L’auteur est un ancien élève de Normale Sup’ en Sciences physiques et directeur d’une société de gestion d’actifs. Rien à voir avec les petites histoires. Sa démarche est réussie. Alors que le monde connaît la crise, que les monnaies sont bousculées, qu’on se refugie dans l’or et qu’on se pose de plus en plus de questions, il a choisi de faire appel au passé pour comprendre le présent ?
Il commence avec Périclès et finit dans le futur en passant par Jean Bodin, John Law, Montesquieu, Keynes et Hayek.
Hayek est raconté à travers un dialogue plus ou moins imaginaire avec Gunnar Myrdal qui a reçu le Nobel en même temps que lui. « Ne nous y trompons pas, dit Hayek à propos des initiatives des neuf pays membres de la Communauté européenne, au-delà de l’eau tiède de leur communiqué officiel, c’est vers une monnaie commune que vont s’orienter les Neuf et ceux qui les rejoindront ensuite. Avec, c’est sûr, un jour une autorité supra-nationale pour la contrôler. Demain l’Europe risque d’être un vaste Etat-providence. Et après-demain, assurément, une terre de servitude… Non seulement une monnaie européenne unique ne serait pas mieux gérée que les monnaies nationales, mais à bien des égards elle serait même pire ! » La suite de l’Histoire donne (en très grande partie) raison à Hayek. L’Etat-providence n’a pas débouché sur la servitude totalitaire mais il a fait faillite et la monnaie unique résiste uniquement grâce à la volonté (et à l’argent) de l’Allemagne.
Et en 2024 ? Difficile de prévoir ce qui va se passer mais, comme le suggère l’auteur, nous vivrons peut-être l’époque de la concurrence entre les monnaies privées…