En effet, le pouvoir d’achat s’amenuise, en France comme ailleurs. Le taux d’inflation annuel de la zone euro serait de 7,5% en avril, contre 7,4% en mars selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. En France, au cours de ce même mois, le taux d’inflation annuel est mesuré à 5,4% par Eurostat et 4,8% par l’Insee. Mais l’Insee mesure l’inflation de façon très contestable comme l’a démontré Philippe Herlin (Pouvoir d’achat, Le grand mensonge, Paris, Eyrolles, 2018) : la charge logement y est sous-estimée, les prix des produits technologiques sont abaissés en fonction de l’amélioration de leurs fonctionnalités… Quoi qu’il en soit, c’est beaucoup plus que la hausse des salaires qui peinent en l’état à dépasser les 2,5%, le SMIC ayant pour sa part ayant été relevé de 2,65% au 1er mai.
Pour faire face à cette baisse du pouvoir d’achat, le gouvernement a déjà déployé diverses mesures : chèque énergie, baisse du prix de l’essence, blocage des tarifs du gaz et de l’électricité… pour une trentaine de milliards d’euros. D’ores et déjà, le projet de campagne présidentielle de M. Macron en a prévu de nouvelles, tous azimuts, de la suppression de la redevance audiovisuelle à l’indexation et la revalorisation anticipée des minimas sociaux et des retraites ou à la progression du point d’indice de la fonction publique. Il est envisagé de mettre en place un chèque alimentaire, de prolonger le bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité comme la remise de 18 centimes par litre à la pompe jusqu’à la fin 2022. Alors que le déficit public s’aggrave, ces dizaines de milliards de « quoi qu’il en coûte » contribueront à transformer encore un peu plus les citoyens en assistés mendiant leurs subsides auprès de l’Etat.
L’Etat alimente l’inflation
Bien sûr, il y a la Covid et l’Ukraine qui expliquent cette inflation. Mais en réalité, c’est l’Etat lui-même qui l’alimente. La transition écologique coûtera une fortune aux Français. L’Institut Rexecode annonce qu’il faudra investir d’ici 2030 à cet effet de 58 à 80 Md€ par an, soit de 2,1 à 2,9% de PIB, ce qui sera autant de pouvoir d’achat en moins.
Les dépenses de notre « sacré » système de retraite par répartition sont trop élevées. En France les dépenses publiques de retraite représentent, selon l’OCDE, 13,6% du PIB et les dépenses privées 0,8% pour un taux de remplacement de 60,2%, c’est-à-dire une pension de 60,2% de la rémunération d’activité. Au Pays Bas, ces mêmes dépenses sont de 5,2% pour le public et 3,9% pour le privé, soit 5,3% de PIB en moins au total, et le taux de remplacement est de 69,7%. Ils savent délivrer de bien meilleures pensions avec beaucoup moins de cotisations parce que leur système de retraite est largement fondé sur la capitalisation et sur la coexistence d’un système public qui assure la solidarité et d’un système privé concurrentiel et efficace.
Selon la Drees, la France dépense 11,3 % de son PIB pour la santé tandis qu’en moyenne, les États membres de l’UE-28 consacrent 9,9 % de leurs PIB aux dépenses de santé.
Les dépenses publiques relative au chômage représentent 1,52% du PIB en France contre 0,59% dans l’OCDE et 0,15% au Royaume Uni.
Moins d’Etat, ce serait plus de pouvoir d’achat
La bataille de fond du pouvoir d’achat se gagnera dans la réduction structurelle des dépenses publiques qui ne sera elle-même possible qu’en changeant de modèle. Il s’agit notamment de faire une plus large part à la capitalisation dans les retraites et de responsabiliser les Français dans le recours à leurs assurances sociales. A cet effet, il faut ouvrir les assurances sociales au privé, laisser chacun s’assurer au mieux auprès de la compagnie ou mutuelle de son choix, comme il le fait pour son assurance automobile ou son logement. Chacun sait combien il peut réduire sa prime d’assurance en faisant jouer la concurrence pour son véhicule ou son appartement. Il en serait de même pour ses assurances sociales s’il avait la liberté de s’assurer. Ce qui n’empêcherait pas que la loi fixe un cadre minimal de protection et une obligation d’assurance.
Par ailleurs, plutôt que de penser à bloquer les loyers, il vaudrait mieux geler les taxes foncières qui sont en train de flamber : + 13,1% à Marseille, + 11,1% à Tours, + 8,9% à Strasbourg… Les élus locaux en sont responsables mais aussi la loi qui a rehaussé les bases de 3,4%. Ce qui augmentera aussi les taxes d’habitation subsistantes pour les résidences secondaires déjà matraquées.
Mais il y a bien d’autres sources d’économie possibles. Pourquoi pas supprimer le prélèvement de 1% du chiffre d’affaires d’EDF au profit des organismes dits représentatifs des salariés et procéder à une baisse corrélative des prix de l’électricité ?
Et si nous nous contentions de lutter contre la pollution sans sacrifier à la rage écologique qui veut nous ruiner dans un combat de titan sans doute vain contre le réchauffement qui va et vient depuis des millénaires ?
Moins de dépenses publiques serait le meilleur moyen d’augmenter le pouvoir d’achat.
10 commentaires
C’est l’Etat qui tue la France en traitant les conséquences jamais les causes. Solution : suppression sauf pour l’Armée du statut public qui n’est pas le service mais le sévice public
Oui l’Etat est responsable, il se mêle de tout comme attendu de la part d’un gouvernement socialiste, sans régler nos problèmes, mais trouvez-vous normal que les salaires soient réévalués de 2,5% alors que les retraites sont bloquées, la mienne depuis 10 ans ?
De toute évidence non. C’est Makinsey bien sûr.
Bien à vous
l’Etat est bien le principal responsable pour ce qui touche au « pouvoir d’achat » … s’il était mieux géré, avec une vraie cure d’amaigrissement, il n’y aurait pas besoin de toutes ces taxes qui représentent un poids terrible sur les entreprises et les ménages. Et ça se passerait mieux pour tout le monde.
Mais avec la représentation politique que nous avons, nous ne sommes pas près de voir les choses changer.
Oui l’État fait du clientélisme au jour le jour, pour des raisons électoralistes et de gestion du « calme » républicain en dispensant des graines à chacun pour qu’il picore sur son pré carré…
• Oui l’État est responsable car il NE GOUVERNE PAS…Les gouvernement N’OSENT pas… !
Oui l’État « N’OSE PAS » mettre en place des réformes structurelles indispensables pour diminuer le nombre de fonctionnaires improductifs et ainsi restructurer les administrations pour éviter les doublons et télescopages multiples… diminuer et supprimer les placards dorés et autres avantages et indemnités de toutes natures…)
De faire une chasse opérationnelle et volontaristes aux fraudes sociales …etc.…etc…
Ainsi n’y a-t-il AUCUNE VOLONTÉ POLITIQUE POUR REFORMER L’ÉTAT ET LE ‘’MILLE FEUILLE’’ SE DÉVELOPPE DE QUINQUENNATS EN QUINQUENNATS… dans un développement continue et instruit par la politique de la « Patate chaude ».
Qui aura le courage D’OSER agir sur le fond avec la volonté d’instruire pour recadrer jusqu’au bout en « curant » les problèmes et situations jusqu’à leurs termes ?.
• Oui l’État des lieux des situations corporatistes est INACCEPTABLE (Prélèvement historique scandaleux de 1% sur les factures payées par le consommateur-utilisateur le pour les syndicats communistes de l’EDF)
• (Taxes foncière à géométrie variable qui comble des dépenses électoralistes souvent hasardeuses… qui finance des organismes mal encadrés entre autres…)
• ETC…ETC… !
Ne sommes-nous pas face à un puits sans fonds… ?
C’est désespérant aussi la France recherche-t-elle de manière urgente : UN CHEF D’ÉTAT. !
Désolé, cela ne passera pas, mais pour fêter les 100 ans en 2024 du » baroud d’honneur » , osons affirmer:
– les 4 principales composantes de la valeur ajoutée » classique » sont: la masse salariale – les amortissements – les frais financiers – les provisions – pour quasi 90 % du Tout.
– cependant en France seulement 52 % de la V.A. provient de toutes les diverses entreprises ( P.I.B = somme des V.A. ), le reste est un jeu comptable.
– et comme les pouvoirs publics font tout ce qu’ils peuvent pour diminuer les déductions des amortissements, frais financiers, . .. …., la pression devient encore plus intenable sur les entreprises.
OUI, l’INSEE :
– est sur une autre planète, il y a tout simplement plusieurs niveaux d’inflation : localisation – taille du ménage – situation de locataire, en accession, ou » propriétaire » – . .. …., .
– se moque des avis extérieurs étayés par des faits ( expériences personnelles, . .. …., )
– fait de la politique, il ne faut pas en réalisant un calcul honnête tuer trop rapidement le « bébé ».
OUI, l’Etat tue l’économie, c’est trop complexe pour lui.
Après, il ne faut pas s’étonner d’entendre Elysée-Moi Premier Ministre !
donc tout va bien
Je crains que votre définition de la VA soit un peu écourtée, néanmoins je pense aussi que l’Etat qui ne vit que de fonctionnaires et autres énarques soit bien le responsable de la déconfiture de notre pays. On a mis des fonctionnels là où il aurait fallu des opérationnels de plus il y a quelques ministres qui viennent débiter leurs salades sur les plateaux de télévision. Dans les hôpitaux on a installé des gestionnaires alors qu’il fallait des soignants, résultat : on a fermé des lits même pendant le Covid et on a baladé des malades en train d’ouest en est, quelle efficacité !!!
Trop de gens veulent conserver leurs privilèges parfois acquis en d’autres temps. Expliquez moi pourquoi un ancien président de la république peut aller pantoufler au Conseil Constitutionnel pour 12.000 € par mois si je ne m’abuse et pourquoi l’Etat lui alloue t il à vie des locaux, une voiture avec chauffeur, du personnel de maison, etc… Je serais curieux de savoir combien nous a coûté Giscard depuis 1981 jusqu’à son décès… Pourquoi y a t il autant d’huissiers en chaîne au Parlement ? Pourquoi y a t il autant de policiers et gendarmes devant l’Elysée et les ministères ? Pourquoi les ministres ont ils tous un véhicule de fonction avec chauffeur et du personnel d’escorte ? Demandez à Madame Joly comment elle s’est fait réprimander pour avoir demandé le remboursement d’une note de taxi dans son pays d’origine. En France aucun de ces messieurs-dames n’emprunterait les transports en commun, c’est juste bon pour la plèbe !
Bonjour, les taxes en tus genres et les impôts excessives sot le cancer de notre pays, nous n’e n sortirons pas. Merci. Bien à vous
Ce sont tous les politiques qui ont gouverné depuis l’avènement de Giscard qui sont responsables… mais, hélas JAMAIS coupables !!! L’Etat, quant à lui, il faut bien qu’il existe… à moins que, mais c’est un autre débat. M. DELSOL, comme à votre habitude, vous touchez du doigt là où ça fait mal et je vous en remercie encore, mais je suis comme JR, je crois que nous ne survivrons pas à ce cancer.
Merci JR d’avoir parfaitement résumé la situation que les Français n’ont toujours pas comprise !