Il faudrait faire sauter ce verrou.
Mme la ministre devrait aussi créer un système de chèques-éducation remis à chaque famille pour payer l’école de leur choix (comme en Suède par exemple), ou de subventionnement direct des écoles indépendantes (les Charter Schools américaines). Toutes les études montrent que les parents et les enfants sont les grands gagnants de ces systèmes. Et les Français auraient enfin la preuve qu’une bonne scolarisation est accessible à tous, et pas seulement réservée à quelques heureux élus.
5 commentaires
…À mon époque, dans les années 50/60, on n’envoyait dans les écoles privées que le cancre dont les parents fortunés payaient pour qu’on s’occupe de plus près de leur rejeton récalcitrant à l’enseignement de la classe commune.
Tout cela est très vrai… mais enlevez le statut de fonctionnaire aux enseignants et tout redeviendra normal.
j’attends, désespérément, que quelqu’un m’apporte la moindre toute petite raison leur justifiant ce statut!
D’ailleurs la France pourrait envier les résultats de bien d’autres pays ou ils ne l’ont pas.
Bien d’accord avec vos suggestions, mais pour que celles-ci voient le jour il faudrait que notre état change de logiciel ! supprimer le logiciel étatiser et collectivisme pour un logiciel libérale ! Avec les syndicats à la tête du ministère ce n’est pas pour demain !
Excellent point de vue. Et de plus, l’instruction coûterait globalement bien moins cher que le système actuel !
On ne voit effectivement pas pourquoi le statut de fonctionnaire devrait s’imposer pour les enseignants. Idem avec bien d’autres postes tels que entretien des espaces verts de nos mairies, et/ou bâtiments publics, cantines etc etc.
Concernant les écoles privées, si elles sont décriées par le secteur public, c’est précisément parce qu’elles fonctionnent mieux. Les Ministres ne sont pas seuls à y mettre leurs enfants. Il serait intéressant de savoir combien d’enfants de fonctionnaires de l’éducation nationale les fréquentent.