Profitons de cette période de fin d’année pour festoyer mais aussi pour découvrir de nouveaux ouvrages. Voici deux livres (en anglais, et en espérant qu’ils soient traduits rapidement en français).
The Cigarette
Le premier est consacré au tabac (The Cigarette, de Sarah Milov, Harvard, 2019) ou plutôt à l’histoire des relations entre le pouvoir politique et le tabac ou la cigarette. Et quelle histoire ! On a presque oublié que les politiques n’ont pas toujours banni la cigarette, ils l’ont même utilisée à des fins de propagande et ils ont soutenu les industries du tabac. Des administrations démocrates ou républicaines aux Etats-Unis ont tout fait pour encourager la vente des cigarettes au début du XXe siècle et jusqu’au milieu des années 1960. Il y avait même des agences ou des commissions gouvernementales pour protéger les fumeurs et octroyer un grand nombre d’avantages aux fabricants de cigarettes.
Pendant la Première Guerre mondiale, le War Industries Board a accordé à l’industrie du tabac un traitement préférentiel pour augmenter les rations de cigarettes des soldats. Le New Deal a introduit une série de lois et de règlements conçus spécialement pour la soutenir. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fédéral a fait grimper le prix du tabac en achetant tous les stocks des fabricants, destinés aux les troupes. Tout au long de cette première moitié du XXe siècle, le tabac a, de diverses manières, été protégé de la concurrence étrangère. Des subventions destinées aux agriculteurs les encourageaient à le cultiver. L’auteur considère même que l’industrie du tabac a été parmi les principaux bénéficiaires du New Deal et du programme de relance de l’après-guerre. C’est en 1964 que l’administration décide de changer complètement de politique. Le rapport Luther Terry, qui fait un lien direct entre le tabagisme et le cancer du poumon, est rendu public. L’impact dans l’opinion publique est énorme et marque le début du lent déclin de la cigarette. Depuis, les taxes, les normes, les réglementations et les interdictions n’ont cessé de frapper le secteur. Les fumeurs sont devenus des pestiférés et, de plus en plus, quels que soient les efforts des fabricants de cigarettes pour offrir des produits alternatifs, le tabac est presque devenu la cause de tous les maux frappant l’homme. Le soutien a viré au délire accusateur, à l’aide parfois de fausses statistiques, certaines citées par l’auteur. Selon des associations de « lutte contre le tabac », « plus de personnes meurent chaque année de maladies liées au tabac que des meurtres, des suicides, de l’alcool, des accidents d’automobiles, et du sida combinés ». C’est évidemment faux, et incidemment, comment savoir de quoi est mort un alcoolique fumeur ? Un livre très instructif sur l’hypocrisie sans limites des politiques qui, finalement, veulent prendre les décisions à notre place.
The Power of Capitalism
Rainer Zitelmann est un socialiste repenti. Son livre The Power of Capitalism (LID Publishing, 2018) est un éloge adressé au capitalisme par quelqu’un qui a cru au marxisme. L’auteur est devenu entrepreneur, il a pu voir concrètement les avantages d’une société libre et concurrentielle. Contrairement à ce qu’on peut lire et entendre, on a besoin de plus de capitalisme et pas de moins de capitalisme. L’auteur nous emmène à travers plusieurs pays et nous démontre clairement avec de nombreux arguments et exemples que le capitalisme a été la solution à un certain nombre de problèmes dans le monde. Il compare les développements économiques et sociaux en Allemagne de l’Ouest et de l’Est, en Corée du Nord et en Corée du Sud, au Chili et au Venezuela socialiste, et analyse l’extraordinaire essor économique de la Chine. Zitelmann insiste aussi sur les réformes libérales faites dans plusieurs pays comme la Suède, la Grande-Bretagne de Thatcher ou l’Amérique de Reagan. La croissance économique au cours des années Reagan a été de 3,2% par an, contre 2,8% pendant les années Carter – Ford et 2,1% pendant les années Bush – Clinton. De 1983 à 1989, le PIB a augmenté de 3,8% par an, et à la fin du deuxième mandat de Reagan, l’économie américaine était presque un tiers plus performante que lorsqu’il avait pris ses fonctions. Tout cela grâce aux déréglementations, aux privatisations et à la politique fiscale incitative.
Oui, le capitalisme ça marche. C’est grâce au capitalisme qu’il y a plus de croissance et de prospérité dans le monde, et que la pauvreté se réduit. Il ne faut jamais l’oublier, surtout de nos jours alors les « progressistes » veulent le détruire.