Olivier Faure était l’invité du Grand Jury RTL-Le Figaro le 1er décembre. Il a tenté de naviguer entre François Hollande, qui veut le déboulonner de son poste de Premier secrétaire du Parti socialiste, et Jean-Luc Mélenchon, avec lequel les relations restent très fraîches.
Nous nous concentrerons sur l’aspect économique et social, et plus précisément sur deux points : la fiscalité et les entreprises.
Olivier Faure a indiqué qu’il venait d’écrire au Premier ministre avec les dirigeants des groupes socialistes aux assemblées pour lui signifier les « lignes rouges » à ne pas dépasser si le gouvernement entendait éviter une motion de censure. Ces lignes sont même rouge écarlate… L’idée générale est, d’une part, d’« épargner les Français » et, d’autre part, de « prélever sur ceux qui le peuvent, le monde financier, les grandes fortunes, les grandes entreprises ». Il nous semblait pourtant que la seconde catégorie appartenait aussi le plus souvent à la première mais, comme les Insoumis, Olivier Faure divise les Français et il estime que certains ne font pas partie du « peuple »… Il était difficile de ne pas saisir ce que le Premier secrétaire du PS voulait dire puisqu’il l’a répété à trois reprises en quelques minutes…
Si Michel Barnier passe outre, il sera censuré, a-t-il menacé de manière réitérée. Le suspense est donc total puisque le Premier ministre ne fera évidemment pas droit aux injonctions égalitaristes et envieuses de la gauche…
Dans l’actuel budget, a-t-il continué,« Il y a de tous petits efforts qui sont demandés » à la seconde catégorie, tandis que « l’essentiel des efforts est demandé aux Français » (dont, encore une fois, ne font pas partie les méchants « gros », riches particuliers ou grandes entreprises). « Nous proposons depuis le début que ce soient les grandes fortunes qui payent », a ajouté Olivier Faure avec une remarquable subtilité. En effet, s’est-il étranglé, « les 500 familles les plus riches de France ont vu leur patrimoine doubler » (sans préciser qu’il s’agit essentiellement de la valorisation de leurs actions et non pas, comme le croient quelques naïfs, de sommes sur un compte en banque…). Il s’est ensuite directement adressé aux riches avec un accent à la Montebourg : « Où avez-vous mis votre patriotisme économique ? », tout en se défendant de vouloir « spolier les riches ». Comprenne qui pourra…
Quant aux entreprises, le socialiste a déclaré en liminaire : « Nous faisons beaucoup d’efforts pour les entreprises françaises » (le « Nous » signifiant l’État…), soit 80 milliards d’euros par an. Il a regretté que, au pouvoir, les socialistes (sous-entendu François Hollande…) n’aient pas « conditionné » les aides. Or, « des entreprises sont toujours là pour se sucrer (sic), mais ne participent pas au développement de la France ». Vraiment ? Après avoir clamé qu’il croyait « au monde de l’entreprise », il a prétendu que les sociétés avaient « un devoir civique », expression qui est un non-sens puisqu’une entreprise n’est évidemment pas un citoyen, mais pour notre socialiste, tout est politique.
« On ne peut pas se comporter comme si on avait juste à satisfaire des actionnaires », a-t-il poursuivi avec force démagogie. Il n’a pas pu terminer sa phrase qui commençait par « Quand on fait deux, trois, quatre milliards de chiffre d’affaires, euh… de bénéfices », mais l’auditeur voyait bien où il voulait en venir. C’est qu’il a été plusieurs fois interrompu par un journaliste insistant qui lui demandait les solutions concrètes des socialistes pour le travail et qu’il a été incapable de répondre précisément, sinon en prônant « une conférence sur le travail », sur « l’échelle salariale » (traduisons : il faut obliger les entreprises à augmenter les salaires, après une négociation le couteau sous la gorge avec des syndicats de salariés si représentatifs et si modérés…).
L’une de ses dernières phrases a confirmé qu’il se situait du côté de la « justice » : « Les gens qui s’occupent de nos enfants handicapés travaillent pour 800 euros (?!) par mois », s’est-il apitoyé. Autrement dit, il a déclaré n’importe quoi car, même au salaire minimum, cette rémunération correspond à un peu plus de la moitié du salaire net, autrement dit un salarié à temps très partiel…
On comprend qu’Olivier Faure indispose la minorité sociale-démocrate du PS, puisque, en réalité, il adopte un discours proche de celui de La France insoumise, outrances verbales exceptées. Ce sont en effet les mêmes idées démagogiques, égalitaristes et interventionnistes qui sont défendues.
2 commentaires
O.Faure essais de faire plus fort que Mélenchon sur le terrain de la provocation,rêve de prendre sa place.
Ce qui reste du Parti socialiste représenté par Faure a clairement un programme économique type LFI. C’est grave pour le futur, car on peut craindre que la ‘’gauche’’ saura faire preuve de discipline aux prochaines élections, ce qui ne sera pas le cas de la droite, du centre et du RN. On peut craindre un deuxième tour aux présidentielles entre le représentant de l’extrême gauche et du RN, et pour les législatives un deuxième tour qui ressemble à ce qu’on a connu en juin. Pas gai pour la gouvernance future de notre pays!