Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, devait se rendre à Washington alors que le pays réfléchit à la manière de répondre à l’attaque de missiles iraniens de la semaine dernière et qu’il intensifie son opération terrestre contre le Hezbollah au Liban. Le voyage a été reporté mais il aurait dû discuter avec le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. Le président américain Joe Biden a exhorté Israël à ne pas attaquer le programme nucléaire ou les infrastructures pétrolières de l’Iran, car il craint que l’une ou l’autre de ces actions ne déclenche une guerre plus vaste qui entraînerait Washington, ferait grimper les prix de l’énergie et porterait un coup à l’économie mondiale. En outre, priver les Iraniens d’essence serait très contre-productif car suscitant certainement un revirement de leur part et un soutien au régime qu’ils détestent pourtant habituellement, selon un réflexe classique de « ralliement autour du drapeau » en cas d’agression étrangère. En revanche, Washington ne verrait pas d’inconvénients à ce qu’Israël frappe des installations militaires, tels que les sites du système de missiles balistiques, ou décapite le corps des Gardiens de la Révolution.
« Si Gallant doit se rendre aux États-Unis cette semaine, il est clair que la riposte d’Israël contre l’Iran a été retardée », a déclaré Aaron David Miller, chercheur à la Fondation Carnegie. Les complexités de l’escalade et la nécessité de convaincre – et peut-être de coordonner – la riposte d’Israël avec les États-Unis semblent être au premier plan des préoccupations.
Par ailleurs, le chancelier allemand Olaf Scholz recevra le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et un représentant du président américain Joe Biden (ce dernier a annulé sa venue, accaparé par les conséquences des ouragans dans son pays) samedi matin à Berlin pour faire le point sur la guerre en Ukraine et la situation au Proche-Orient. Les dirigeants participeront ensuite à une réunion des pays alliés de l’Ukraine sur la base militaire américaine de Ramstein dans le sud-ouest de l’Allemagne. Une cinquantaine de pays devraient être représentés et la présence du chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky est attendue. Berlin devrait annoncer un nouveau paquet d’aide militaire à Kyiv à cette occasion.
