Les scénaristes de Hollywood, représentés par le puissant syndicat Writers Guild of America (WGA), sont en grève depuis le 2 mai 2023 – ce qui ne s’était pas produit depuis 2007. Des négociations avaient été engagées avec les studios et les plateformes de streaming (Netflix et Disney entre autres), en vue d’obtenir notamment une revalorisation de leurs salaires ; aucun accord n’ayant été conclu avant la date butoir du 1er mai 2023, c’est toute une profession qui est désormais à l’arrêt. Une situation qui a déjà touché les « late-night shows » ou émissions du soir ainsi que la programmation de séries télévisuelles en cours de réalisation, et qui a même conduit Joe Biden à souhaiter « que la grève des scénaristes à Hollywood (trouve) une issue » et que « les scénaristes (se voient) offrir le plus vite possible l’accord équitable qu’ils méritent ». En cause : la supposée précarisation de la profession, imputée au streaming, qui aurait bouleversé les conditions de travail des scénaristes. (On compterait aujourd’hui seulement 8 à 12 épisodes par saison contre 20 épisodes au minimum pour la télévision classique.).
Studios et plateformes ont notamment été accusés de verser des rémunérations toujours plus élevées à leurs dirigeants, alors même que celles des scénaristes stagneraient. Or comme l’indique un article du New York Times, une plateforme comme Netflix a perdu l’an dernier des téléspectateurs pour la première fois depuis dix ans. Warner Bros. Discovery a dû licencier des milliers d’employés, tout comme Disney (7 000 travailleurs). Ce qui nous rappelle que Disney, Warner Bros. Discovery ou Netflix ne sont pas des géants tout-puissants qui échapperaient comme par miracle aux lois de la réalité économique : elles doivent aussi savoir baisser leurs coûts s’il y a lieu afin de se maintenir et se développer dans un secteur fortement concurrentiel.
Mais c’est aussi l’inquiétude suscitée par l’IA qui a poussé les scénaristes à se mettre en grève. Parker Deay, scénariste pour Disney, a ainsi déclaré à propos des studios : « S’ils commencent à utiliser des ordinateurs plutôt qu’un être humain pour écrire le premier jet d’un scénario, ça va supprimer des emplois. Et je pense que ça affectera la qualité ». Aux scénaristes justement de prouver que l’IA ne peut les remplacer ! Les séries télé, comme le cinéma, relèvent de la création artistique en même temps que du divertissement : il y aura donc toujours de la place en ce domaine pour des talents réellement novateurs.
1 commenter
… en grève depuis le 2 mai 2007 !
mais de quoi les scénaristes vivent-ils depuis ?
à moins qu’une erreur de date…
Christian B.