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La France, la dette et l’agence Fitch

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L’agence de notation Fitch devait dévoiler vendredi soir son diagnostic de l’économie française qui pouvait déboucher sur une rétrogradation de la note de la dette de l’Etat français, ou plus vraisemblablement un statu quo avec perspective négative, synonyme de risque de rétrogradation future.

Fitch accorde actuellement un « AA- » à la France, au 17ème cran sur une échelle de 20 niveaux de notation. Lors de sa dernière évaluation des finances françaises en avril – un statu quo -, Fitch avait alerté sur un risque de baisse en cas d' »augmentation importante et persistante de la dette (…) résultant de déficits publics plus élevés que prévu ». Or, l’Etat français a brutalement révisé sa prévision de déficit pour 2024, passant de 4,4% fin 2023 à 5,1% en avril pour finalement culminer à 6,1% du PIB. Un niveau nettement plus élevé que des pays jugés jadis en situation financière inquiétante, comme l’Espagne, l’Italie, ou le Portugal, voire en faillite comme la Grèce. Paris doit actuellement payer une prime de risque plus élevée sur ses emprunts que ces pays, sauf l’Italie, dont les efforts d’assainissement des finances publiques ont pourtant été salués par les marchés financiers mais qui pâtit d’un service très coûteux de sa dette publique en raison des déficits accumulés jadis. Une dégradation de la note conduirait donc ipso facto à un renchérissement des conditions d’emprunts de l’Etat français, alors que le service de la dette constitue aujourd’hui son deuxième poste budgétaire. D’autant plus inquiétant que Paris a annoncé jeudi un programme record de 300 milliards d’euros d’emprunts sur les marchés l’an prochain.

Pour prouver sa volonté et éviter un risque de « crise financière » selon les mots du Premier ministre Michel Barnier, le gouvernement a présenté jeudi son projet de budget pour 2025, prévoyant 60 milliards d’euros d’efforts sous forme de moindre hausse des dépenses que prévu initialement et de hausses d’impôts. Ces dernières sont censées ne viser que les ménages fortunés et les grandes entreprises mais toucheront en fait à peu près tout le monde d’une part parce que les entreprises répercutent généralement sur les consommateurs un accroissement de la pression fiscale, d’autre part parce que certaines des hausses de taxes visent, sous prétexte écologique, les achats d’automobile et la consommation d’électricité, ou de gaz. Après Fitch, l’agence de notation Moody’s, qui classe la France un cran au-dessus de ses consoeurs, donnera son diagnostic sur l’économie française le 25 octobre, avant S&P Global le 29 novembre.

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