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La Commission européenne valide le projet irlandais de réglementation de l’étiquetage des boissons alcoolisées

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La Commission européenne a donné tout récemment son aval à un projet de réglementation sanitaire proposé par l’Irlande pour que tous les produits alcoolisés vendus sur le marché intérieur soient étiquetés de manière à rappeler très clairement aux consommateurs les risques afférents à la consommation d’alcool. Certes, en France aussi, les producteurs sont tenus de faire apparaître le logo femme enceinte sur l’étiquette ou la contre-étiquette, et de rappeler que la consommation d’alcool est fortement déconseillée durant la grossesse. Mais le projet de réglementation irlandais, qui s’inspire en fait de la réglementation sur l’étiquetage des paquets de cigarettes, va encore plus loin : en vertu de la loi dite « Public Health (Alcohol) Act 2018 », les étiquettes sur les produits alcoolisés (cf. image ci-dessous) devront désormais faire mention du lien qui existe entre alcool et cancers.

L’avis favorable donné par la Commission européenne à l’Irlande n’avait à vrai dire guère été anticipé, y compris par les dirigeants irlandais. Claire Gordon, qui est à la tête de l’unité de contrôle du tabac et de l’alcool, au sein du ministère irlandais de la Santé, l’avoue : « Nous sommes très reconnaissants et quelque peu surpris (…) que nos propositions aient passé avec succès le processus d’évaluation de l’UE ». Car, en principe, la réglementation de l’étiquetage des produits alimentaires n’est pas du ressort des pays membres, dans la mesure où l’apparition d’une multitude de normes dans ce secteur pourrait conduire à la fragmentation du marché commun. LA Commission prendrait-elle conscience qu’elle doit laisser plus de liberté aux Etats membres ?

On peut comprendre que les États se préoccupent de réduire l’alcoolisme et au tabagisme. Il existe par ailleurs des modalités d’interventionnisme et de réglementation étatiques, comme la taxation, qui sont plus couteuses que le fait d’être obligé d’apposer sur une étiquette certaines mentions légales. Mais les étiquettes sur les bouteilles de vin participent de l’art de la table. Elles sont  pour les vignerons un élément important de différenciation de leurs produits sur le marché. C’est le cas depuis longtemps pour le château Mouton-Rothschild, qui demande tous les ans à un artiste, depuis 1924, de concevoir une nouvelle étiquette. Imaginons l’effet que produirait sur le consommateur le fait de voir un premier cru bordelais ou un grand cru de Bourgogne étiqueté tel un paquet de cigarettes… Faut-il vraiment que l’Europe et/ou les Etats s’invitent ainsi à nos repas ?

L’étiquette d’avertissement que l’Irlande propose pour les boissons alcoolisées. Twitter

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1 commenter

GNA46 23 février 2023 - 10:54

C’est une très belle initiative, quoique cela ne convaincra que les convaincus, les autres continueront joyeusement de s’arsouiller, notre pays en est le bon exemple. Mais quid des consommations de produits interdits tel que la marie-Juana, les opiacés et autres cocaïnes ?… Quand est-ce qu’il sera diffusé des spot publicitaires comme ceux qui ont tués nos bons crus bordelais et autres, pour dissuader le clampin lambda de consommer ces saloperies ????…

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