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Benoît XVI (1927-2022) : l’alliance de la foi et de la raison

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La mort de Benoît XVI nous amène à nous interroger sur son héritage et à relire ses écrits. Ceux-ci reflètent son obsession théologique pour l’alliance de la raison et de la foi, comme s’il voulait rassembler Athènes et Jérusalem dans la tradition philosophique occidentale. Au lieu de considérer ces deux pendants comme opposés, il les voyait comme complémentaires. C’est ce qu’il veut exprimer en 2006, lors d’un discours à l’université de Ratisbonne qui sera interprété à tort comme une attaque contre l’islam.

Ironie du sort, les critiques les plus acerbes de Benoît XVI sont réservées à un Occident qui abandonne les réalités morales transcendantales sur lesquelles sa civilisation s’est construite. Son dernier sermon avant son accès à la papauté est un appel contre « une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien pour certain et ne comprend que son propre ego et ses propres désirs ». Une alerte presque prophétique et d’autant plus puissante qu’elle venait d’un Allemand qui avait traversé les horreurs du fascisme et du communisme.

Benoît XVI, malgré son respect de la tradition, était un champion du concile Vatican II. Selon lui, l’Eglise moderne devait se faire petite pour rester fidèle à elle-même et opérer comme une « minorité créatrice » en offrant à la société une fenêtre sur ce qu’était une vie vécue selon les principes chrétiens. Pape du dialogue et du débat, il était admiré par la journaliste italienne athée Oriana Fallaci pour sa défense de la civilisation européenne. Quant au dialogue interreligieux, il l’a alimenté par son amitié avec le rabbin Jacob Neusner. Ce dernier écrivit un livre expliquant pourquoi lui-même, s’il avait été un Juif du premier siècle, n’aurait pas suivi Jésus. Benoît XVI, après de profondes discussions avec le rabbin, répondit dans un autre ouvrage.

Si le Vatican aurait pu, dans les scandales qu’il traversa durant la papauté de Benoît XVI, faire meilleur usage d’un administrateur que d’un philosophe, les écrits de l’ancien pape resteront instructifs et influents pour les hommes de foi et de raison dans les siècles à venir.

D’après un éditorial du Wall Street Journal

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3 commentaires

Photini 5 janvier 2023 - 7:16

« … s’il avait été un Juif (dit le rabbin Jacob Neusner) du premier siècle, il n’aurait pas suivi Jésus. » Ecrire un livre pour nous dire cela est complétement idiot car s’il était né au 1er siècle, le rabbin serait né d’autres géniteurs, dans un autre contexte, dans une autre culture, une autre histoire, avec une autre intelligence et connaissances que celles qui sont les siennes aujourd’hui. Il n’aurait pas le recul, de l’homme du XXe siècle pour parler du 1er siècle. Avec des si, il aurait pu être saint Pierre ou saint Paul, tous deux juifs comme tous les apôtres ou un de ces milliers de juifs dans les pas de Jésus. Il aurait été plus intéressant de nous dire sans fard ce que lui, rabbin, pense de la doctrine chrétienne et de Jésus. Là je prends. Mon approche des religions est historique qui est une autre façon d’aborder l’histoire des hommes car les religions ne s’inscrivent pas en dehors de l’Histoire. Cela dit, il y a une vingtaine d’années, dans une émission (Jésus et l’édition), Armand Abecassis avait déclaré que Jésus était un prophète juif. C’était nouveau, ça venait de sortir. Très intéressant. Les juifs qui avaient ignoré Jésus, je dis Jésus non le Christ, là il faut avoir la foi, avaient rendu sa judaïté à Jésus ignoré pendant deux mille ans. J’aimerais bien savoir quel est le cheminement qui a conduit à cela, à « récupérer » Jésus. Récupérer Jésus par les juifs est une façons de parler car en réalité ils n’ont pas à le récupérer puisque Jésus est juif. Les Evangiles n’en ont pas fait le fils d’un centurion romain et d’un grecque.

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Picot 5 janvier 2023 - 9:50

Tout à fait. On peut se demander si, justement, en raison des ses idées peu conformes au « progressisme » catastrophique de l’Église actuelle, il n’a pas été fermement poussé dehors.

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Obeguyx 8 janvier 2023 - 5:57

Je suis athée. J’ai, malgré tout, le plus profond respect pour Benoît XVI et je me pose la même question que PICOT. C’était, à mon avis, un très bon pape et d’une dimension autre que celle du va nu pied de François …

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