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Souffrez, petits enfants

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Qu’y a-t-il de plus important ? Trouver une famille d’accueil pour les enfants démunis, ou la politique identitaire? A Philadelphie, la question soulève une crise aggravée par la réponse de la gauche, dans une ville qui laisse des centaines des enfants quasi à l’abandon dans des centres de placement.

Les Services sociaux catholiques ont fait du bon travail à Philadelphie pendant des dizaines d’années et ils gèrent une centaine de familles d’accueil. Mais, il y a deux mois, la mairie a brusquement cessé de faire appel à eux parce que le secours catholique a des convictions… catholiques sur le mariage entre personnes du même sexe. Récemment, , plusieurs familles d’accueil, représentées par le Becket Fund for Religious Liberty (Fonds Becket pour la liberté religieuse) ont porté l’affaire devant la Cour fédérale, afin que les placements reprennent.

Les Services sociaux catholiques fonctionnent pour tous les enfants, quels que soient la race, le genre ou l’orientation sexuelle. Mais en ce qui concerne les parents, la religion catholique défendant l’institution du mariage hétérosexuel, refuse de retenir comme familles d’accueil des couples non mariés ou homosexuels auxquels il suggère, le cas échéant, de s’adresser à d’autres organismes agréés par l’Etat, sachant qu’il y a plus de deux douzaines d’agences alternatives. D’ailleurs,, selon les Services sociaux catholiques, aucun couple gay ne s’est adressé à eux pour obtenir un agrément et, encore moins, n’a porté plainte après avoir été refusé. La ville de Philadelphie a quand même dénoncé ce Becket Funds pour discrimination et a lancé une enquête sur son fonctionnement. S’il n’accepte pas de donner, par écrit, des agréments à des parents d’accueil du même sexe, la ville mettra fin à leur contrat en juin.

L’argument du Becket Fund est qu’il s’agit d’une rupture de contrat. Le Fonds soutient aussi que la ville de Philadelphie viole le droit des individus à la liberté religieuse en les stigmatisant en raison leur foi catholique, et qu’elle enfreint le Premier Amendement en imposant un discours contraire aux convictions des Services sociaux catholiques.

Au-delà de la loi, cet oukase de la Ville touche les enfants les plus vulnérables tout comme les familles qui souhaitent les prendre en charge. Parmi les plaignants se trouve Cecilia Paul qui, depuis 46 ans, a ouvert sa maison à plus de 130 enfants et à laquelle Philadelphie a rendu hommage, la distinguant comme l’un des parents adoptifs de l’année, en 2015. Mais, parce que Mme Paul a reçu l’agrément des Services sociaux catholiques, sa maison est restée vide depuis avril.

Pour la municipalité, la meilleure solution, pour les parents adoptifs comme Mme Paul, serait de choisir un autre de ses partenaires. Mais le changement peut entraîner beaucoup de complications administratives, et la paperasse n’est qu’un des problèmes. Les Services sociaux catholiques offrent aux familles un encadrement apprécié, en établissant des relations qui durent, le plus souvent, des années. Il y a toujours quelqu’un au bout du fil, 24 heures sur 24et tous les week-ends pour les urgences. « Mme Paul leur fait confiance, elle compte sur eux et jamais elle ne pourrait se passer d’eux pour repartir à zéro et reprendre des enfants », est-il précisé dans la plainte déposée par le Becket Fund.

Il est aussi souligné que la vraie discrimination ici est religieuse. La ville de Philadelphie pénalise les Services sociaux catholiques parce que leurs positions sur le mariage ne sont pas en accord avec les « valeurs culturelles progressistes ». Pour protéger ses convictions, Philadelphie exige que les catholiques renient les leurs. De quel côté est l’intolérance !

Nicolas Lecaussin, d’après le Wall Street Journal

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