Nous supportons aimablement les 6 millions de décès annuels dans le monde de bronchopneumopathies obstructives chroniques et d’infections des voies respiratoires inférieures (source OMS). Et là, tout à coup, l’univers tremble de peur, s’effondre d’anxiété, s’enferme, se terre, refuse de travailler…parce qu’il y a un mauvais virus qu’on ne connaît pas. Il n’a rien à voir pourtant avec nos anciennes épidémies de suette anglaise, typhus, variole, grippe pulmonaire et autre choléra qui décimaient parfois la moitié de la population des villes, quand pour le moment le nombre de morts en France représente moins de 2% du nombre de morts annuels. Certes ce chiffre augmentera. Mais comment la peur a-t-elle pu conduire aussi vite à immobiliser le monde ?
Jean-Philippe Delsol
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Jean-Philippe Delsol
Docteur en droit et licencié ès lettres, Jean-Philippe Delsol est avocat au Barreau de Lyon spécialisé en droit des sociétés et fiscalité internationale. Fondateur du cabinet Delsol Avocats, il est Président de l’IREF. Auteur de plusieurs livres, dont « A quoi servent les riches », il est un interlocuteur privilégié des médias sur les sujets touchant à la fiscalité, au patrimoine et à l’entreprise. Autres ouvrages publiés : Au risque de la Liberté (FX de Guibert, 2007), Pourquoi je vais quitter la France (Tatamis, 2013), Anti-Piketty (libréchange, 2015), L’Injustice fiscale (Desclée de Brouwer, 2016), Eloge de l'inégalité (Manitoba/les belles lettres, 2019), Civilisation et libre arbitre, Desclée de Brouwer, 2022
L’Etat a mis en place un fonds de solidarité pour attribuer aux travailleurs indépendants et libéraux en difficulté une subvention de 1500€ susceptible d’être portée à 2 000€ dans certains cas. Pour alimenter ce fonds à hauteur des 2 milliards estimés nécessaires, le ministre de l’Action publique fait appel à la générosité. « Je lance un grand appel à la solidarité nationale, dit-il. Beaucoup de particuliers ou d’entreprises nous demandent comment participer et nous aider. Tous ceux qui le souhaitent pourront le faire prochainement, via une plateforme de dons que nous allons mettre en ligne. Pour ceux qui le peuvent, notamment pour les entreprises dont l’activité continue ou qui sont le moins affectées, c’est une façon d’apporter leur contribution à l’effort de solidarité de la nation envers ceux qui sont dans les situations économiques les plus difficiles ».
2 000 milliards ! 2000 milliards… qui dit mieux ? Aux enchères du coronavirus, ce sont les Etats-Unis qui l’ont emporté en volume de l’enveloppe de secours. L’Europe a mis 1 000 milliards, mais ses pays membres ont également contribué. L’argent public coule à flots et la planche à billet fonctionnera sans limites.
D’une certaine manière, avec le coronavirus nous vivons en grand, en collectif, le combat de la famille Lambert contre la mort. Faut-il tout faire, tout entreprendre pour sauver des vies ? Cette question n’obtiendra sans doute jamais de réponse absolue. Elle est terrible car dans le principe il est évident qu’il faut tout faire pour sauver des vies, pour sauver toute vie. Et en même temps, l’imperfection humaine trouve ses limites jusque dans son combat contre la mort.
La Chine a réussi le tour de force d’étendre au monde son modèle de contrôle social au prix d’une épidémie. Et M. Macron qui en rêvait a saisi l’occasion dans son discours de ce 12 mars. L’Etat déjà surpuissant prend en mains les manettes qui lui manquaient. En attendant peut-être de confiner tout le monde chez soi, il demande aux : « personnes âgées de plus de 70 ans… de rester autant que possible à leur domicile ». Mais rassurez-vous, elles sont autorisées, par exception, à « sortir de chez elles pour faire leurs courses, pour s’aérer, mais elles doivent limiter leurs contacts au maximum ». Les enfants, transmetteurs sains, ont été envoyés dans la rue, dans les cafés ou chez les papis-mamies qui n’ont pas le droit de sortir mais qui pourront être infectés à la maison. Mais sans tarder, le gouvernement s’est aperçu de l’erreur et l’a rectifiée en fermant tous les cafés et restaurants et en recommandant d’utiliser si peu que possible les transports en commun. Pas de problème pour le président et ses ministres qui ont des cuisines privées et des chauffeurs !
Seule la responsabilité individuelle peut lutter efficacement contre les dérives numériques
Actuellement et selon la directive européenne sur l’e-commerce du 8 juin 2000, transposée en France par une loi du 6 mai 2004, lorsqu’un contenu considéré comme illicite apparaît sur le site des plateformes d’hébergement , celles-ci « ne peuvent pas voir leur responsabilité civile engagée … si elles n’avaient pas effectivement connaissance de leur caractère illicite ou de faits et circonstances faisant apparaître ce caractère ou si, dès le moment où elles en ont eu cette connaissance, elles ont agi promptement pour retirer ces données ou en rendre l’accès impossible. » (article 6).
COLLOQUE ANNULE
Madame, Monsieur,
Dans le cadre des « Entretiens des Libertés », Contribuables Associés, l’IREF et l’ALEPS vous convient à un colloque sur le thème :
« L’avenir du libéralisme dans la politique de la France »
Un conseil des ministres a été réuni ce samedi 29 février pour statuer sur la propagation du coronavirus. En réalité, il semble bien que le but principal était de décider de mettre en œuvre l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites sans débat. Et en sus le gouvernement en a profité pour décider d’annuler tous les rassemblements « en milieu confiné » de plus de 5 000 personnes jusqu’à nouvel ordre et se permettre d’interdire également d’autres rassemblements en milieu ouvert quand ils occasionnent « des mélanges avec des populations issues de zones où le virus circule ». Le ministre Olivier Véran a d’ailleurs expliqué : « Ces mesures sont provisoires et nous serons sans doute amenés à les faire évoluer, ce sont des mesures contraignantes et nous souhaitons paradoxalement qu’elles durent un peu, parce que cela voudrait dire que nous parvenons à contenir la propagation du virus. » Un moyen, si nécessaire, d’empêcher des manifestations contre la réforme des retraites en même temps que le gouvernement veut la faire adopter en force.
Ces deux mesures sont pourtant peu justifiées :
L’OCDE poursuit ses projets d’uniformisation de l’impôt sur les sociétés dans le monde. Selon de récentes informations, les études en cours devraient l’amener à proposer que pour partie les profits des multinationales soient réaffectés aux pays où elles ont des activités et qu’elles soient toutes assujetties à un taux d’imposition minimum de 12,5 %. Ces réformes feraient supporter, aux 27 000 entreprises concernées dans le monde, 100 milliards de dollars d’impôt en plus chaque année, soit 4 % de recettes d’impôts sur les sociétés en sus pour les Etats. Les grandes entreprises numériques – GAFA- pourraient être particulièrement visées en les imposant là où elles ont leurs clients.
L’affaire Griveaux pose de nouveau la question des liens entre morale et politique où pour le moins la confusion est à son comble.