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Comment la politique de l’offre a redressé la Grèce

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Le 21 mai dernier, le parti de centre-droit Nouvelle Démocratie mené par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a remporté les élections législatives avec 40,79 % des voix, en augmentant son score de presque 1 point par rapport aux dernières législatives de 2019. De son côté, le parti de gauche radicale Syriza dirigé par l’ancien Premier ministre Alexis Tsipras n’obtient que 20,07 % des suffrages, soit une baisse de plus de 11 points. La politique menée par le centre-droit est donc plébiscitée par une grande partie des électeurs grecs. Un article du Wall Street Journal rappelle l’évolution de la situation grecque et les réformes menées qui permettent une nette amélioration de l’économie et des finances.

La Grèce était à l’épicentre de la crise de la dette souveraine de la zone euro qui a débuté en 2010. Deux plans de sauvetage ont suivi, en 2010 et 2012, financés par les gouvernements européens, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international. Ils étaient assortis de conditions pénalisantes, notamment de fortes augmentations d’impôts, de réductions de dépenses qu’Athènes a à peine mises en œuvre et d’une déréglementation économique, en grande partie ignorée. Le résultat a été une contraction économique d’environ 25 %. Le fiasco a culminé en 2015 avec l’élection de M. Tsipras. Il a promis aux électeurs un meilleur accord avec des conditions moins onéreuses. Au lieu de cela, il a déclenché une nouvelle crise qui a nécessité un troisième plan de sauvetage.

Pendant tout ce temps, des économistes aux États-Unis et en Europe ont déclaré que la Grèce devait abandonner l’euro, en utilisant une drachme restaurée et dévaluée afin de ramener le pays à la prospérité, tout en gardant ouvertes les vannes des dépenses publiques. Mais les Grecs semblent apprécier l’euro précisément parce qu’il a mis fin aux nombreuses dévaluations de leur Banque centrale dans le passé.

En 2019, la droite gagne les élections et le Premier ministre Mitsotakis décide de changer de cap. Il met ainsi en place des réformes visant à stimuler l’investissement privé. Il a ramené le taux d’imposition maximal des sociétés de 29 % à 22 %. Les faibles impôts sur les gains en capital (15 %) et les dividendes (5 %) ont encouragé l’investissement. Une réforme des retraites a permis d’alléger le lourd fardeau des retraites sur le budget. La croissance économique, la réforme fiscale et la baisse des dépenses ont permis à la Grèce de rembourser par anticipation les prêts accordés dans le cadre du plan de sauvetage du FMI, et Athènes est sur le point d’obtenir une bonne cote de crédit pour la première fois en 13 ans.

Le programme de stabilité grec prévoit une baisse de la dette qui serait inférieure à celle de l’Italie en 2026. Déjà, en deux ans, la dette est passée de 206,3 % du PIB en 2020 à 171,3 % en 2022. Elle est annoncée à 135,2 % en 2026. Les dépenses publiques baissent également, de 60,1 % du PIB en 2020 à 52,5 % en 2022, soit 5,6 points de moins que le taux des dépenses publiques françaises.

M. Mitsotakis a estimé que la Grèce avait besoin de plus d’esprit d’entreprise et d’investissements privés ainsi que de finances publiques assainies. Les électeurs semblent être d’accord et satisfaits de son bilan. La Grèce est un exemple pour la France. Une économie en difficulté qui se redresse en ignorant les prescriptions keynésiennes et en se concentrant sur l’offre.  Un exemple pour les responsables politiques également. Un parti de droite qui gagne en offrant des opportunités économiques plutôt qu’en imitant la gauche en matière de dépenses. Voilà de quoi s’inspirer pour réformer la France.

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7 commentaires

Bern 30 mai 2023 - 10:22

Bravo bravo mille fois bravo
Qu’attendons nous!!
Bizarre nos médias n’en parlent pas !!

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Trescher 20 août 2023 - 5:22

Pour passer plusieurs mois par an en Grèce, j’observe qu’ils bossent beaucoup, avec des amplitudes horaires incomparables aux nôtres et plutôt dans la bonne humeur! Pas de problèmes, que des solutions ! Les entreprises ne semblent pas étouffées par des normes en tout genre qui les freinent et les assassinent. Un pur bonheur comparé à la France qui est devenu un pays d’assistés, d’envieux et de fainéants avec que des droits et pas de devoirs biberonnés à une idéologie mortifère et un exemple au sommet des plus déplorables, pénalisant à l’extrême et immoral.

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Picot 30 mai 2023 - 12:18

Certes, mais qui veut redresser la France en vérité? Certainement pas la Macronie qui fait tout pour la mettre par terre.

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Albatros 31 mai 2023 - 1:05

Il serait grand temps que la droite dite « de gouvernement » se réveille en France et propose un véritable programme économique de bon sens, si ce n’est libéral ! Il faut que ces gens aient le courage de présenter une vision et des projets en capacité de nous déprendre de la drogue dure qu’est l’étatisme omniprésent.
Ce sera difficile tellement les discours de tout le spectre politique sont devenus quasiment tous collectivistes, voire carrément communistes en France.
Et qui pour démentir, démonter, atomiser les conneries de cet imposteur de Pisany-Ferry ?

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PhB 31 mai 2023 - 4:27

Comment redresser les irréductibles gaulois avec leur coq sur le tas de fumier

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Michel le Rouméliote 4 juin 2023 - 9:29

Mitsotakis a été réélu dans l’indifférence générale avec une abstention de près de 40%, dans un pays où le vote est obligatoire ! L’économie grecque ne s’est redressée que dans les tableurs Excel des statistiques. La consommation des ménages a chuté de plus de 30% en dix ans. Entre 2009 et 2020, la moitié des exploitations agricoles familiales ont fermé leurs portes (voir le dernier recensement agricole qui vient d’être publié sur le site de l’ELSTAT). Les centres-villes sont désertés, sales et remplis de sdf et de migrants. Le prix de l’énergie a bondi. Le tourisme, comme l’agriculture et l’élevage, ne rapporte qu’à quelques grosses sociétés. Le tossu économique de TPE est en voie d’éradication. La jeunesse fuit à l’étranger (près d’un million de personnes entre les recensements de la population de 2011 et de 2021). La démographie est catastrophique et le pays est submergé de migrants. L’insécurité, les trafics de drogue et autres ont explosé, a.ors que la Grèce était il y a 30 ans, le pays le plu sûr d’Europe ! Le pays a été détruit par les politiques de la troïka, voilà la réalité et ce qui attend la France si elle suit les politiques européennes. Je précise que je connais la Grèce depuis 51 ans, que je parle, lis et écrit le grec moderne, donc que j’ai accès aux sources originales.

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MDA 20 août 2023 - 11:03

Un redressement qui ne profite pas au peuple n’est que la prospérité du capital.

La finalité de l’activité économique est que tout le monde en tire un bénéfice, quel qu’il soit…

Ce n’est pas le cas en Grèce…

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