Le quotidien économique Les Échos a parfois du mal avec l’économie. Dans un article paru le 28 mai 2024, la journaliste Tifenn Clinkemaillié prétend que le « bonus réparation textile » a permis aux Français d’économiser 2,8 millions d’euros (M€).
Mis en place par le Gouvernement en novembre 2023, le dispositif veut promouvoir la réparation en octroyant une subvention pour chaque acte effectué. Le site Service-Public.fr détaille les aides possibles :
- 8€ pour la pose d’un patin sur vos chaussures ;
- 8€ pour un travail de couture ou de collage sur vos chaussures ;
- 7€ pour le changement du bonbout de vos chaussures ;
- 7€ pour le rapiècement d’un trou, d’un accroc ou d’une déchirure sur vos vêtements ;
- 10€ pour le changement d’une doublure simple sur un habit, et 25€ pour une doublure complexe.
En fait, l’aide est versée au prestataire qui la déduit de la note qu’il présente au client. Ainsi, Tifenn Clinkemaillié, qui a testé le dispositif, a-t-elle payé sa réparation 13€ au lieu de 20 €.
Entre novembre 2023 et mai 2024, nous apprend-elle, 2,8 M€ ont été dépensés pour permettre près de 340 000 réparations. D’où son affirmation : les Français ont économisé cette somme en 6 mois.
C’est évidemment faux. Les 2,8 M€ proviennent du budget de l’État et, par conséquent, des impôts ou de la dette. Les quelques centaines de milliers de Français qui ont utilisé le dispositif l’ont payé d’une manière ou d’une autre ou l’ont fait payer à d’autres Français vivants ou à naître (dans le cas de la dette). Collectivement, les Français n’ont rien économisé. Ils ont dépensé.
Ajoutons, comme l’IREF l’a signalé à propos des appareils électroniques, que le bonus réparation fait grimper des prix de 10% à 15%.
Ce genre de dispositif qui, soit dit en passant, ne fait que nourrir l’inflation, n’est assurément pas une bonne opération pour les finances publiques. Ce n’est donc pas non plus une bonne affaire pour les Français.
4 commentaires
Je viens de donner une réparation d’accroc à un retoucheur patenté, il ne connaît même pas cette aide, c’est un comble !
A force de créer des aides dans tous les sens pour acheter des voix on ne sait même plus qu’elles existent !
Bonjour.
Vous avez entèrement raison. Mais les français oublient de faire fonctionner leurs neurones si toutefois ils en ont envore. Rien n’est gratuit dans la vie, il y aura toujours quelqu’un pour payer pour les autres et c’est ce que veulent les gauchiasse, pomper et encore pomper les riches en oubliant que les riches font travailler les gens.
Tout ceci sans compter la bureaucratie mise en place pour distribuer ces subventions : faire la promotion de cette filière, recruter et évaluer les artisans labelisés, recevoir leur facture et les rembourser… certainement plus de 2,8 millions d’euros.
C’EST PAS L’UNION SOVIETIQUE ICI !!!