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Après chaque Sommet on tombe d’un peu plus haut

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Après Cannes… Le spectacle s’est terminé en apothéose, mais que restera-t-il de ce sommet ? On y a surtout parlé de l’Europe, et bien peu des problèmes mondiaux. Pour Nicolas Lecaussin, ce sommet a été, comme tant d’autres, stérile voire nocif.

Quelle complaisance de la plupart des médias français pour les vedettes de Cannes ! On est allé jusqu’à ce sommet médiatique que fut l’interview conjointe des deux grands présidents ! Pourtant, il n’y avait pas de quoi pavoiser, puisqu’à Cannes, comme à Bruxelles, comme à Deauville, il n’y a eu aucune décision digne de ce nom, si ce n’est pour étriller les pauvres grecs et pousser Berlusconi vers la sortie. La situation économique et financière mondiale ne cesse d’empirer et après chaque sommet on tombe de haut.

Un sommet mondial très « européen »

Avec quelque naïveté on pourrait attendre du G20 qu’il s’intéresse aux problèmes mondiaux, comme la réforme du système monétaire, la réglementation bancaire, le financement des uns grâce aux investissements des autres, le statut du FMI, etc.

En fait, l’annonce du referendum grec a été une excellente occasion de centrer les débats sur les problèmes européens et notamment l’avenir de l’euro.

En septembre, les dirigeants européens avaient fixé 6 semaines pour « sauver l’euro ». A Cannes, on déclare que la Grèce peut sortir de l’euro si elle le souhaite. Fin octobre, à Bruxelles, on décide le renforcement du Fonds Européen de Solidarité Financière (FESF) destiné à aider les Etats les plus endettés à poursuivre leur endettement, mais à meilleur compte. On prévoit alors d’aller au-delà de 1 000 Milliards d’euros, sous forme de garantie (et non plus de caution). On espère que l’argent viendra aussi des pays tiers qui ont une croissance économique forte, comme la Chine. A Cannes, et à l’heure actuelle, aucun milliard n’a été donné par ces pays et le Fonds peine à trouver son argent et son utilité.

Ce Fonds était censé rassurer les marchés concernant l’Italie. C’est le contraire qui s’est produit, les taux d’emprunt de l’Italie ont augmenté et ils représentent aujourd’hui le double de ceux de l’Allemagne tandis que les banques se précipitent pour se débarrasser des obligations italiennes. De plus, ce Fonds devait rassurer aussi concernant la recapitalisation des banques. Or, au même moment, le Conseil de stabilité financière tire le signal d’alarme concernant le risque systémique qui pèse sur de nombreuses banques européennes, dont quatre grandes banques françaises.

Pire même, la croissance économique est en chute libre dans la zone euro : 0.4 % au dernier trimestre 2011 et les prévisions sont encore plus pessimistes et font craindre une récession dans plusieurs pays dont la France. Faut-il organiser un Sommet afin de faire revenir la croissance économique ?

Le « couple franco-allemand » est-il toujours solide ?

On ne cesse de vanter l’extraordinaire entente entre ces deux pays pour sauver l’Europe. C’est pour le moins exagéré. Depuis l’Accord du 22 juillet, la France voulait agir auprès de la Banque centrale européenne pour qu’elle refinance les banques européennes en émettant de la monnaie. L’Allemagne s’y est opposée.

La France augmente les impôts, l’Allemagne les baisse.

Angela Merkel accélère le démantèlement de l’Etat Providence et ne veut pas enrayer la prospérité économique et la compétitivité de son pays, Nicolas Sarkozy s’entête à sauver le modèle social français avec les charges sociales qu’il implique.

Le style de gouvernement lui-même est contrasté : en bonne démocrate, la chancelière demande aux parlementaires le feu vert pour agir, tandis que le Président français impose à sa majorité (souvent sans l’en avertir) et à son pays des mesures conçues à l’Elysée, et portées par Matignon. D’un côté la recherche du consensus, de l’autre la souveraine volonté des dirigeants.

Les Sommets coûtent cher

Enfin, organiser ce genre de grandes messes pour montrer aux peuples l’énergie et la compétence des dirigeants représente un coût lourd à supporter pour les contribuables. Le Sommet à Cannes c’était 33 délégations avec plus de 3 000 personnes et aussi environ 3 000 journalistes. On dit que 28 millions d’euros ont été dépensés par le quai d’Orsay pour son organisation. Face à ces largesses, n’est-il pas indécent de demander aux Français de se serrer la ceinture ?

Il ne fallait rien attendre de Cannes. Ainsi personne n’aura été déçu.

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4 commentaires

Anonyme 13 novembre 2011 - 7:23

G20
INDESCENT C’EST BIEN LE MOT QUI CONVIENT ! POUR LE PEUPLE SE SERRER UN PEU PLUS LA CEINTURE C’EST NORMAL

EVIDEMENT ON NE CONNAITRA PAS LE COUT DE CETTE OPERATION NÉGATIVE

TOUT EST FLOU ON NE SAIS PLUS Où ON VA

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Anonyme 13 novembre 2011 - 2:50

g20 et les riches
la population cannoise a beaucoup soufert d’un g20 qui a paralysé l’économie de la ville pendant 4 jours . la population a été contrainte de prendre des vacances non payées par ces messieurs du g 20 .

vous vous indignez de taxer les riches mais comment accèpter le gaspillage des nantis pendant que les jeunes sont au chomage et les vieux ont des retraites minables .

je pense que quand on gagne 50000 minimum d’euros par mois on peut aprés impot vivre avec 10000 par mois,

alors que le smicar a 1200 euros par mois pour tout payer et finir son mois sur des privatisations vitales.

je ne sais pas qui vous êtes l’ieref mais je crois que vous êtes des nantis.

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Anonyme 14 novembre 2011 - 9:30

G20
Il faut nettoyer les écuries d’Augias , vite ‘

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Anonyme 14 novembre 2011 - 10:27

relations franco-allemandes
Il ne faut pas se faire d’illusions. L’equilibre est faveur de l’allemagne. Nous avons basé notre croissance sur le tertiaire : comment finansons nous les produits que nous importons ?…

Il ne faut pas oublier non plus le poids du passé dans le comportement allemand. Ceux-ci se souviennent de la République de Weimar, de l’hyper-inflation et bien entendu du nazisme.

D’ou un comportement vertueux de bonne ménagère et un surcroit de démocratie…

L’allemagne dicte plus ou moins ses volontés… Normal c’est elle qui paye.

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