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Eric Berkowitz : Dangerous Ideas. A Brief History of Censorship in the West, from the Ancients to Fake News

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Pourquoi les statues publiques, des toilettes pour pigeons en temps normal, sont-elles maintenant déboulonnées avec haine ? C’est l’une des questions auxquelles l’auteur, journaliste (New York Times, The Washington Post, The Economist, The Los Angeles Times, LA Weekly) et avocat, tente de répondre dans cet essai. Pour obtenir une explication, il part de l’Antiquité, plus précisément d’Athènes où les hommes libres jouissaient (au moins) de la liberté intellectuelle, mais aussi où, après une défaite militaire et une pandémie dévastatrice, les Athéniens ont interdit et « déboulonné »… Socrate. Puis ils ont eu droit à la « République » de Platon qui propose un programme de contrôle absolu de la parole et de la pensée, anticipant dans les moindres détails le totalitarisme moderne. Des purges et interdictions religieuses au Moyen Age jusqu’au terrorisme « anti-aristocratique » de la Révolution française, l’Histoire est pleine de censeurs, de tortionnaires de la culture et des idées.

« Il n’y a pas de directives claires pour la censure », écrit Eric Berkowitz. Les motivations des censeurs sont en effet nombreuses et peuvent être religieuses (le blasphème), politiques, idéologiques ou tout simplement culturelles. Ou toutes en même temps. Les censeurs justifient généralement la censure en déformant ce qu’ils suppriment. Ils accusent un auteur de ce qu’il n’a pas écrit ou fait. Étant donné que la censure est utilisée par les puissants pour contrôler les masses, elle renforce inévitablement les préjugés de classe. Les intellectuels étaient les cibles privilégiées des apparatchiks communistes et ils ne devaient travailler qu’au service du parti. Sinon, ils étaient classés comme ennemis de classe.

L’auteur dénonce la « censure classique » mais se méfie aussi des réseaux sociaux et fait davantage confiance aux médias traditionnels. Mais ces derniers ne sont-ils pas coupables de nombreuses fake news depuis qu’ils existent ? Si Facebook censure les informations concernant les origines du Covid ou si Twitter ferme des comptes, on a affaire effectivement à une forme de censure. Mais c’est aussi grâce à d’autres sources sur internet qu’on peut contourner celle-ci. Laissons donc faire le marché des idées et de l’information.

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