Les élections françaises concernent-elles, malgré tout, l’avenir de l’Europe ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui puisque c’est autour de la démocratie française, de la fiscalité française, de la campagne française,…
Jacques Garello
Jacques Garello
Professeur Emeritus à l'Université d'Aix-marseille III, fondateur de l'Université d'été de la nouvelle économie.
Des prix Nobel d’économie spécialistes du SMIC, incapables de dire si le SMIC crée du chômage ou non… Curieuse approche de ces trois économistes : David Card (UCLA Berkeley), Joshua Angrist (MIT) et Guido Imbens (Stanford). Le comité Nobel les a couronnés principalement pour leurs travaux sur les effets de l’imposition d’un salaire minimum. A première vue, disent-ils, il y a une corrélation statistique entre SMIC et chômage : nul doute que les deux croissent simultanément. Mais, s’empressent-ils de préciser, cette corrélation ne permet pas d’établir un lien de causalité : est-ce le SMIC qui crée le chômage, ou le chômage qui conduit les autorités à créer le SMIC ? L’argumentation en faveur de cette thèse, contraire à ce qui se dit en général dans le monde des économistes, est assez spécieuse : quand il y a trop de chômeurs, la concurrence à l’emploi est plus vive, donc le niveau des salaires tend à s’abaisser, donc les autorités sont obligées d’intervenir et d’imposer un SMIC. Pourquoi cette curieuse argumentation, sachant qu’on fuit le vrai débat qui est celui de l’effet d’une hausse ou d’une baisse du SMIC existant sur l’emploi ? D’autre part l’intervention des autorités sur le marché du travail peut s’en tenir à des niveaux de SMIC très faibles (c’est le cas aux Etats Unis) ou très élevés, proches du salaire médian (c’est le cas en France).
Le coronavirus a mis la mondialisation en accusation. Un virus venu de Chine, diffusé par des touristes et des gens de tous pays, y compris des immigrants. Des masques, des tests, des médicaments venus d’ailleurs, rançon de notre dépendance du reste du monde : pourquoi ne pas vivre heureux à l’intérieur de notre Hexagone, voire d’une Europe réduite à sa plus simple expression ?
L’un des piliers d’une réforme libérale est la réduction des dépenses publiques. Mais on ne peut, comme l’ont fait de nombreux « gilets jaunes », réclamer à la fois cette réduction et souhaiter davantage de services publics. Pourquoi d’ailleurs tant de services publics, d’administrations, de fonctionnaires dans notre pays ? C’est, dit-on, parce qu’ils sont indispensables pour produire des biens publics. Je propose de prendre la séquence à l’envers. Existe-t-il des biens publics [[Le concept de bien public n’a rien à voir avec celui de bien commun, ensemble des conditions qui permettent l’épanouissement de l’individu, son accomplissement en tant que personne, au sein de la société. Le bien commun, n’a d’ailleurs rien à voir avec l’intérêt général, dont le théorème d’Arrow a démontré la vacuité. Mais, dans le discours politique, on mêle imprudemment, parfois volontairement, bien public, bien commun et intérêt général : autant de piliers de la « justice sociale ».]] ? La théorie économique n’en repère que très peu – au contraire semble-t-il de la science politique ou juridique. S’il y a peu de biens publics, nul besoin d’autant de services publics ; ils n’existent qu’à titre subsidiaire. D’ailleurs les biens publics doivent-ils être produits par des monopoles publics ? Il va de soi que réduire la sphère des services publics c’est obligatoirement diminuer les dépenses publiques payées par l’impôt et autres prélèvements obligatoires. Je crois donc nécessaire de remonter à la source des dépenses publiques : les biens publics.
J’ai compris que compte tenu de mon âge j’ai eu le privilège de connaître le Président et d’apprécier tout ce qu’il a fait pour les Français pendant ses vingt ans de carrière politique. Oui, je peux apprécier, mais je n’apprécie pas beaucoup, et je vais aller une fois de plus contre la pensée unique qui le découvre avec émerveillement et lui réserve de belles oraisons funèbres.
« Jamais je ne me suis rêvé en Président de la République ». C’est ce qu’on peut lire dans la « Lettre aux Français » publié par « Force Républicaine » aujourd’hui même. Mais Bruno Retailleau est l’un des candidats que les électeurs de droite choisiraient, suivant un sondage publié il y a deux semaines. Sondage peu encourageant puisqu’il plaçait largement Emmanuel Macron en tête, et ne donnait que 5% des suffrages à l’actuel président du groupe des Républicains au Sénat.
Dans sa dernière lettre (Nouvelle Lettre 1419 du 11/09/2020), Jacques Garello, administrateur de l’IREF, rappelle très clairement le non sens du retour au plan avec la création d’un Haut Commissariat au Plan. Il reprend une présentation rigoureuse fournie jadis par Walter Eücken, économiste de l’école de Fribourg, ami et conseiller de Ludwig Erhard.
La récupération politique des gilets jaunes est à cette heure incontestable. Mais qui récupère qui ?
Interrogée sur la possibilité d’un retour de Nicolas Sarkozy, Madame Valérie Pécresse, qui s’est illustrée avec autant de bonheur dans l’Université et dans le budget, a rappelé au journaliste que…