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La vraie « refondation » : une école débarrassée de l’Etat !

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Le niveau de lecture des élèves français classe notre pays en 29ème position sur 45. Le gouvernement programme une « refondation » : l’Etat sera plus directif encore et donnera plus de moyens aux écoles ainsi recadrées. C’est en faisant l’inverse que les pays étrangers ont réformé avec succès leur système : moins d’Etat, plus de liberté et de concurrence pour les établissements.

Les études et les rapports consacrés au système éducatif français s’assemblent et se ressemblent de plus en plus. Une des dernières études en date (PIRLS, fin décembre 2011) consacrée au niveau de lecture des élèves en quatrième année de scolarité obligatoire situait la France à la 29ème place sur 45 pays. Avec 520 points, la France se place en dessous du score moyen européen de 534 points. Entre 2007 et 2011, le nombre d’élèves en difficulté de lecture a doublé en France, passant de 10 à 21 % !

Bien entendu, le gouvernement a tout de suite réaffirmé que « l’école était sa priorité » et, lors du dernier Conseil des ministres (23 janvier), il a annoncé les grandes lignes d’une « refondation de l’école de la République ». Ces « grandes lignes » ont toutes les raisons de nous inquiéter car elles reprennent les remèdes du passé qui n’ont jamais réussi et ont encore renforcé l’emprise de l’Etat et de l’administration sur une école qui aurait, au contraire, besoin de respirer.

Le projet de loi propose d’abord la création de 60 000 postes supplémentaires pour les 5 ans à venir afin qu’on arrive à « plus de maîtres que de classes ». Décision surprenante lorsque l’on sait que le nombre d’élèves baisse régulièrement. Depuis 20 ans, le nombre total d’élèves a baissé de 560 000 dans les écoles françaises alors que, sur la même période, le nombre d’enseignants a augmenté de 35 000. En 2011, il y avait 1 enseignant pour 14.6 élèves (844 000 enseignants et 12,36 millions d’élèves) ! Nous sommes très loin d’un « embouteillage » dans les classes, comme le fait croire le gouvernement…

Malheureusement, le projet de loi ne se contente pas d’augmenter les dépenses publiques mais envisage aussi de changer le fonctionnement de l’école. Tout d’abord, en instaurant un « service public de l’enseignement numérique » et en créant un « Conseil supérieur des programmes » afin d’organiser « la refonte du socle commun de connaissances, de compétences et de culture… ». S’il s’agit de l’enseignement d’une langue vivante dès le cours préparatoire, c’est très bien. Mais l’objectif est surtout de rajouter une nouvelle couche de « pédagogisme » dans l’enseignement et de contrôler l’école plus étroitement encore. Cette tendance est confirmée par les préconisations du CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental) qui ont servi de base au projet de loi. Pour cet organisme, l’échec des élèves français provient d’un… désengagement de l’Etat et le Conseil préconise donc davantage de réglementation et de « moyens » pour l’école.

Or, c’est exactement le contraire de ce qu’il faudrait introduire dans notre système éducatif. Il lui faudrait moins d’Etat, plus de libertés, plus d’autonomie et de concurrence pour les établissements.

Les « refondateurs » français auraient avantage à s’inspirer des réformes intervenues à l’étranger. Un bon exemple est celui de la Suède. L’IREF publie une étude de Jacob Arfwerdson consacrée au système scolaire suédois qui montre que, depuis plus d’une dizaines d’années, la priorité a été accordée aux chèques-éducation et à l’école libre pour réformer l’école. Les résultats sont en tous domaines excellents. Les coûts des élèves ont baissé et leurs performances sont nettement meilleures. La Suède est mieux classée que la France dans l’Etude PIRLS. Il en est de même aux Pays-Bas : les élèves scolarisés dans le privé représentent plus des deux tiers du total des élèves néerlandais. C’est d’ailleurs l’un des pays les mieux classés dans les Etudes et les Rapports internationaux. Aux Etats Unis, les « charter schools », écoles privées sous contrat avec les Etats, se sont multipliées, et les « home schools » (écoles à domicile organisées par les familles) également. En Angleterre « l’opting out » permet à un établissement public d’acquérir sa pleine autonomie et de fonctionner suivant les principes de l’école privée.

Pourquoi ne pas choisir la voie des vraies réformes et s’entêter sur le « service public unique et laïque de l’Education Nationale » ? ?

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4 commentaires

Anonyme 1 février 2013 - 7:33 pm

Continuons!
A produire des générations d’illettrés, incapables d’aligner deux phrases cohérentes et d’additionner 2 et 2 sans le secours d’une calculette. Elle est pas belle la vie de fonctionnaire?

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Anonyme 1 février 2013 - 8:42 pm

pédagogisme
Dans ce domaine des néologismes de ‘Education nationale, me revient la réflexion d’Eric ORSENNA.

Il s’insurgeait contre les « didacticiens », qu’il accusait d’entretenir un jargon de mots inventés afin de se donner l’importance de celui qui sait en face de celui qui est censé ne pas savoir.

« Didacticien » en est l’exemple : c’est en vérité un pédagogue dans la culture française !

Hélas à ceux-ci nous leur confions la formation de nos enfants !

Je tire aussi de mon expérience de cadre que ceux qui n’ont rien à faire s’occupent souvent en inventant ce genre de sottise.

Alors donc qu’on ne leur demande rien, ils nous coûtent cher et mettent en péril l’avenir de nos enfants !

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Anonyme 2 février 2013 - 2:23 pm

La refondation de l’école
13/01/30 Charlemagne et Vincent Peillon

Il est tout de même extravagant de penser que Charlemagne en l’an 800 de notre ère, et il n’était pas le premier, instituait des écoles qui n’ont fait que croître et embellir, et que 1200 ans plus tard on ne sait toujours pas comment il faut s’y prendre.

À 65 ans passés, je crois que l’on m’a expliqué chaque année qu’une nouvelle méthode était nécessaire et que la précédente était une catastrophe à abandonner sur-le-champ.

Pourtant un simple examen rétrospectif un peu sérieux et utilisant le bon sens devrait permettre de se faire une opinion. C’est en général comme cela que l’on tente de résoudre les problèmes d’évolution.

Clairement et définitivement, l’école commence au primaire : si l’enfant à sa sortie, ne sait pas lire écrire et compter, son avenir au moins scolaire est largement compromis. D’ailleurs ceux qui n’ont pas assez acquis de bases à ce moment-là, ne les acquierent jamais. Dans les échecs à la sortie du système on retrouve déjà les 20 % de ceux qui ont raté leur primaire.

Comment réussir le primaire donc ? L’école de Jules Ferry y arrivait, ressuscitons la ! Les pays plus performants que nous, ont introduit un soutien important à ce moment-là : faisons comme eux. Les enfants d’enseignants accomplissent en général une meilleure scolarité que la moyenne. Regardons comment les enseignants font avec leurs enfants et transposons le. (Que cela fasse plaisir ou non, cela comprend une concentration de l’instruction sur les trois opérations élémentaires, lire, écrire, et compter, des efforts, de la discipline, le respect des maîtres etc…. l’animation, l’éveil, l’insertion dans le milieu etc…. ne sont que des accessoires, utiles peut-être mais secondaires).

Nous venons de vivre un cauchemar. dans une France en déshérence financière en large partie pour cause d’overdose étatique, on invente une énième réforme, on embauche 60 000 personnes supplémentaires, on ne les affecte que très partiellement au problème posé c’est-à-dire le primaire, on chamboule les horaires et les effectifs au point de désorganiser complètement la vie des enfants, la vie des parents, la vie (et les privilèges) des professeurs, l’organisation et les finances des communes, les activités annexes des enfants lesquelles reposent en général sur des bénévoles qui n’ont pas que cela à faire !

Tout ceci, par décision autocratique d’un ministre dont on ne sait même pas s’il est appuyé par son administration, sans réel débat démocratique ou même simple concertation. Pendant ce temps, d’autres Français tentent désespérément de trouver ou retrouver un travail pour sauver leur niveau de vie.

Ce serait une honte, si ce n’était le reflet d’une incompétence et d’un clientélisme inadmissible.

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Anonyme 4 février 2013 - 12:16 pm

Refonte du système scolaire
Juste pou compléter l’article « Charlemagne ».

Mon épouse est enseignante depuis mi 70 dans un collège de quartier chaud ( à la Meinau à Strasbourg).

Il est toujours difficile d’aborder le sujet avec les enseignants qui pratiquant actuellement un métier difficile suite à la démission de tous le monde (Hiérarchie, autre collègues…) dont des parents en premier, n’aiment pas aborder le sujet. Se sentant agressés, la discussion tourne toujours au vinaigre et c’est dommage.

Vu le profil des élèves actuels, les enseignants ne conçoivent plus des classes de 46 élèves, au-delà de 24 ça devient un vrai bazar.

Elle me rétorque que j’étais dans un « bahut » privilégié (il est vrai que pour y rentrer il fallait montrer « patte blanche » et passer un petit audit chez le proviseur) en entrant en 11ème en 1962 pour sortir avec un bac scientifique en 74. J’ai vraiment été témoin de changements radicaux.

Le passage de mai 68 a fait de gros dégâts, et on est passé d’une instruction à la dure des année 60 au laxisme de 70. Je passe les détails mais précise que mon lycée était un lycée d’état et non un établissement privé.

Le vrai problème est le changement de la société et surtout de la responsabilité des parents. Le couplet qu’on me sort qu’à l’époque tout le monde n’allait pas en 6ème est un bêtise. J’ai des potes qui sont sortis de ce bahut après avoir passé leur certificat d’étude et on trouvé une formation à un métier, d’autres on été effectivement « éjectés » en fin de 3ème (c’était en 70-71) malgré la réussite au BEPC comme on disait, car n’ayant pas le 12 pour passer en seconde. Cela ne les a pas empêché de réussir leur vie. Un de cela, avec qui je suis encore en contact, est dirigeant d’une grosse boite d’installation sanitaire qui se porte très bien, avec plus de trente salariés. La notion du travail et de l’insertion dans la vie active était encrée dans le mental de l’individu et faisait partie du devenir de tout jeune.

N’oublions pas que la faillite économique vient en grande partie de l’éternel appât du gain ayant conduit aux délocalisations et à la fuite du tissus industriel et, les responsables en sont les dirigeants de tout poil (actionnaires, politique et d’entreprise, etc…). Comment voulez-vous qu’un jeune dont les deux parents traînent à la maison vivant avec les minima sociaux, ait envie de se mettre au travail et prendre sa destinée en main ?

On les gavent de jeux (consoles, téléphone portable, tablette, etc…). On demande une mobilité permanente aux travailleurs. Comment s’occuper de sa famille sereinement si on déménage tout le temps et qu’on passe sa vie sur son lieu de travail et dans les transports ?

En fait la France n’a que ce qu’elle mérite et ce n’est surtout pas sur les politiques qu’il faut compter.

En 1960 quand on se faisait réprimander par l’instit, on se prenait une rouste à la maison en complément.

En 2010, ce sont les parents qui viennent réprimander l’enseignant (si ce n’est pas l’agresser), c’est du gros n’importe quoi.

Messieurs de l’IREF ne tapez pas trop sur les profs qui souvent ont des fauves en classe, gamins à surveiller en permanence et font avec les moyens du bord : l’équation Nb élèves = k x Nb enseignants ne s’applique pas telle quelle, le k change avec l’évolution de la société.

J’espère que mon article ne sera pas censuré.

A la prochaine

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