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Médecine du travail : inconnue à l’Éducation Nationale!

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Occupé à traquer les entreprises privées, l’Etat en oublie ses propres ouailles. A l’Education nationale, la médecine du travail n’existe même pas. Ce n’est pas étonnant : personne ne contrôle l’Etat. Enquête de Guillaume Blondin pour l’IREF.

Comme chacun le sait, la médecine du travail est une obligation légale pour tous les salariés français, à la charge de leurs employeurs. Sur le site du Ministère du Travail, on peut ainsi lire «La médecine du travail est une médecine exclusivement préventive : elle a pour objet d’éviter toute altération de la santé des salariés, du fait de leur travail, notamment en surveillant leur état de santé, les conditions d’hygiène du travail et les risques de contagion». C’est d’autant plus vrai quand il y a risque de pandémie. Ce qu’on sait moins, c’est que l’Etat, cet Etat si prompt à faire la morale aux entreprises privées (que l’on songe aux débats actuels sur le stress au travail), cet Etat qui prévoit des sanctions financières à l’égard des contrevenants, cet Etat ne s’applique pas les règles qu’il impose aux autres. C’est le cas à l’Education Nationale. Un bref rappel : une des principales mesures de l’Acte II de la décentralisation, impulsé par Jean-Pierre Raffarin, a été de confier aux Départements et aux Régions la gestion des personnels « TOS » (Techniciens et Ouvriers de Service). Ces personnels sont chargés de l’entretien des collèges et des lycées ainsi que de la restauration scolaire, quand celle-ci n’est pas déléguée. Ils dépendaient jusque là de l’Etat. Fort logiquement, il a donc été décidé de les faire passer sous la tutelle des Conseils Généraux et Régionaux, chargés de la gestion des collèges (Départements) et des lycées (Régions).

Les fonctionnaires ne peuvent pas être malades

Les DRH des départements et des régions ont surtout été effarés de constater « l’état » dans lequel se trouvaient ces fonctionnaires. Aucune mutation possible (même un rapprochement de 20 kms au fin fond de la Lozère) sans s’adresser directement à Paris, fiches de paie non cachetées, aucun entretien d’évaluation, etc. Mais surtout… pas de médecine du travail. Voilà donc des travailleurs qui pour la plupart exercent des métiers « physiques » : nettoyage des locaux, entretien, service des repas, etc. Des personnels qui sont donc debout la plupart du temps, manipulent parfois des objets lourds (seaux, plateaux, etc…). Des personnels qui, pour certains, sont en contact direct avec la nourriture servies aux élèves. Dans n’importe quelle entreprise privée, ces « TOS » feraient l’objet d’examens réguliers. Et leurs syndicats l’exigeraient avec véhémence ! Ici non. Ni l’Etat, ni les syndicats n’ont daigné se pencher sur cette question. Une des premières tâches des DRH de départements et de régions a donc été de mettre en place un « retour à la normale ». Notons donc que les professeurs (qui eux dépendent toujours de l’Etat) ne bénéficient toujours pas d’une médecine du travail. Un examen médical en début de carrière en tient lieu ! Les profs sont toute la journée exposés aux microbes et virus que portent leurs élèves, qui eux-mêmes peuvent être porteurs de germes ou de microbes auxquels ils exposent leurs élèves, qui sont souvent dans des situations de stress intense, en particulier dans les zones qualifiées pudiquement de « sensibles », une catégorie de travailleurs donc qui ne voit jamais un médecin du travail. Combien d’entre eux souffrent-ils de pathologies incompatibles avec l’exercice de leur profession ? Et inversement l’Etat qui a inventé les mots « prévention » et « principe de précaution » doit faire face à un nombre important de congés maladies longue durée. Certes il y a des simulateurs mais combien de ces congés auraient-ils pu être évités si l’Etat appliquait à son administration les règles et les principes qu’il impose au secteur privé ? De même, quelqu’un a-t-il entendu ne serait-ce qu’une seule fois l’inénarrable syndicaliste Gérard Aschieri faire ne serait-ce qu’une allusion à cette situation ? Ceci relève pourtant de sa responsabilité. Mais non, il préfère organiser des manifestations de soutien aux immigrants clandestins ou encore contre la réforme des programmes scolaires ; ce qui prouve bien que son syndicat est politique. L’Etat français est tout à la fois hypertrophié et impotent. Et il est surtout hors-contrôle. Guillaume Blondin

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2 commentaires

Anonyme 5 mars 2011 - 8:14

En effet, pas de médecine du travail
Bonjour

Insitutrice depuis plus de 20 ans, je n’ai eu qu’une visite médicale à l’embauche !

D’autre part en 2001 ma mère est décédée d’une affection pulmonaire qui était potentiellement une tuberculose… L’éducation nationale m’a demandé de reprendre mon travail avant les résultats des tests, j’aurais pu être porteuse de la tuberculose et contaminer mes élèves… C’est mon médecin traitant qui a pris sur lui de prolonger mon arrêt maladie tant que la preuve que ne n’étais pas contagieuse n’était pas avérée…

Autre sujet : depuis 2003, je suis atteinte de fibromyalgie, ce qui est incompatible avec mon métier. En 2003 mon médecin m’a conseillé vivement de demander un reclassement mais à cette époque, j’ai tenté en vain pendant 9 mois d’obtenir un rendez-vous avec le médecin du travail… sans succès… et pourtant, j’avais besoin de lui pour monter mon dossier. En désespoir de cause, j’ai fini par reprendre mon travail épisodiquement, tant que mon état le permettait. Quand je demande un congé de longue maladie, on me l’accorde pour 6 mois, puis on me refuse la prolongation sans raison (mon état ne s’étant pas amélioré). Je suis tombée sur un médecin « expert » qui ne connaissait même pas la procédure pour diagnostiquer ma mathologie… Je suis actuellement dans l’impossibilité d’exercer mon métier. Je ne suis plus en longue maladie. J’ai demandé un reclassement dans une branche administrative, ce que je pourrais faire… Le « médecin du travail des hauts de seine » m’a donné un rendez-vous téléphonique il y a plus de deux mois, j’attends toujours son coup de fil (je ne peux pas me déplacer pour le rencontrer car j’ai dû changer de domicile et vivre en province entre autres parce que les loyers en région parisienne sont trop élévés et que je suis à mi traitement)

Depuis que je suis dans l’éducation nationale, j’ai soulevé à chaque réunion syndicale que l’état ne nous fournissait pas le minimum au point de vue médecine du travail ! aucune réaction de la part des enseignants. Ils ont l’air de trouver ça normal ! Moi qui ai travaillé dans d’autres corps de métier, je peux dire que si mon employeur n’avait pas fourni la visite médicale annuelle, il aurait été épinglé sévèrement et il aurait eu des amendes terribles. Alors, l’état a-t-il tous les droits en tant qu’employeur ? Le droit de ne pas fournir de réelle médecine du travail (un médecin à mi-temps pour tous les enseignants des hauts de seine….), le droit de nous fournir nos fiches de paie 2 à 3 mois en retard ?…. je me pose des questions, franchement !

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Anonyme 20 février 2012 - 8:42

La mafia
La médecine du travail est une association de 1901 mais qui est obligatoire de plus certains corps de métiers passent tous les 2 ans mais doivent payes chaque année un pourcentage la honte. Ci vous faite passe vos salaries par un vrai spécialiste il vous disent que cela n est pas valable. Pourtant eux ils ontle bas de gamme des médecin moi je suis passe a plusieurs reprise devant un genico qui avait fait que des conneries dans sont passe?? Mafia

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