Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Le salaire minimum n’est pas un rempart contre les inégalités

Le salaire minimum n’est pas un rempart contre les inégalités

par
103 vues

Le rapport de Gilbert Cette sur la réforme du SMIC a été remis au gouvernement début décembre 2017. Ses conclusions étaient très claires et confirmaient les conséquences du salaire minimum français. Il s’agit de l’un des salaires minimums les plus élevés de tous les pays industrialisés. C’est le cas en valeur absolue comme en valeur relative par rapport au salaire médian et au salaire moyen du pays. Ses effets préjudiciables sur l’emploi sont connus depuis le début des années 1990. Le salaire minimum français est aussi inefficace pour lutter contre la pauvreté : au moins 23 % des personnes au smic sont pauvres. Contrairement aux clichés égalitaristes, ce n’est pas un moyen pour lutter contre les inégalités. Et les auteurs du rapport de conseiller au gouvernement la fin de la hausse automatique du SMIC et un ajustement par rapport au salaire médian.

Peine perdue, le gouvernement a écarté toute réforme. Il préfère faire confiance au rapport de Piketty, selon lequel l’une des raisons de l’augmentation des inégalités aux Etats-Unis serait l’effondrement des bas revenus. Or, contrairement aux mythes, il existe bien un salaire minimum dans ce pays depuis… 1938. Imposé par le président Roosevelt, il était à l’origine de 25 cents/l’heure (environ 4 dollars aujourd’hui) et concernait 38 % de la main d’œuvre, surtout dans les secteurs manufacturiers, de l’industrie minière et des transports. En 1947, il a été élargi au transport aérien, en 1961, au secteur du commerce, ensuite à la construction et au secteur agricole (1966) et aux fonctionnaires locaux (1974). Aujourd’hui, plus de 85 % de la main d’œuvre américaine est concernée par le salaire minimum (Sources : Economic Policy Institute, INSEE).

Depuis 1938, le salaire minimum américain a été augmenté 22 fois. Au niveau fédéral, il atteint 7.25 dollars/heure mais 29 états ont un SMIC plus élevé, jusqu’à même 12.50 dollars/heure dans le district de Columbia. Environ 1.7 millions d’employés sur 127 millions touchaient le salaire minimum en 2011, ce qui représente environ 1.6 % du total. Ce pourcentage est en baisse constante, il était même de 13.4 % en 1979. En France, près de 11 % des salariés (2.6 millions) sont payés au SMIC. Aux Etats-Unis, environ 50 % des salariés payés au taux minimum sont âgés de moins de 25 ans. En France, 29 % des jeunes de moins de 25 ans sont au SMIC. Dans notre pays, le SMIC s’est banalisé et concerne tous les salariés, quel que soit leur âge.

En fait, c’est bien le plein emploi (taux de chômage à 4.1 %) aux Etats-Unis qui oblige les entreprises à augmenter les salaires pour garder leurs employés et pour essayer d’en attirer d’autres car la main d’œuvre commence à manquer.
Ainsi le salaire minimum (d’embauche) dans de nombreuses sociétés a dû être doublé ces derniers mois. Dans des entreprises comme Wal-Mart, il est à 11 dollars/heure. La société de grande distribution Target Corp a annoncé un salaire de base à 15 dollars/heure, plus de deux fois le SMIC fédéral.

Le marché libre fait mieux que la réglementation et la redistribution ! Il est bien possible de réformer le SMIC.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire