Léon XIV et le Rerum Novarum

Léon XIV, premier pape de l’Histoire de nationalité américaine, mais aussi péruvienne, a célébré vendredi matin sa première messe pontificale devant l’ensemble des cardinaux dans la chapelle Sixtine, là même où il a recueilli jeudi soir au quatrième tour, plus des deux tiers de leurs suffrages lui ayant permis d’être élu. Dans son homélie, il a déploré le recul de la foi au profit “d’autres certitudes comme la technologie, l’argent, le succès, le pouvoir”. Le 267e pape recevra lundi matin la presse en audience dans la vaste Salle Paul VI du Vatican, où sont organisées chaque mercredi les audiences générales du souverain pontife.

Léon XIV a choisi son nom pontifical pour symboliser l’inscription de sa démarche dans celle de Leon XIII, auteur à la fin du XIXème siècle d’une encyclique, de Rerum Novarum (à propos des choses nouvelles) qui avait marqué son temps pour pousser l’Eglise catholique à la modernisation. Encyclique que certains citent comme pierre angulaire d’une « doctrine sociale » contraire à l’économie de marché et qui aurait d’ailleurs été suivie par le pape François. Il n’en est toutefois rien, puisque Léon XIII écrivait « qu’on n’oppose pas (…) à la légitimité de la propriété privée le fait que Dieu a donné la terre au genre humain tout entier pour qu’il l’utilise et en jouisse. Si l’on dit que Dieu l’a donnée en commun aux hommes, cela signifie non pas qu’ils doivent la posséder confusément, mais que Dieu n’a assigné de part à aucun homme en particulier. Il ajoutait « le mythe tant caressé de l’égalité ne serait pas autre chose qu’un nivellement absolu de tous les hommes dans une commune misère et dans une commune médiocrité », d’où « il résulte que la théorie socialiste de la propriété collective est absolument à répudier comme préjudiciable à ceux-là mêmes qu’on veut secourir, contraire aux droits naturels des individus, comme dénaturant les fonctions de l’Etat et troublant la tranquillité publique. Que ceci soit donc bien établi : le premier principe sur lequel doit se baser le relèvement des classes inférieures est l’inviolabilité de la propriété privée.”