Ce week-end, les 18, 19 et 20 octobre 2024, partout en France, s’est déroulée la deuxième édition des Journées nationales de la réparation. L’occasion de découvrir des « initiatives pour réparer et prolonger la durée de vie de nos objets ».
Le programme était ambitieux : passer « d’une société du tout jetable au tout durable ». Car, comme nous l’explique le site internet des Journées, face à « l’urgence écologique, il est essentiel de réduire nos déchets et notre impact environnemental ». Il s’agit donc de s’opposer « au modèle sociétal actuel incitant à la consommation massive et à la surproduction ».
Par exemple, à Paris, vous pouviez découvrir les bases du « Visible Mending », une technique de réparation textile « créative et durable » qui permet de « sublimer » ses vêtements usés « en mettant en valeur les coutures et les reprises ». A Toulouse, avec l’opération « Balancepastapaire », il suffisait d’envoyer une photo de ses chaussures pour être guidé, à distance, afin de les « remettre en forme ». A Bordeaux, vous pouviez bénéficier d’un « atelier de co-réparation avec l’esprit des ratons laveurs » ! A Rouen, les enfants de 3 à 7 ans ont pu voir une interprétation du conte « Petit Robot », mettant en scène un jouet cassé qui ne veut pas finir à la poubelle, puis participer à un atelier « pour s‘amuser sans faire de déchets en recréant les personnages du conte avec des aquarelles et des collages de papiers et tissus de récupération ».
Les organisateurs de ces Journées, soutenues (subventionnées ?) par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, espéraient un succès aussi flamboyant que l’année dernière. La première édition de l’événement avait « démontré que le sujet mobilise largement », comme le dit le dossier de presse. En effet, « 35 000 personnes avaient participé aux 1 316 événements créatifs, pédagogiques ou festifs organisés », soit 0,05% de la population française. Qu’en sera-t-il cette année ?
Tout cela est fort sympathique, et nous n’avons rien contre ce genre d’initiative à condition qu’elle ne reçoive pas de fonds publics et qu’elle ne serve pas à faire la promotion de ceux qui comptent empocher le bonus réparation après avoir augmenté leurs prix.
Car le site internet des Journées insiste sur l’aspect économique de la réparation : « étendre de 3 ans la durée de vie de nos objets permettrait d’économiser environ 2 000 € par foyer en France selon l’ADEME ».
En revanche, ceux qui ont cherché un atelier de réparation de voitures ont fait chou blanc. Pourtant, un Français pourrait économiser beaucoup s’il prolongeait la durée de vie de son véhicule thermique plutôt que d’en acheter un nouveau électrique ! Et l’État, qui le subventionne, aussi.
