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L’épidémie coûteuse du « quoi qu’il en coûte »

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Les aides et subventions versées par le gouvernement aux uns et aux autres se multiplient en ordre dispersé. Beaucoup sont légitimes pour compenser les préjudices causés par les décisions gouvernementales. Mais certains en profitent de manière indue, par exemple des professionnels de la restauration déjà au bord de la faillite avant la Covid. Ils bénéficient du fonds de solidarité, font payer leur personnel en chômage partiel et empruntent en sachant qu’ils ne pourront pas rembourser. D’autres, qui ont démarré leur entreprise fin 2019, sont à la peine parce qu’ils ne peuvent pas donner de référence comparative sur les mêmes mois de 2019. Certains métiers sont indemnisés et d’autres non, selon les méandres bureaucratiques des nomenclatures gouvernementales.

Le quoi qu’il en coûte fait des émules dans les collectivités locales qui, à leur tour, dispensent sans compter l’argent des contribuables, comme cette ville de la métropole lyonnaise dont le conseil municipal de majorité Les Républicains a voté des crédits non négligeables (300 000€) pour subventionner à 50% les achats chez les commerçants de sa commune.

L’argent est déversé sur les uns et les autres sans précaution et indépendamment du besoin de chacun.

Comme les plans américains successifs qui, en avril 2020, ont permis d’attribuer 1200 dollars par adulte et 500 dollars par enfant, puis encore 600 dollars par personne début janvier 2021, et enfin dans le troisième plan en cours d’exécution 1400 dollars par adulte et par enfant versés à des centaines de millions d’Américains dont les revenus annuels sont inférieurs à 75.000 dollars par personne ou 150.000 dollars par couple marié.

Peu importe le coût. Les responsables politiques endettent les générations futures en faisant croire à leurs électeurs que cet argent ne sera pas remboursé. Pourtant l’argent n’est jamais gratuit et il coûtera cher un jour aux habitants des pays endettés, en inflation, en perte de crédit ou en augmentations d’impôts. Certes, le gouvernement français tient ferme aujourd’hui sur son refus d’envisager des hausses d’impôt, en rappelant que la France est le pays dont les prélèvements obligatoires sont déjà les plus élevés du monde. Mais les temps changent et les gouvernants aussi. Déjà de nombreuses voix s’élèvent pour créer des « impôts Covid » sur les riches, du FMI à de grands patrons comme celui de JP Morgan aux Etats-Unis ou Louis Gallois en France. Et Bruno Le Maire se réjouit de la proposition de Joe Biden, d’instituer dans le monde entier un impôt minimum de 21% sur les sociétés.

En France, quand ces aides anarchiques cesseront, d’autres entreprises en difficulté, qui auraient pu être sauvées par une procédure anticipée de sauvegarde ou d’administration judiciaire, seront placées immédiatement en liquidation. Mais déjà, l’épidémie secrète une avalanche de nouvelles obligations. Les entreprises ne paieront peut-être pas tout de suite plus d’impôts, mais elles seront soumises à beaucoup plus de contraintes réglementaires. Les marchés publics seront en partie réservés à celles qui s’affichent solidaires et d’utilité sociale. La loi climat va en entraver beaucoup. L’argent public n’est souvent versé qu’en contrepartie d’engagements sociaux ou environnementaux des entreprises dont la liberté est ainsi soumise au joug de la puissance publique. Celle-ci s’emparera d’ailleurs sans doute du capital des entreprises qui ne pourront pas rembourser leurs prêts garantis par l’Etat.

Le seul moyen de baisser les dépenses publiques est de rendre leurs responsabilités aux Français

La crise est une occasion supplémentaire pour l’Etat de s’immiscer partout, de contrôler, inciter, interdire, réguler, sanctionner… Le coût le plus important du « Quoi qu’il en coûte » est probablement dans cette intrusion généralisée qui étouffera la société et l’économie, les empêchant de rebondir. C’est particulièrement vrai pour la France dont la société civile est déjà submergée par ce qu’on appelle encore les services publics dont on se demande parfois quels services ils rendent : selon les chiffres de l’Insee, les dépenses publiques représenteront 66,8% du PIB en 2020 et ne baisseront pas de sitôt ! Sauf si nous savons réagir. Le seul moyen de baisser les dépenses publiques est de rendre leurs responsabilités aux Français pour gérer leurs assurances sociales, les services d’éducation proposés à leurs enfants, leurs fournitures énergétiques… Pour ce faire, il faut privatiser, « défonctionnariser », encourager la concurrence entre les assurances, entre les écoles, entre les producteurs d’énergie, les modes de transport, les services à l’enfance et aux personnes âgées…

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Laurent46 14 avril 2021 - 4:13

L’épidémie coûteuse du « quoi qu’il en coûte »
« Le seul moyen de baisser les dépenses publiques est de rendre leurs responsabilités aux Français » !
Faut-il en rire ou en pleurer ? Rendre la responsabilité aux Français à ceux qui majoritairement se complaisent dans le système actuel leur permettant sous prétexte du confinement à ne pas se rendre à leur travail ou ceux oh que nombreux sont-ils qui font parvenir un p’tit mail à leur patron « Chef je suis cas contact » et c’est parti pour une dizaine de jours sans travailler tout en étant payé …. J’en connais qui sont à leur 6 ième semaine et ce juste dans mon petit environnement …. D’autres entrent en politique locale certes majoritairement ce ne sont que des colleurs d’affiches mais une fois en place la folie des taxes, charges et contraintes imbécile sont sur de bons rails même l’augmentation régulière de leurs indemnités. Il ne faut pas déconner « je suis devenu chef » ce qui fait aussi monter considérablement le baromètre de la prétention chez ces individus. Le mal Français n’est pas que dans la politique il est aussi bien ancré dans le paraître et la fainéantise d’une grande, très grande partie de la population. C’est une culture nouvelle en Marche qui s’est progressivement installée depuis 68 pas seulement dû aux évènements de cette période mais aussi aux exemples venus d’en haut, celle des politiques et de la haute fonction publique parisienne qui étale ses avantages sur les ondes de tous les médias et d’en bas, celle de l’arrivée massive de familles d’autres cultures venues pour être assistés et gagner davantage que ceux qui font de la richesse.
Ces deux phénomènes ont largement contribué à instaurer cette nouvelle culture qui ne recherche d’un côté que des profits sans limites et un désintérêt profond du travail de l’autre. Le tout sous des influences particulièrement négatives qui consistent à infantiliser et l’autre mal chronique, féminiser la société entière afin de tuer dans l’œuf comme l’on dit toutes initiatives sortant des chemins tracés par les « colleurs d’affiches » qui se doivent avant tout de préserver leurs acquis.
Renverser cette fuite en avant ne sera pas chose facile il faudra des générations d’autant que dans celles qui viennent il y a un nombre toujours grandissant d’individus qui à 35 ans sont encore chez leurs parents sans jamais travailler et qui aspirent à une retraite dès 50 ans ! et comme de bien entendu sont sous la protection des psy et Compagnie avec le RSA, CMU et tout ce qui va bien pour se complaire dans ce mode qui devrait être placé dans un milieu psychiatrique.

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