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Le cognac, les véhicules électriques, la Chine et le protectionnisme

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La Chine a imposé des mesures antidumping provisoires sur les importations de certains spiritueux en provenance de l’Union européenne (UE), ciblant des groupes français comme Rémy Cointreau, Pernod Ricard et le géant LVMH, propriétaire de la marque Hennessy. Ces mesures constituent des représailles au projet de droits de douanes sur les véhicules électriques chinois adopté par les Vingt-Sept et illustrent le très classique risque associé à toute mesure protectionniste où l’Etat protège un secteur d’activité au détriment d’un autre sujet à des représailles des pays ciblés. A partir du 11 octobre, les importateurs de spiritueux devront fournir ce que le ministère chinois du Commerce décrit comme des dépôts de garantie aux douanes chinoises lors de l’achat de leurs produits originaires de l’UE.

« Les autorités françaises ne peuvent pas nous abandonner et nous laisser seuls face à des rétorsions chinoises et qui ne nous concernent pas », a affirmé le Bureau national interprofessionnel du Cognac, insistant sur l’effet « catastrophique » de ces taxes sur la filière. Le président français Emmanuel Macron a déclaré lors d’une conférence à Berlin la semaine dernière que les droits de douanes sur les véhicules électriques étaient nécessaires selon lui pour préserver des conditions de concurrence équitables. L’Allemagne, dont les groupes automobiles sont très implantés en Chine, s’est opposée à ces mesures, mais a été mise en minorité parmi les Vingt Sept, même si plusieurs pays ont dit redouter une guerre commerciale avec Pékin.

Ce bras de fer sur les véhicules électriques (dont les ventes oscillent en fonction à la fois des décisions des pouvoirs publics sur les subventions auxquelles elles ouvrent droit, et des déceptions des consommateurs en matière d’autonomie et temps de rechargement), s’inscrit dans un contexte qui voit aussi l’Union européenne programmer l’interdiction de la production de véhicules à moteur à combustion à partir de 2035. Un objectif irréaliste et qui aurait des conséquences catastrophiques sur le secteur automobile européen à la fois en termes d’emplois, de souveraineté et de technologie, a averti pour la première fois, mardi, le principal bloc politique représenté au Parlement européen, le Parti populaire européen (centre-droit). Le PPE et les groupes plus à droite disposent d’une majorité au sein du Parlement européen pour soutenir un assouplissement des règles, mais les 27 États membres de l’UE devraient également donner leur accord.

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