FIGAROVOX/TRIBUNE – Alors qu’une dizaine d’hommes politiques ont déjà déclaré leur volonté de briguer l’Élysée, l’avocat Jean-Philippe Feldman déplore le régime politique de la Ve République, qui fait du chef de l’État un «monarque républicain».
La campagne présidentielle est propice aux programmes de candidats qui se déclinent à l’infini sur fond de dépenses publiques croissantes et de promesses qui n’engagent que ceux qui les entendent. Mais hormis le choix d’un président de la République, que choisit-on vraiment ?
Dans la monarchie républicaine qui est la nôtre, si brillamment brocardée par le regretté Jean-François Revel, l’homme politique qui l’emporte est seul maître des destinées du pays. Irresponsable par principe, il n’est engagé par rien et pas plus par son programme électoral généralement flou et informe. Seul libre de choisir pour nous tous azimuts. Mais pourquoi diable laisser un homme choisir pour nous-même ? Pourquoi lui octroyer le pouvoir de choisir pour chacun d’entre nous ?
Aboutissement de l’État providence et de l’État social, notre État est devenu tentaculaire. Il bride, il encadre, il enraye, il enserre. De manière paradoxale, cet État surpuissant tend de plus en plus à devenir impuissant. Au lieu de se concentrer sur ses missions essentielles de sécurité, il se disperse et se mêle de tout jusqu’à ne plus apparaître que comme faible avec les forts et fort avec les faibles.
Comment en sommes-nous venus à abdiquer notre libre arbitre aux mains d’un seul, non pas dans un régime autoritaire ou totalitaire, mais bien dans une démocratie ? Les historiens du futur seront, nous l’espérons, interloqués par cet état de fait. N’est-il pas temps de nous ressaisir ? Prenons pour illustration deux exemples parmi beaucoup d’autres : l’enseignement et la Sécurité sociale.
2 commentaires
«Un véritable homme d’État devrait réaffirmer la liberté de choix des individus»
Un homme d’Etat, et donc un Président de la République, aime son pays, sinon rien ne peut marcher. C’est ce qui se passe actuellement. La 5e République n’y est pour rien.
Nos Présidents successifs ne président rien du tout, ou presque, ils obéissent à l’UE à laquelle les Français ont dit non en 2005. Dans ces conditions tout va de travers.
«Un véritable homme d’État devrait réaffirmer la liberté de choix des individus»
La Vème République voulue par le Général de Gaulle s’appuyait sur le septennat. Le quinquennat a effectivement transformé le Président de la République en « monarque ». Mais peut-on encore considérer qu’il s’agit de la Vème République ?