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Emmanuel Todd méprise les peuples et invente un oxymore : l’oligarchie libérale

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Emmanuel Todd a de la suite dans les idées. En 2004, il publiait un essai intitulé Après l’empire : Essai sur la décomposition du système américain. Vingt ans après, la puissance américaine, qui d’ailleurs n’est pas un empire (selon le Larousse, un empire désigne « une forme de communauté politique unissant des peuples différents autour d’un pouvoir central unique et ne dépendant d’aucun autre pouvoir, avec à sa tête un pouvoir autoritaire, monarchique »), est toujours là. Heureusement. C’est d’ailleurs elle qui assure l’ordre en mer Rouge par où passent environ 40 % des marchandises mondiales et les pétroliers à destination de l’Europe (l’Amérique n’est pourtant pas concernée, étant devenue autosuffisante et première productrice de pétrole). Cette Amérique a, bien sûr, beaucoup de défauts, beaucoup de critiques peuvent lui être adressées, en particulier au sujet des politiques progressistes de Biden. Todd évidemment ne s’en prive pas et revient à la charge avec un nouveau livre –La défaite de l’Occident – dans lequel il prédit à nouveau la fin de l’Amérique et aussi celle de l’Occident. Todd hait le libéralisme, il l’a dit et écrit plusieurs fois. Pour lui, le libéralisme économique et le libre-échange, c’est du fascisme. Ceux qui sont attachés au « dogme » du libre-échange « souffrent d’une maladie mentale et probablement de schizophrénie ». Il soutient absurdement que nos démocraties sont dirigées par une « oligarchie libérale » : c’est un oxymore car un régime oligarchique dans lequel le pouvoir appartient à une classe restreinte et privilégiée ne peut pas être, aussi, libéral. Un régime politique libéral prône un Etat minimum et des libertés individuelles, ses pouvoirs sont réduits, il est exactement le contraire d’un système oligarchique.

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, Todd affirme également que « La défaite de l’OTAN sera une victoire pour l’Europe ». Quel mépris pour tous les peuples européens qui ont demandé la protection de l’OTAN contre l’ogre soviétique puis russe., les derniers étant les Suédois et les Finlandais. Et aussi quel égoïsme de sa part, sa famille et lui-même ayant eu la chance d’être libérés et protégés par les Américains et l’OTAN à l’ouest de l’Europe. Emmanuel Todd est un démographe mais il semble lui avoir échappé que  l’Occident (Amérique comprise) attire, plus qu’ailleurs, des millions de personnes du monde entier, y compris de Russie. Quand un bateau coule, on essaie de s’en éloigner, pas de monter à bord. Ne l’aurait-il pas remarqué ?

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16 commentaires

Picot 20 janvier 2024 - 11:51

Les USA ne sont certes pas un empire, Mr Lecaussin, mais l’OTAN si, absolument, et qui la dirige in fine? Et il y a bien une oligarchie, libérale ou pas, cela ce discute, qui est en train de vouloir contrôler les États. Davos, qu’est ce donc exactement d’après vous?

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Nicolas Lecaussin 20 janvier 2024 - 6:23

Vous n’êtes toujours pas au courant qu’il faut voter pour adhérer à l’OTAN ? Et que l’adhésion doit être unanime ? On voit le cas de la Suède… L’OTAN est l’organisation qui vous a défendu vous, et votre famille, de l’URSS alors que l’Est était occupé par la botte soviétique…

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Picot 20 janvier 2024 - 9:24

Oui, mais il n’y a plus d’URSS et plus de pacte de Varsovie. Vous avez remarqué?

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Nicolas Lecaussin 21 janvier 2024 - 7:26

Heureusement. Mais vous avez néanmoins remarqué la nostalgie de la crapule de Poutine pour l’URSS et Staline ! Il l’a dit plusieurs fois !

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AlainD 23 janvier 2024 - 11:07

Si vous n’avez pas remarqué les manoeuvres de Poutine pour tenter de reconstituer « la grande Russie » alors vous n’avez pas bien regardé. Aujourd’hui, le même Poutine voudrait contester la liberté des 3 Etats Baltes ainsi que la vente aux USA de l’Alaska en 1867. Cet individu est en train de nous concocter une nouvelle guerre mondiale…

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Doran 20 janvier 2024 - 11:56

J’ai connu un Nicolas Lecaussin plus pertinent ! Dommage . Todd dit un certain nombre de vérités qui dérangent : l’hubris américain qui nous conduit à la catastrophe et ne vous en déplaise, l’agression depuis les années 2000 contre la Russie ..

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Nicolas Lecaussin 20 janvier 2024 - 6:20

La Russie est tellement agressé qu’elle agresse tous ses voisins…

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Palef 20 janvier 2024 - 1:45

En fait d’oxymores, l’opposition suivante est intéressante : l’Amérique, une ploutocratie démocratique alors que la Russie, une démocratie totalitaire… (je ne sais plus de qui elle est)

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Crézé 20 janvier 2024 - 2:19

Ce billet me semble peu probant et inutilement agressif. E Todd défend une thèse, qui convainc ou pas mais n’est pas dépourvue d’intérêt ni d’arguments.
En revanche, ce n’est pas parce qu’un (ou des) pays ou un empire encore riche attire la misère du monde qu’il est en bonne santé. C’est comme cela que Rome s’est effondrée. Et les nouvelles adhésions à l’Otan ne sont que la suite logique de notre vassalisation bien orchestrée par les USA, ce qui ne me paraît pas un critère de bonne santé pour l’Europe et ne peut que nuire à l’occident. Quant à l’expression d’oligarchie libérale, elle me semble bien résumer la main mise effective d’une oligarchie qui, malgré des États boursouflés et empêtrés dans leurs dépenses sociales s’affranchit des frontières grâce à une économie libérale sur laquelle veille Bruxelles et son commissaire à la concurrence.

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Nicolas Lecaussin 20 janvier 2024 - 6:19

Alors pourquoi les millions d’occidentaux – comme vous et moi – ne partons pas nous réfugier en Russie ou en Chine ? L’adhésion à l’OTAN est une demande peuples qui veulent se protéger comme vous l’avez été.
NL

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Eschyle 49 20 janvier 2024 - 4:56

Relisez William BONNER, ça date de 2004, mais ça n’a pas pris une ride. Quant à ce bouffon d’Emmanuel Todd, son dernier livre mérite un zéro pointé; il n’a rien compris du monde émergent.

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oblabla 22 janvier 2024 - 3:01

Excellent papier sur ce monsieur qui continue à être adulé. Y compris par un site comme le Courrier des stratèges qui se veut libéral voire libertarien. Encore une fois, il est fatigant et même épuisant en France de lire, voir et entendre à tout bout de champ des « personnalités » parler de libéralisme sans en connaître la définition.

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Jacques Baudouin 29 janvier 2024 - 12:01

Bonjour Monsieur Lecaussin,
J’ai lu attentivement votre chronique et je me demande si vous n’êtes pas « un peu » optimiste sur les USA. Sans aller sur les pas de Stephen Marche je pense que l’Amérique dont vous parlez, et celle que j’ai connue, n’a rien à voir avec celle d’aujourd’hui. En effet, dans les années 19XX, l’Amérique ne pouvait qu’attirer des jeunes ayant envie de réussir dans leur vie professionnelle. Depuis quelques années, le wokisme, qui sévit dans de nombreuses universités américaines, est en train de détruire l’ancienne Amérique. J’ai eu la chance de rencontrer la plupart des grands patrons de la Silicon Valley avant 2000. Il y avait à cette époque une réelle dynamique du succès en associant tout le personnel des entreprises. Aujourd’hui, plusieurs milliers d’entreprises ont fui la Californie. Pourquoi ?
Je me demande ce que pense Lou Gerstner, l’ancien patron d’IBM, s’il est encore en vie, de cette Amérique ? Les USA me font penser parfois à l’ancienne Rome ! Il faudra un vrai sursaut pour que ce pays redevienne ce qu’il était et, pour l’instant, ce n’est pas le cas. Mes nombreux amis américains sont eux très pessimistes.

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Nicolas Lecaussin 29 janvier 2024 - 12:08

Bonjour, oui, nous critiquons souvent le wokisme, Biden et son progressisme mais ça reste toujours le pays de l’innovation et de la création de richesses..On le voit d’ailleurs dans les chiffres. Et les entreprises qui ont fui la Californier sont allées ailleurs en …Amérique : Texas, Arizona…

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Jacques Baudouin 29 janvier 2024 - 5:36

Certaines entreprises sont également allées en Floride !
Cette Amérique devient de plus en plus hostile aux élites et aux « bobos écolos ». Je pense que l’Europe va vivre le même phénomène très prochainement. La révolte du monde agricole dans les différents pays sonne comme les prémices d’une révolution à venir.

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Nicolas Lecaussin 29 janvier 2024 - 5:43

Tout à fait

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