La chute du mur de Berlin il y a vingt ans a eu une double signification. D’un côté, elle a rendu en images l’effondrement d’un système qui, en réalité, était déjà condamné depuis la construction du mur en 1961. De l’autre, le déferlement de centaines de milliers de personnes vers la partie occidentale de l’Europe a montré au monde qu’il n’existait qu’une seule économie viable, l’économie capitaliste.
Ce dernier enseignement semble avoir été oublié ces jours-ci. La presse et les autres média reviennent en abondance sur cette période mais leur approche est très prudente, voire tendancieuse. Des questions ambigües sont posées par les intellectuels gauchisants de service ou par les journalistes idéologiquement corrects : « L’effondrement du communisme n’a-t-il pas laissé le capitalisme libre de faire ce qu’il veut ? » ; « L’économie socialiste n’était-elle pas la solution aux crises du libéralisme ? » .
« Le capitalisme vainqueur est –il devenu hystérique ? » est d’ailleurs l’intitulé d’un débat sur France Culture. L’Histoire est inversée : alors que l’économie libre a gagné sans appel la bataille contre l’économie dirigée, les débats actuels donnent l’impression que socialisme marxiste est regretté. C’est le phénomène décrit par Jean-François Revel dans son essai intitulé « La Grande parade » (Plon, 2000). La grande leçon apprise il y a 20 ans c’est qu’il n’y a pas d’autre système économique qui marche à part le capitalisme. C’est cette vérité que les bienpensants ne veulent pas accepter. D’où leur parade idéologique : accuser le libéralisme ou l’ « ultralibéralisme » des problèmes économiques actuels et essayer de réhabiliter Marx.