Les chiffres livrés fin septembre par la Cour des comptes sont sans appel. Le lycée public coûte en moyenne 10 102€ par an contre 7 347€ dans les autres pays de l’OCDE. Dans la filière générale et technologique, le coût par élève est de 9 700€ dans le public quand il se monte à 5 100€ dans le privé !
Les explications avancées sont multiples ; du trop grand nombre de trop petits lycées à l’excessive diversité des matières enseignées en passant par l’importance du nombre d’heures de cours et des effectifs enseignants. Ces raisons sont toutes bonnes et toutes insuffisantes. Le vrai problème que personne n’ose évoquer est celui de la centralisation de l’enseignement public français et de sa syndicalisation qui ensemble empêchent depuis des lustres l’éducation dite nationale de s’adapter aux besoins des élèves et de la société et qui en renchérissent sans fin les coûts et charges.
Les rigidités dont l’école publique est atteinte en France sont si fortes qu’il ne faut plus espérer pouvoir la réformer par des décisions ministérielles venant ajouter à tant d’autres inutiles et souvent elles mêmes couteuses. La seule mesure qui pourra désormais faire bouger le mammouth est sans doute celle qui consisterait à ouvrir réellement l’école publique à la concurrence. Car certes, les écoles privées font heureusement preuve de leur efficacité et de leur qualité aujourd’hui, mais elles sont bridées par des effectifs qu’elles ne peuvent plus augmenter et entravées par des lois sociales qui leur rendent parfois difficile le respect par leur personnel de leur caractère propre.
Une vraie concurrence pourrait s’établir en rendant toutes les écoles payantes, depuis le primaire. S’agissant d’enfants, il est normal que la collectivité prenne en charge le prix de leur enseignement. Mais l’Etat pourrait donner à chaque famille un bon scolaire, représentant une somme égale au coût moyen d’un élève dans l’enseignement public et privé aujourd’hui, à remettre à tout établissement de leur choix pour prix de la scolarité de leur enfant. La liberté des parents favoriserait aussi leur propre responsabilité.
Le rôle du ministère de l’Education pourrait se limiter, comme en Angleterre avec les Academies ou les free schools, à un contrôle limité de sécurité et de qualité. Les écoles seraient libres des rythmes scolaires et de leur pédagogie du recrutement et de la rémunération de leurs enseignants, et, dans certaines limites, de leurs programmes…
Très vite, à l’initiative de parents, d’enseignants ou d’entrepreneurs, des milliers d’écoles nouvelles s’ouvriraient, privées ou associatives, et proposeraient des offres diversifiées, s’adressant pour les unes aux plus qualifiés et pour d’autres aux élèves retardés. Une concurrence s’établirait qui écarterait les plus mauvaises et surtout qui obligerait les écoles publiques à réagir ou mourir. Les exemples étrangers, anglais ou américains, néerlandais ou suédois notamment, témoignent que le niveau de ces écoles libérées du carcan de l’administration est globalement meilleur que celui des écoles publiques. Et que leur coût est moindre.
2 commentaires
Concurrence école publique école privée
Concernant le contenu:
De bonnes idées dans votre exposé mais l'entropie galopante dans la création de nouvelles écoles va également disperser totalement la nature des contenus qui y seront dispensés.
Comme disait un ancien ministre, il est indispensable de Dégraisser le Mamouth.
De même, il est indispensable de conserver une trame directrice imposant les bases des contenus à enseigner, ceci pour conserver une certaine homogénéité des programmes sur le plan national.
Concernant le fonctionnement:
Il faut également contrôler le pouvoir des syndicats mais en contrepartie il faut assurer aux enseignants et acteurs sur le terrain (pas ceux dans les bureaux qui édictent les règles sans tenir compte réellement des problèmes) la sécurité dans la pratique de leur métier et un minimum de sérénité. Combien de fois m'a -t-on rapporté qu'un enseignant n'est pas soutenu par sa hiérachie quand il y a conflit avec les parents. Dans les écoles privées le gamin contrevenant peut être exclu définitivement de l'établissement.
Concernant le financement:
Vos propos sont biaisés car les établissements privés bénéficient d'autres finances que l'école publique, déjà les legs de personnes privées pour ne citer que cet exemple, ce dont bénéficie pas l'école de la république.
article imprécis
Je ne comprends pas vos chiffres. 5100/ 9700 € par an et par élève, cela veut dire quoi ? Que létat et/ou les collectivités paient 5100/ 9700 € par an ? Est-ce que les frais de la cantine sont inclus dans ce montant ? Est-ce que la contribution des parents –très fortes dans le privé– sont compris dans ce montant ? Et ce montant, il couvre quoi ? Les enseignants sûrement, mais aussi les ATOS ? Les frais liés à l'immobilier comme frais de fonctionnement (entretien, chauffage), impôts, frais de construction et de rénovation ? Merci d'apporter une réponse.