Dans un article paru sur le site anglais de l’IREF Europe, les auteurs Marek Hudík et Jakub Žofčák posent la question : taxer, est-ce une méthode appropriée pour réduire les « externalités négatives », c’est-à-dire les effets induits, des jeux d’argent ? Ils sont considérés un peu comme l’alcool ou le tabac : une addiction, voire un vice qui affecte non seulement la vie les joueurs et leur famille (dépendance, endettement personnel, risque de ruine financière) mais aussi la société dans une certaine mesure (violences et interventions policières potentielles, coûts associés aux faillites…). Le gouvernement avance tous ces arguments vertueux pour imposer une taxation… qui lui rapporte aussi beaucoup d’argent.
Or, les auteurs relèvent que la notion même d’externalité négative n’est pas clairement identifiée. Les études portant sur cette notion donnent des résultats très variables, incohérents et parfois biaisés. Aux États-Unis par exemple, les estimations de pertes financières par joueur varient de 2 700 euros à 12 100 euros, de 13 800 euros à 30 700 euros, et même jusqu’à 48 600 euros par an. Il faut aussi tenir compte du fait que le comportement d’un joueur n’est pas, de son point de vue, négatif ni irrationnel : il sait ce qu’ils risque, il prend ce risque. Certains déchargent leur adrénaline en traversant la Manche à la nage, lui, en jouant. Que les pollueurs soient les payeurs, on peut le concevoir. Mais les joueurs ne sont en rien comparables : seuls les cas pathologiques peuvent être responsables d’un préjudice social, et leur nombre s’évalue entre 0,3 % et 6,4 % au sein de l’UE et à environ 1 % aux États-Unis. La dépendance aux jeux d’argent est mieux traitée par des politiques ciblées sur les personnes concernées ou susceptibles de le devenir. Il est donc assez logique de penser que la taxation est une solution de facilité, rentable, qui aura en outre la bénédiction des citoyens, plutôt qu’une préoccupation humaniste de santé publique
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…par contre il serait juste d’imposer les gains !