Thomas Piketty devrait s’intéresser aux dernières données concernant les salaires en Amérique. Menace de récession ou pas, l’économie américaine prouve que les réformes faites en 2016 profitent bien aux travailleurs. Le 30 juillet, le Bureau d’analyse économique (BEA) a publié ses données annuelles sur les revenus. On constate une hausse importante du revenu disponible et de la rémunération des employés. Le premier a augmenté de 4,5% en 2017 et de 5% en 2018 ; la tendance s’est poursuivie jusqu’en 2019, avec de 3,4% de plus au cours du seul premier semestre. Les salaires et autres traitements sont passés, eux, de 3,6% à 5,3%.
Le BEA a également rafraîchi ses chiffres concernant le revenu personnel global, en hausse de 1,7% pour 2017 et 2018, ainsi que ceux des recettes de transferts, en baisse de 0,7%. En résumé, les Américains gagnent plus. Les estimations de l’épargne personnelle ont elles aussi dû être grossies de 217 milliards de dollars au cours des deux dernières années, s’élevant maintenant à 1 300 milliards de dollars, ce qui signifie que les Américains conservent une plus grande part de leurs revenus.
Le taux d’épargne des particuliers a suivi le mouvement ascendant, passant de 6,1% en mai 2018 à 8,1% cette année, soit une hausse bien supérieure aux 5% environ enregistrés avant les deux dernières récessions. D’ailleurs, les revenus des employés ont augmenté de 150 milliards de dollars au cours des six premiers mois de 2019 par rapport à l’ensemble de l’année 2016. Au cours des deux premières années de la présidence Trump, la rémunération des salariés a gagné 42% par rapport à celle de 2015/2016.
De plus, les offres d’emplois battent toujours des records : 7.3 millions début août. Il y a 1.3 offres pour chaque Américain au chômage et dans certains Etats la pénurie de main d’œuvre est même très importante.
Ce sont donc les fameux 99 % auxquels fait allusion régulièrement Piketty qui ont profité des réformes économiques et fiscales mises en pratique à partir de janvier 2017. Plus que sous la présidence d’Obama.