En 1998, dans le film Primary Colors, sur la campagne de Bill Clinton pour les primaires du parti démocrate de 1992, il y avait une scène avec le futur président face à une assemblée d’ouvriers travaillant dans des secteurs victimes de la désindustrialisation et de la concurrence asiatique. Il parlait de la mondialisation, de la plus grande compétitivité des pays où le coût de la main-d’œuvre était bas, et présentait la formation professionnelle des travailleurs comme une solution miracle, la voie idéale des économies développées pour parer au chômage de masse. Cette séquence donne une assez bonne idée de ce que sont devenues les politiques publiques de formation continue en Occident, et en France plus qu’ailleurs : un mantra politique coûteux dont l’utilisation est mal contrôlée et dont les objectifs ne sont que rarement atteints.
Nous nous concentrerons ici sur la formation des salariés et des demandeurs d’emplois, à l’exclusion de l’apprentissage, sujet déjà évoqué par ailleurs.
Un mantra politique aux résultats décevants
En 2021, les dépenses totales liées à la formation professionnelle s’élevaient à 28,2 Mds€ dont seulement 6,4 % (1,8 Mds€) supportés par les ménages, le reste l’étant par les opérateurs de compétences (un tiers soit 9,3 Mds€), l’Etat (7,4 Mds€ soit 26,3 %), les régions (3,4 Mds€ soit 12,3 %) et d’autres organismes, principalement Pôle emploi, possédant une mission de service public.
Le compte personnel de formation est le principal outil permettant à tous de se former tout au long d’une vie professionnelle, en accumulant des droits au paiement d’une formation à hauteur de 500€ par an, plafonnés à 5000€. L’intéressé n’y participe que très faiblement (2,6 %), moins de 3 % des formations possèdent une durée supérieure à 500 heures et 16 % des dossiers acceptés concernent le financement du permis de conduire : on peut en déduire que son impact est très modeste.
Selon une enquête diligenté par France compétences elle-même, les demandeurs d’emploi n’étaient de 27% à estimer que le CPF leur avait permis de trouver du travail et les salariés, eux, n’étaient que 43 % à penser que la formation qu’ils avaient suivie avait eu un impact sur leur manière de travailler. Les réponses sur l’augmentation des performances au travail (30 %), l’accomplissement de nouvelles tâches ou une meilleure aptitude pour prendre des initiatives (22 %), ne révèlent pas non plus d’effet bénéfique majeur.
La formation professionnelle des demandeurs d’emplois (7,9 Mds€ annuels de dépenses publiques) est majoritairement couverte par le PIC (plan d’investissement dans les compétences) qui n’a pas non plus fait preuve d’une grande efficacité.
Echec du plan de retour à l’emploi des chômeurs de longue durée
Avec le rebond de croissance observé juste après la pandémie, des tensions sont apparues sur le marché de l’emploi, motivant le Gouvernement à réformer les règles de calcul des droits à l’assurance chômage pour tenter de s’attaquer, au moins partiellement, à toutes les raisons qui pousseraient à ne pas vouloir retrouver un travail. Cette action comportait un volet pour les chômeurs de longue et très longue durée – inscrits depuis plus de 12 et 24 mois à Pôle emploi sur les 15 et 27 derniers mois – chiffré à 400 M€ (au sein d’un plan de réductions des tensions de recrutements de 1,4 Mds€).
Dans cette optique, 1,1 millions de chômeurs ont été recontactés par Pôle emploi pour leur proposer des formations préalables au recrutement sur postes en tension, des périodes d’immersion professionnelles ou des ateliers de formation spécifiques.
Comme le note la Cour des comptes, sur 35 000 places en « action de remobilisation », seules 16 000 ont été pourvues, le taux de présence des personnes convoquées oscillant entre 40 et 60 % selon les périodes. Même insuccès pour les contrats de professionnalisation : seules 4500 embauches se sont concrétisées pour une cible initiale de 30 000.
Le plan s’avère être un échec puisque le taux de retour à l’emploi des chômeurs de longue durée ne dépasse pas 6,6 %, un chiffre qui tombe à 2,8 % pour les bénéficiaires du RSA et de l’ASS (allocation de solidarité spécifique).
D’une manière générale donc, les politiques publiques de formation professionnelle ne brillent pas par leur efficacité. Or elles sont directement financées par les entreprises via la contribution unique à la formation professionnelle, une taxe calculée sur l’ensemble des rémunérations des salariés et dont le taux oscille entre 0,55 et 1%, selon la taille de la société.
Il est évident aussi qu’elles sont déconnectées des besoins du secteur privé. La suppression de la taxe, des incitations fiscales à la formation des salariés (pour les entreprises directement ou par le canal des branches si elles le souhaitent), la réduction, aussi, des maximas sociaux afin qu’ils restent inférieurs au smic, seraient de bonnes mesures. C’est-à-dire, comme l’Iref le recommande souvent, libérer, responsabiliser tous les acteurs concernés.
3 commentaires
Et ce montant ne comprend que les aides spécifiques là dessus il faut rajouter toutes les aides sociales le coût de la santé mieux remboursée que pour ceux qui travaillent. Quand nos abrutis de soit disant gestionnaires d’un pays jusqu’aux derniers Maires venus auront compris que toute cette masse venue d’ailleurs, des zones ou pas dont font parti ne déplaise beaucoup de femmes volontairement isolées avec enfants, tous de la génération de Macron et plus récente ne veulent pas ou plus travailler quoi qu’ils disent ou fassent ou que certains leurs demande de traverser la route. C’est la nouvelle culture Républicaine il leur faut avant le bac un appartement avec tout le confort, bientôt une voiture dès17 ans et les aides nécessaires pour payer tout cela sur le dos de ceux qui triment. Autrefois il n’y a pas si longtemps que cela on nous mettait au travail au moins 1 mois pendant les vacances pour payer le + et la mobylette oula voiture aujourd’hui on glande durant les « grandes vacances » mais aussi lors des autres vacances créées pour aller nécessairement aux sports d’hiver, faire carnaval et autres escapades pour lesquels il y a de l’argent mais pour payer les études ou pour aller quelque peu au travail le problème est bien différent, il ne faut pas pousser.
Etude révélatrice. On est en droit de se demander si quand l’état s’occupe d’un problème il ne fait pas que l’agraver! (… oui on le savait déjà !)
Pour réindustrialiser le pays, le mieux que pourrait faire l’état serait de former 50% des fonctionnaires pour les reconvertir dans les emplois en tension du privé !
Avantages:
– Baisse des charges sur les entreprises et sur les citoyens, donc gain en compétitivité.
– Arret de la politique migratoire stupide justifiée par le principe imbecile des « emplois que les français ne veulent pas faire ».
La France est sous le joug administratif jacobin … donc du communisme.
Le mensonge, la manipulation et l’endettement du pays sont les 3 mamelles de la France communiste …!!