Le problème des mesures protectionnistes, quelles que soient leurs justifications, parfois légitimes sur le plan géopolitique dans un contexte où une grande puissance rivale se sert du commerce extérieur comme instrument de domination politique, est qu’elles suscitent généralement des ripostes. Alors que Washington multiplie les restrictions aux exportations de semi-conducteurs sensibles vers la Chine, ou les droits de douanes sur certaines importions chinoises, Pékin a annoncé jeudi qu’il allait enquêter sur des allégations selon lesquelles les États-Unis subventionnent injustement leurs propres fabricants de puces bas de gamme, omniprésentes dans les appareils modernes, qu’il s’agisse de voitures ou d’appareils électroménagers.
Cela pourrait constituer l’une des mesures de rétorsion les plus fortes de Pékin contre les sanctions américaines en matière de technologie. Le gouvernement pourrait imposer des droits de douane plus élevés, ou spécifiques à une entreprise, en fonction de ses conclusions. Par le passé, Pékin a également menacé les entreprises américaines d’interdictions de produits ou d’amendes élevées.
Le ministre du Commerce a assuré, dans un communiqué, que le gouvernement examinera la question : dans quelle mesure les Etats-Unis accordent-ils à leurs fabricants de puces un avantage déloyal par le biais d’incitations et de subventions, ou s’ils vendent illégalement des produits chinois à des prix inférieurs? Les fabricants chinois de puces se sont plaints de l’US Chips Act, qui prévoit un financement de 39 milliards de dollars pour inciter des entreprises telles que Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. et Samsung Electronics Co. à construire des capacités de fabrication de puces haut de gamme aux États-Unis. « La loi américaine sur les puces et la science viole les principes fondamentaux de l’économie de marché et a eu un impact profond et significatif sur la chaîne d’approvisionnement mondiale en semi-conducteurs », a déclaré l’Association chinoise de l’industrie des semi-conducteurs dans un communiqué publié sur WeChat.
L’enquête de Pékin fait écho à une plainte américaine de longue date, selon laquelle le gouvernement chinois finance ouvertement ses entreprises nationales en violation des accords commerciaux mondiaux. Des fonctionnaires américains et européens ont également mis en garde contre le risque que les entreprises chinoises finissent par inonder les marchés mondiaux de puces bon marché.
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Manque de loyauté des états en matière de commerce international. C’est un fait établi de longue date, chacun défend son pré carré avec la plus parfaite mauvaise foi. Dans ce domaine la Chine et les États Unis sont sans conteste en tête du classement.