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Des pauvres de plus en plus pauvres ?

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Les pauvres sont-ils en train de se multiplier en France ? Prenant un recul nécessaire face au débat de ces dernières semaines sur l’écart entre riches et pauvres, débat provoqué par l’étude de l’INSEE fin août, Nicolas Lecaussin donne des précisions qui donnent à réfléchir.

Les pauvres sont-ils en train de se multiplier en France ? Prenant un recul nécessaire face au débat de ces dernières semaines sur l’écart entre riches et pauvres, débat provoqué par l’étude de l’INSEE fin août, Nicolas Lecaussin donne des précisions qui donnent à réfléchir.

D’après une étude de l’INSEE publiée fin août, les Français seraient de plus en plus pauvres et les inégalités ne feraient que s’accroître. Environ 8.2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, avec 954 euros par mois, voire moins. L’écart entre le niveau de vie des plus pauvres et celui des plus riches se creuse par rapport à 2008. « Le niveau de vie des 10% de personnes les plus modestes est inférieur à 10 410 euros annuels », décrit l’INSEE. Ce qui traduit une baisse par rapport à 2008. Cette tendance va à l’inverse de celle observée entre 2005 et 2008. Quant au niveau de vie des 10% les plus aisés, il est supérieur à 35 540 euros annuels en 2009, soit en augmentation par rapport à 2008.

Ces statistiques appellent néanmoins quelques remarques. Premièrement, si elles correspondent effectivement à la réalité, nous avons affaire à un véritable échec de l’Etat Providence, dont le rôle déclaré est de faire baisser la pauvreté et de réduire les inégalités. On peut justement se demander où passent les 54 % du PIB de dépenses publiques si l’Etat n’est même capable d’enrayer le nombre de pauvres.

Rappelons aussi que ces statistiques sont données par l’INSEE qui jouit d’un monopole en France. Contrairement à d’autres pays, aucun organisme ne dispose des données nécessaires pour faire ce genre d’étude. Or, en regardant plus attentivement les tableaux proposés par l’INSEE, on remarque que le taux de pauvreté le plus élevé correspond aux individus les plus jeunes (étudiants : 20.3 % et « autres inactifs de plus de 18 ans qui ne sont pas chômeurs » : 30.3 %). Pour ce qui est des retraités, leur taux de pauvreté est de 9.9 %, le plus bas avec celui des actifs occupés (salariés) : 6.3 %. Ces différences doivent relativiser la portée des chiffres. Il est normal de frôler souvent la pauvreté lorsqu’on est encore jeune. L’important c’est d’en sortir avec l’âge et l’expérience professionnelle.

De plus, d’après l’OCDE (Rapport Croissance et inégalités, 2008), la pauvreté et les inégalités en France seraient moins importantes que dans les autres pays membres de l’organisation. Les 10 % les plus pauvres en France auraient des revenus 25 % plus élevés que la moyenne des pays de l’OCDE. Concernant les inégalités, d’après le coefficient de Gini (c’est la mesure du degré d’inégalité de la distribution des revenus dans une société donnée, le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 signifie l’égalité parfaite (tout le monde a le même revenu) et 1 signifie l’inégalité totale (une personne a tout le revenu, les autres n’ont rien), la France est à 0.29 alors que la moyenne de l’OCDE se situe à 0.31. Entre les années 1980 et la fin des années 2000, les inégalités en France ont baissé de 0.1 % alors qu’elles ont augmenté de 0.3 % en moyenne dans les autres pays membres. Calculer la pauvreté et les inégalités sur une très courte période ne signifie strictement rien. C’est la longue période qui est importante ainsi que les possibilités de sortir de la pauvreté.

En conclusion, il y aura toujours des pauvres et des riches, avec des écarts variables. Mais l’important est la possibilité pour les pauvres de devenir riches : la mesure statique des inégalités ne permet pas de mettre en évidence la promotion sociale.

C’est pourtant bien celle-ci qui fait le progrès social, et c’est la liberté économique qui la crée.

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4 commentaires

Anonyme 16 septembre 2011 - 8:09

Prise en compte pour le calcul
Intéressante analyse qui incite à approfondir cette étude. Par exemple, qu’entend-on par revenu inférieur à 10 410 euros annuels et comment est-il recensé ? Ainsi tel retraité figurant en théorie dans cette catégorie (il ne paie aucun impôt sur le revenu) n’en possède pas moins un appartement de 70 m2 dans la capitale et une imposante maison secondaire en province. Pour ces deux propriétés il paie régulièrement les taxes foncières. Combien sont-ils ces « pauvres » qui grossissent les statistiques ?

JM

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Anonyme 16 septembre 2011 - 2:08

cacher ces statistiques
les statistiques quand elles dérangent on les met en doute: Il suffit d’émettre un petit soupçon de partialité pour l’INSEE qui aurait le monopole histoire de faire comprendre qu’il y aurait un peu de manip. Comme si la loi interdisait à d’autres organismes de faire des comparaisons!

Bon de toute façon il y a pire ailleurs : l’OCDE nous le dit. Le pauvre est content de le savoir et se sent moins pauvre. Petite question? qui fait partie de l’OCDE? Que des pays au fort niveau de vie? oui c’est sûr le Chili,la Pologne,la Grèce sont des pays en pointe dans ce domaine.

Bref beaucoup de mauvaise fois dans cet article.

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Anonyme 17 septembre 2011 - 5:31

seuil de pauvreté
C’est toujours la même chose : il existe au moins deux définitions de ce seuil, et on ne sait jamais laquelle est retenue dans ces études : avec ou sans les redistributions sociales? Ca fait une sérieuse différence.

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Anonyme 19 septembre 2011 - 5:26

Parfaitement ! Mais cela fait
Parfaitement ! Mais cela fait parti de la désinformation à la française. L’autr’e question est 954 par … qui ? Par personne ? Dans ce cas un père de famille avec deux enfants et femme au foyer serait pauvre à partir de 3800 E/ mois ??? C’est une autre précision systématiquement occultée.

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